Russie: "L´Eglise catholique ne veut pas faire de prosélytisme"

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« Malentendu », « réaction exagérée », explique le card. Kasper

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CITE DU VATICAN, Vendredi 15 février 2002 (ZENIT.org) – « L´Eglise catholique ne veut pas faire de prosélytisme » en Russie, déclare le cardinal Kasper qui déclare ne pas « comprendre » la réaction « exagérée » du patriarcat de Moscou à la nouvelle du passage des « administrations apostoliques » catholiques au statut de « diocèses »: un « malentendu », estime le cardinal allemand.
La décision de l´Eglise de transformer les quatre « Administrations apostoliques » de Russie en structures de « diocèses » a provoqué de vives réactions de la part de membres du patriarcat orthodoxe de Moscou et le report sine die de la visite du cardinal Kasper à Moscou prévue de longue date pour la semaine prochaine. Le directeur de la salle de presse du Saint-Siège est également intervenu aujourd´hui sur la question. Et la Douma a été saisie par des ultra-nationalistes à ce sujet.

En substance rien en change
Le cardinal Kasper, président du Conseil pontifical pour la promotion de l´Unité des Chrétiens s´est dit, au micro de radio Vatican profondément désolé de la réaction orthodoxe russe. « Vraiment, je ne la comprends pas, déclare le prélat. Pour nous en effet l´érection des administrations apostoliques en diocèses correspond plus ou moins à un acte administratif, une formalité. Le nom change mais en substance rien en change: mêmes personnes, même territoire. A nos yeux, cette réaction apparaît exagérée et disproportionnée. Peut-être au fond y a-t-il un malentendu fondé sur une compréhension différente du concept de « métropole ». Pour l´Eglise orthodoxe russe, la « métropole » est une structure juridique très importante, tandis que pour nous, c´est une chose normale ».

Refus du prosélytisme
Pour ce qui est de l´accusation de prosélytisme, le cardinal Kasper répondait: « Mais d´autre part, les Orthodoxes suspectent que nous voulions faire du prosélytisme: mais telle n´est pas la ligne de conduite de l´Eglise catholique. Nous voulons des relations normales entre les Eglises, et il ne nous intéresse pas d´attirer des fidèles orthodoxes dans notre Eglise. Nous respectons la liberté de conscience et de religion. Certes, si un orthodoxe voulait, pour des raisons que lui (dicte) sa conscience, devenir catholique… mais ce n´est pas notre intention ».

Prendre soin de leurs fidèles
Le cardinal soulignait le principe de réciprocité: « Nous avons fait ce qu´eux ont fait, par exemple en Allemagne, en Autriche, en Belgique, en Amérique latine: eux aussi ont des structures parallèles, des diocèses… Ils sont bienvenus chez nous parce qu´ils doivent prendre soins de leurs fidèles. Il y a aussi des catholiques qui deviennent orthodoxes: nous devons reconnaître la liberté de conscience. Nous espérons par conséquent qu´ils fassent de même ».

Prêt à la rencontre
« La réaction est exagérée, mais nous attendons et nous voulons continuer dans notre engagement oecuménique, en espérant que dans quelque temps, une nouvelle rencontre puisse devenir possible », affirmait le cardinal Kasper. A propos de la rencontre le la semaine prochaine, annulée par le patriarcat, il ajoutait en effet: « Je suis désolé de ne pas pouvoir faire cette visite la semaine prochaine: je m´étais préparé, je voulais présenter une série de propositions pour améliorer la situation, mais maintenant ce n´est pas possible. Mais j´espère que dans quelque temps ce sera possible. Dans une lettre au métropolite Kirill, j´ai écrit que je suis prêt et disponible pour le rencontrer à Moscou, à Rome ou en n´importe quel lieu du monde ».

La liberté de conscience et de religion
Sur les relations entre Eglise catholique et les autorités orthodoxes russes, le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, M. Joaquin Navarro Valls a pour sa part déclaré ce matin, que « la question de fond » consiste en « l´acceptation et la protection ou non des droits fondamentaux de la liberté de conscience et de religion qui sont à la base de toute forme de coexistence civile ou pluraliste ». Il faut par conséquent éviter, disait-il, les « discriminations entre citoyens pour des motifs religieux comme du reste le garantissent les dispositions civiles de la Fédération de Russie ».

Réaction nationaliste à la Douma
Mais les récentes déclarations de la hiérarchie russe ont également provoqué une réaction nationaliste à la Chambre basse du Parlement russe, la Douma. L´assemblée a en effet demandé, ce 15 février, que son Comité pour les associations et organisations religieuses étudie « la situation créée » par le soi-disant « prosélytisme actif de l´Eglise catholique sur des territoires traditionnellement orthodoxes », indique l´agence russe Itar-Tass. L´initiative de cette résolution revient au vice-président de la Douma, Vladimir Jirinovski, connu pour son ultra-nationalisme, qui ca jusqu´à demander que la Russie n´accorde pas de visa d´entrée aux représentants du Saint-Siège ou de diocèses catholiques.

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ZENIT Staff

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