Ouganda : Catastrophe humanitaire qui appelle d’urgence une décision politique

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Appel des Comboniens

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CITE DU VATICAN, Mardi 17 février 2004 (ZENIT.org) – « Pour tenter de mettre fin à la catastrophe humanitaire qui touche les districts du nord de l’Ouganda, l’intervention de la communauté internationale est plus que jamais d’importance. Mais si le gouvernement de Kampala, de son côté, n’a pas la volonté politique d’en finir avec cette guerre, même des institutions comme les Nations Unies ou Sant’Egidio sont destinées à échouer ». C’est ce qu’a déclaré à l’agence Misna le Père Guido Oliana, supérieur provincial des missionnaires comboniens, contacté par téléphone au siège de sa congrégation de Mbuya, dans la capitale, Kampala.

« Pour fonctionner », souligne Père Oliana « une hypothétique intervention multilatérale aurait besoin de soutien interne mais à présent, cette possibilité semble éloignée. Tant que l’actuel gouvernement refusera de chercher une collaboration externe, la guerre continuera et malheureusement, en ce moment, personne n’a intérêt à exercer de pressions sur le président Yoweri Museveni, courant le risque d’en faire un ennemi ».

Etats-Unis et Grande Bretagne soutiennent Kampala, « probablement pour conserver une présence dans les Grands Lacs, la région qui est de fait le coeur de l’Afrique » poursuit Père Oliana, « ils auraient tout à perdre en se heurtant à Museveni. Il faut une intervention radicale. Mais qui a le courage de dire ‘finissons-en avec Kony’? », le mystérieux leader des rebelles de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA). Une hypothèse pour pousser Museveni à accepter l’intervention internationale pourrait être par exemple imposer un embargo économique: « Mais qui pourrait prendre une telle décision uniquement pour raisons humanitaire ? » ajoute le missionnaire.

« Si, comme c’est le cas pour le Soudan, la communauté internationale parvenait à constituer une table de dialogue avec Kony, hors de l’Ouganda, cela ouvrirait une spirale d’espérance. Maintenant plus que jamais, nous sommes dans un cercle vicieux et c’est triste de le constater, mais personne ne semble intéressé à défendre la population civile du nord » a conclu le missionnaire.

Depuis 1986, rappelle Misna, les rebelles attaquent les districts du nord de l’Ouganda et ils ont tué et torturé des dizaines de milliers de personnes (au moins 100.000 morts) et enlevé 25.000 enfants, provoquant de surcroît plus d’un million de déplacés. Au cours de ces 20 dernières années, 13 comboniens et une combonienne ont été tués en Ouganda. Deux d’entre eux, Père Egidio Biscaro et Père Raffaele Di Bari ont été victimes des rebelles. Le premier fut tué dans une embuscade sur la route entre Kitgum et Pajule le 29 janvier 1990, le second dix ans plus tard. Le 14 août dernier, deux autres comboniens ont été tués, l’Italien Père Mario Mantovani, 84 ans et Frère Godfrey Kiryowa, 29 ans.

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ZENIT Staff

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