Porté par « sa ferme conviction que l’homme est la voie par excellence de l’Église », saint Jean-Paul II « est allé à la rencontre de tout homme et de tout l’homme », affirme le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État, dans un message aux participants à la conférence « Saint Jean-Paul II et son héritage », le 26 avril 2018, indique Vatican News en italien qui rapporte l’anecdote de la rencontre du pape et d’un enfant.
L’événement a eu lieu la veille de l’anniversaire de la canonisation par le pape François – le 27 avril 2014, Dimanche de la Miséricorde divine – des papes Jean XXIII et Jean-Paul II. La conférence qui se tenait au siège de l’université pontificale saint Thomas d’Aquin, à Rome, réunissait entre autres le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, Mgr Mieczyslaw Mokrzycki, ancien secrétaire de Jean-Paul II et Arturo Mari, photographe personnel du pape Wojtyla. Elle a été organisée par l’ambassade de la République de Pologne près le Saint-Siège et l’université pontificale Saint-Thomas d’Aquin, à l’occasion du quarantième anniversaire de l’élection du cardinal polonais Karol Wojtyla à la chaire de l’apôtre Pierre.
Saint Jean-Paul II a exprimé son « inlassable et précieux service à l’Église », dit le message du card. Parolin. « Le concile Vatican II fut la boussole qui a orienté le long service du pape polonais », précise-t-il.
Il rappelle aussi « ses pressants appels et initiatives pour la paix et sa condamnation explicite de la guerre » ainsi que « sa défense farouche des droits de l’homme » qui « a fait avancer et a renforcé l’engagement de l’Église contre les terribles disparités et injustices qui divisent le nord et le sud du monde ». « Mémorables également ses interventions sur l’Europe », dit le message, en soulignant également son appui des dialogues œcuménique et interreligieux, la forte empreinte mariale de son pontificat et son affection pour les jeunes.
« Saint Jean-Paul II nous a laissé un grand héritage de sainteté », estime pour sa part le cardinal Angelo Amato. Une sainteté, explique-t-il, qui « ne consistait pas seulement à vivre les béatitudes de l’Évangile à leur plus haut niveau, mais à les vivre surtout au milieu de l’humanité contemporaine ». Son héritage, dit Mgr Amato, est un héritage de « bonté absolue », un héritage de « charité à 360° ».
Pour Mgr Mokrzycki, ancien secrétaire de Jean-Paul II, « saint Jean-Paul II est toujours vivant, toujours actuel ». Et s’il était le pape de l’Église universelle, ajoute-t-il, « il était aussi un pape universel ». Il disait « nous devons ouvrir nos cœurs à Jésus Christ. En lui seul l’homme peut se réaliser, peut être pleinement homme, peut trouver la paix. Et quand nous serons plus hommes, le monde aussi deviendra meilleur ».
« Rien et personne ne pouvait l’arrêter », rappelle Mgr Mokrzycki en citant les paroles d’un gendarme du Vatican. Il a rompu les codes du protocole, « comme on le voit aujourd’hui chez le pape François dans sa manière d’approcher les gens, c’est-à-dire directement », ajoute-t-il.
Arturo Mari, photographe personnel du pape Wojtyla, se souvient à ce propos d’un moment particulièrement émouvant du pape. C’était son anniversaire. Un petit garçon ne voulait absolument pas manquer sa rencontre avec lui et a échappé à ses parents pour aller lui remettre son cadeau : « J’ai un cadeau pour toi, je suis pauvre, mais ce cadeau est pour toi », a-t-il dit au pape en lui remettant son présent : un bonbon. Le pape a regardé ce bonbon, puis il a posé un baiser dessus et a dit « Je ne le mérite pas ». Un geste d’humilité qu’Arturo Mari ne peut oublier.
Avec une traduction d’Océane Le Gall
S. Jean-Paul II @ wikimedia commons
«Saint Jean-Paul II et son héritage», par card. Parolin et le bonbon d'un enfant
Anniversaire de la canonisation de Jean XXIII et de Jean-Paul II