Après son livre Famille, deviens ce que tu es qui invitait chaque famille à suivre l’élan d’Amoris laetitia en devenant toujours davantage une cellule d’Église, un sanctuaire de l’Amour, une école d’évangile et de valeurs humaines, le cardinal Marc Ouellet propose cette fois, dans son dernier livre Présence et action de Dieu communion (Parole et Silence), d’approfondir le lien intrinsèque entre communion et mission au cœur de l’Église, explique cette note de l’éditeur.
Sous l’impulsion vigoureuse du Pape François, un nouveau printemps de la mission refait surface dans l’Église à cinquante ans du Concile Œcuménique Vatican II, sous le signe de la miséricorde, de l’amour des pauvres et d’une ecclésiologie synodale.
Ces fortes accentuations donnent l’impression d’une grande nouveauté et pourtant, pour qui sait lire les signes des temps, elles émergent en profonde continuité avec les pontificats antérieurs de Paul VI, saint Jean-Paul II et Benoît XVI. Les pages de ce livre en témoignent à partir d’une relecture approfondie de la dimension prophétique du Concile, qui apparaît surtout dans ce que Dieu veut exprimer de son mystère en cette véritable Pentecôte pour la mission au nouveau millénaire.
Son discours prophétique me semble graviter autour du « mystère de communion » qui émane du témoignage de Jésus Christ et que l’Esprit Saint offre en participation à l’Église en vue du salut de toute l’humanité. Ce dessein trinitaire universel se déploie alors comme une présence et un agir divino-humain qui constitue le fil rouge traversant tous les textes conciliaires et fournissant la clef de leur juste herméneutique. Au-delà des interprétations idéologiques qui propagent un prophétisme à vues humaines, ne faut-il pas revisiter le prophétisme du Concile et se laisser entraîner par l’Esprit dans le témoignage de Dieu Communion qui engage tous les auditeurs de la Parole à des pensées et des actions conséquentes au cœur de l’histoire présente?
Prononcés en des circonstances diverses selon les demandes, les commentaires suivants des documents fondamentaux du Concile veulent ainsi aider le lecteur à mieux comprendre la dimension prophétique du pontificat de François à la lumière du Concile Vatican II qui est une expression privilégiée de la tradition chrétienne à notre époque
L’audace réformatrice de François intéresse non seulement le fonctionnement et l’administration de la Curie romaine mais surtout la promotion de la collégialité épiscopale, dans un esprit de synodalité et de « décentralisation salutaire » (EG, 16). Elle s’accompagne de gestes et de paroles incisives qui reviennent constamment sur les thèmes de la miséricorde, du souci des pauvres, de la fraternité et du dialogue, ayant un grand impact œcuménique.
EXTRAIT DU LIVRE
Cardinal Marc Ouellet, Présence et action de Dieu communion. Au cœur du Concile Vatican II, © Éditions Parole et Silence, 2017, p-7-8.
Le défi des temps nouveaux : évangéliser par attraction
François est le premier sur la brèche, fonçant sur les occasions, rompant allègrement les habitudes, saluant chaleureusement le plus grand nombre possible lors des audiences, établissant le dialogue avec des gens distants ou critiques, privilégiant les pauvres et les souffrants, entraînant évêques, prêtres et diacres à fuir toute “mondanité spirituelle”, cultivant des contacts inusités et informels avec les petits sans négliger toutefois les grands de ce monde qui se pressent à sa porte.
François commence la réforme de l’Église, sa conversion missionnaire, par une réforme de la papauté. Qui eût osé une telle chose après la béatification et canonisation des trois papes du Concile, et le grand magistère, amplement reconnu, de Benoît XVI? Qui oserait une telle chose si ce n’est l’Esprit Saint qui veut certainement relancer la grande aventure missionnaire des origines et du Concile œcuménique Vatican II? (p.149-150)
