Jeunes prisonniers, Las Garzas de Pacora, Panama© Vatican Media

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Panama 2019 : en prison, le pape a voulu témoigner de la miséricorde

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Réflexion d’Alessandro Gisotti après la visite à de jeunes détenus

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En visitant de jeunes détenus dans la prison pour mineurs Las Garzas de la ville de Pacora, dans le cadre des 34e Journées mondiales de la jeunesse à Panama, le 25 janvier 2019, le pape François a tenu à témoigner de la miséricorde, explique le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège Alessandro Gisotti.
Dans un entretien à Vatican News, le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège a évoqué cette étape du pape à Pacora comme « un Vendredi de la miséricorde » : « J’ai pu parler avec le pape François un peu avant son départ au terme de cette visite … et le pape m’a dit : “Le message le plus important que j’ai voulu témoigner aujourd’hui est la miséricorde de Dieu.. nous avons tous besoin de la miséricorde”.
Alessandro Gisotti se dit particulièrement touché, tout comme le pape était ému, par le témoignage du jeune prisonnier Luis, qui a confié qu’il n’avait “pas de mots pour décrire la liberté (qu’il ressentait) à ce moment” : « Le fait qu’il ait pu dire cette phrase devant le pape donne le sens d’une liberté nouvelle, d’une liberté d’une certaine façon différente de notre quotidien. »
Les jeunes détenus portaient le tee-shirt des JMJ : « C’est beau, commente le directeur du Bureau de presse, parce que s’ils… ne pourront pas participer aux événements de la JMJ, en fait la JMJ est allée avec le pape François à l’intérieur du centre de Pacora. »
Le pape a confessé cinq jeunes, quatre jeunes gens et une jeune fille : « c’est ce à quoi le pape tenait le plus », affirme Alessandro Gisotti. Et de rappeler que c’était la première fois dans l’histoire des JMJ que le moment traditionnel de la liturgie pénitentielle se déroulait dans une prison, « pour souligner encore une fois le message de la miséricorde qui vainc le mal et qui vainc aussi la plus grande souffrance, celle d’être privé de liberté ».
Ces jeunes portent une certaine « stigmatisation », constate-t-il, et le pape « en se rendant là comme un père pour ses enfants, a montré concrètement qu’ils ne sont pas exclus de la vie de l’Eglise ».
Quant aux chiffres de la participation à la JMJ, moindres quant à de précédentes JMJ, Alessandro Gisotti rappelle que le pape « a choisi un petit pays », et qu’il a voulu que l’événement ait lieu pendant les vacances de cette région : « Peut-être y aura-t-il moins d’Européens, moins d’Américains et de Canadiens, mais nous devons nous demander : les jeunes de Panama auraient-ils pu participer à Rome ou à New York? Certainement pas. Donc cela me semble un très beau signe. »
Dans un briefing au terme de la 3e journée, rapporté par Vatican News, le préfet du Dicastère pour la communication, Paolo Ruffini, a vu dans la visite du pape à ces jeunes détenus une « clé de lecture » de son magistère : « se faire proche en regardant les personnes dans les yeux, dans ce cas des jeunes qui ont enfreint la loi mais qui peuvent encore avoir une possibilité de rachat ».
Pour le préfet, « de la rencontre avec les personnes, peut venir une possibilité de rachat et il est beau que le pape cherche à nous dire tout cela par son magistère ». S’inspirant de la conclusion du pape devant les détenus, Paolo Ruffini a encouragé les journalistes à « ouvrir les fenêtres et à avoir un regard ample, qui rassemble l’unité des choses, qui ne les sépare pas l’une de l’autre ». Car « c’est ainsi que l’on s’approche de la vérité ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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