Hilarion de Moscou © Vatican News

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Patriarcat de Moscou : l'Eglise catholique refuse les attitudes de division, affirme le pape

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Les catholiques ne doivent pas s’immiscer dans les sujets politiques

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« L’Eglise catholique ne permettra jamais que naisse une attitude de division chez les siens », a affirmé le pape François devant une délégation du patriarcat de Moscou, le 30 mai 2018. Et de déclarer fermement : « A Moscou – en Russie – il y a un seul patriarcat : le vôtre. Nous n’en aurons pas un autre. »
Devant le métropolite Hilarion, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures (DREE) du Patriarcat de Moscou, le pape a réfuté la voie de « l’uniatisme » – une communion des Églises orthodoxes locales sous l’autorité de l’évêque de Rome tout en gardant leur rite d’origine – « qui ne fonctionne plus, qui est terminée ». « Il faut respecter les Eglises qui sont unies à Rome, mais l’uniatisme comme chemin d’unité aujourd’hui ne va pas », a-t-il ajouté.
Il a également assuré que les Eglises catholiques « ne doivent pas s’immiscer dans les questions internes de l’Eglise orthodoxe russe, ni dans les sujets politiques. C’est mon attitude, et l’attitude du Saint-Siège aujourd’hui ».
Voici notre traduction des paroles du pape.
Salut du pape François
Merci beaucoup pour votre visite, ainsi que pour cette rencontre, qui nous aide beaucoup à vivre notre foi dans l’unité et dans l’espérance de marcher ensemble. Je suis heureux de faire avec vous le chemin de l’unité : l’unique voie qui nous promet quelque chose de sûr, car la voie de la division nous conduit aux guerres et à la destruction. Et devant vous je voudrais redire – de façon spéciale devant toi, cher frère, et devant vous tous – que l’Eglise catholique ne permettra jamais que naisse une attitude de division chez les siens. Nous ne nous permettrons jamais de faire cela, nous ne le voulons pas. A Moscou – en Russie – il y a un seul patriarcat : le vôtre. Nous n’en aurons pas un autre. Et quand quelque fidèle catholique, laïc, prêtre ou évêque, prend la bannière de l’uniatisme qui ne fonctionne plus, qui est terminée, pour moi c’est aussi une souffrance. Il faut respecter les Eglises qui sont unies à Rome, mais l’uniatisme comme chemin d’unité aujourd’hui ne va pas. En revanche, je trouve de la consolation en voyant cela : la main tendue, l’étreinte fraternelle, penser ensemble, et marcher. L’œcuménisme se fait en marchant. Marchons. Certains pensent – mais cela n’est pas juste – qu’il doit y avoir avant un accord doctrinal, sur tous les points de division, et puis le chemin. Cela ne marche pas pour l’œcuménisme, parce qu’on ne sait pas quand adviendra l’accord. Une fois j’ai entendu un homme d’Eglise, un homme de Dieu, dire : “je sais quel jour sera signé l’accord doctrinal”. On lui a demandé : “Quand ?” – “Le jour suivant la venue du Christ glorieux”. Nous devons continuer à étudier la théologie, à clarifier des points, mais entre-temps à marcher ensemble, sans attendre que tout se résolve pour marcher, non. On marche et on fait cela, on chemine dans la charité, dans la prière : avec cet exemple des reliques. Prière ensemble, les uns pour les autres, dans le dialogue. Cela fait beaucoup de bien. La rencontre avec Sa Sainteté Cyrille m’a fait du bien, j’ai trouvé un frère. Et maintenant, spirituellement, marchons ensemble.
Et pour finir, deux mots. Un sur le respect des catholiques à votre égard, frères orthodoxes russes : l’Eglise catholique, les Eglises catholiques, ne doivent pas s’immiscer dans les questions internes de l’Eglise orthodoxe russe, ni dans les sujets politiques. C’est mon attitude, et l’attitude du Saint-Siège aujourd’hui. Et ceux qui s’immiscent n’obéissent pas au Saint-Siège. Voilà pour la politique. Deuxième chose : la piété. La prière les uns pour les autres est importante, la prière personnelle aussi. Nous connaissons de nouveaux frères et sœurs, et également la prière personnelle. Je voudrais vous dire une chose : quand nous nous sommes rencontrés avec le patriarche, après cela il m’a envoyé une relique de saint Séraphin. Je garde cette relique sur ma table de nuit et la nuit, avant d’aller au lit, et le matin, quand je me lève, je la vénère et je prie pour notre unité.
Merci beaucoup. Prions les uns pour les autres. Bénissons-nous les uns les autres. Et avançons ensemble. Merci.
Traduction de Zenit, Anne Kurian

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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