La « sainte honte », pour se libérer de l’arrivisme dans l’Eglise. C’est ce que le pape François a souhaité à ceux qui utilisent Dieu pour gravir les échelons, lors de la messe matinale du 21 février 2017 en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, au Vatican.
Le pape a médité sur l’Evangile du jour (Mc 9, 30-37), où les disciples discutent « entre eux pour savoir qui était le plus grand ». « C’était des gens bons, a-t-il souligné, qui voulaient suivre le Seigneur, servir le Seigneur. Mais ils ne savaient pas que le chemin du service du Seigneur n’était pas si facile, ce n’était pas comme s’enrôler dans une entité, une association de bienfaisance … non, c’est autre chose ».
Les disciples, a-t-il ajouté dans son homélie rapportée par Radio Vatican en italien, subissaient « la tentation de la mondanité : depuis le moment où l’Eglise est Eglise jusqu’à aujourd’hui, cela est arrivé, arrive et arrivera ». Le pape a évoqué à ce propos les « luttes dans les paroisses : ‘Je veux être président de cette association, grimper un peu’, ‘Qui est le plus grand, ici ? Qui est le plus grand dans cette paroisse ? Non, je suis plus important que celui-ci et celui-là, parce que j’ai fait quelque chose’ ».
Provoquant une « chaîne de péchés », a-t-il averti, cette tentation conduit à « médire de l’autre » et à « gravir les échelons ». Le pape a fustigé en particulier les prêtres qui cherchent une promotion : « ‘Je voudrais cette paroisse …’ – ‘Mais le Seigneur est ici …’ – ‘Mais je voudrais celle-là …’ ». Ils suivent « non pas la route du Seigneur, mais celle de la vanité, de la mondanité ». De même pour les évêques : « ‘Je suis dans ce diocèse mais je regarde celui qui est plus important et je me démène, … je mets en marche cette influence, cette autre, cette autre, … je fais pression, j’appuie ici pour arriver là …’ ».
Le pape François a invité à prier pour que le Seigneur protège les baptisés « des ambitions, des mondanités de se sentir plus grand que les autres »: « Que le Seigneur nous donne la grâce de la honte, cette sainte honte, d’avoir honte quand nous nous trouvons dans cette situation, face à cette tentation : ‘Mais je suis capable de penser ainsi ? Quand je vois mon Seigneur en croix, et je veux utiliser le Seigneur pour gravir les échelons ?’ ».
Il a aussi souhaité aux chrétiens « la grâce de la simplicité d’un enfant », en privilégiant « la voie du service ». Jusqu’à la « dernière question » : ‘Seigneur, je t’ai servi toute ma vie. J’ai été le dernier toute ma vie. Et maintenant, quoi ?’. Que nous dit le Seigneur ? Que tu dises de toi-même : ‘Je suis un serviteur inutile’ ».
Retrouvez tous les titres du jour ici