Assise, Journée pour la paix, 20 septembre 2016 © L'Osservatore Romano

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OSCE: le Saint-Siège plaide pour le "dialogue constructif" dans la promotion de la tolérance

Conférence sur la lutte contre la discrimination des chrétiens (Traduction intégrale)

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Le Saint-Siège souligne « le rôle clé » du « dialogue constructif » et de l’éducation dans la promotion de la tolérance et de la non-discrimination.
Mgr Janusz Urbanczyk, représentant permanent du Saint-Siège à l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), est intervenu à la conférence sur la lutte contre l’intolérance et la discrimination contre les chrétiens, le 14 décembre 2016.
« Pour que l’éducation soit en mesure d’assurer le développement humain intégral, a-t-il dit, elle doit être utilisée comme un moyen de construire des ponts. »
En rappelant que « l’une des plus grandes tentations de nos jours est de construire des murs plutôt que des ponts », Mgr Janusz Urbanczyk a cité les paroles du pape François sur le danger d’éduquer « à l’intérieur de murs ». Que ce soient « les murs d’une culture sélective, a expliqué le représentant permanent du Saint-Siège, les murs d’une culture de la sécurité », ou « les murs d’un secteur social qui est riche et ne va pas plus loin ».
Mgr Janusz Urbanczyk a aussi souligné « le rôle crucial du dialogue constructif » dans la promotion de la tolérance et de la non-discrimination envers les chrétiens. « L’utilisation abusive du dialogue peut créer et renforcer des modèles d’intolérance et de discrimination, a-t-il averti. Au contraire, son utilisation judicieuse peut contribuer à humaniser les relations entre les peuples … et peut favoriser et développer une opinion publique correcte, mûre et respectueuse. »
Voici notre traduction intégrale de l’intervention du représentant du Saint-Siège.
MD
Intervention de Mgr Janusz Urbanczyk
Monsieur le Modérateur,
La délégation du Saint-Siège tient tout d’abord à remercier les intervenants pour leurs présentations intéressantes et perspicaces.
Dans nos sociétés pluralistes, nous reconnaissons la contribution des religions à la formation de la culture, à l’encouragement au dialogue et à la compréhension mutuelle. Pourtant, nous sommes parfois témoins de la marginalisation et de l’hostilité envers les religions et les croyants qui peuvent constituer de l’intolérance et de la discrimination et peuvent mener à la haine et à des actes de violence.
Un principe fondamental de la vision chrétienne des choses est de rechercher le bien commun plutôt que le simple caractère personnel. Pour les chrétiens, comme l’a écrit le pape François dans son Exhortation apostolique Evangelii Gaudium, « le tout est plus grand que la partie, mais il est aussi plus grand que la somme de ses parties… [Les chrétiens] doivent constamment élargir leurs horizons et voir le plus grand bien qui nous sera bénéfique à tous ». Cette approche, par exemple, a permis à l’Europe, basée sur ses racines religieuses, de concilier diverses traditions culturelles et cette approche permet encore aujourd’hui aux chrétiens de rechercher une compréhension mutuelle, ouverte à un partage accru des valeurs de chacun.
Je voudrais souligner en particulier deux aspects du sujet proposé à la discussion au cours de cette session.
Le premier est le rôle clé de l’éducation dans la promotion de la tolérance et de la non-discrimination puisqu’il aborde les causes profondes du phénomène. À cet égard, il faut espérer que les gouvernements et les dirigeants s’engagent à faire en sorte que tous puissent avoir les moyens matériels et spirituels nécessaires pour vivre dans la dignité, y compris le droit à l’éducation et à la liberté religieuse. Pour que l’éducation soit en mesure d’assurer le développement humain intégral, elle doit être utilisée comme un moyen de construire des ponts. En fait, l’une des plus grandes tentations de nos jours est de construire des murs plutôt que des ponts, et cela est même parfois réalisé par l’éducation. Comme l’a dit le Pape François, « le plus grand échec […] est d’éduquer« à l’intérieur de murs ». Éduquer à l’intérieur des murs : les murs d’une culture sélective, les murs d’une culture de la sécurité, les murs d’un secteur social qui est riche et ne va pas plus loin.
Tenant compte du fait que cette « tentation » est souvent répandue, les États participants ont reconnu dans la Décision 13/06 du Conseil ministériel de Bruxelles la valeur de la diversité culturelle et religieuse comme source d’enrichissement mutuel des sociétés et l’importance de l’intégration comme élément clé pour promouvoir le respect et la compréhension mutuels. En effet, les valeurs religieuses doivent être considérées comme une composante intégrale enrichissante d’une société plutôt que comme l’expression d’une sous-culture qui n’est pas liée à la vie publique.
En outre, dans la décision 10/05 du Conseil ministériel de Ljubljana, les États participants ont encouragé les programmes publics et privés qui promeuvent la tolérance et la non-discrimination et sensibilisent le public à l’existence et au caractère inacceptable de l’intolérance et de la discrimination, en luttant contre les préjugés, l’intolérance et la discrimination contre les chrétiens ainsi que les musulmans et les autres religions. Le Saint-Siège croit fermement que l’éducation est un outil à notre disposition pour construire des ponts pour la paix et la stabilité et pour élever nos jeunes en tant que pacificateurs et promoteurs de la véritable tolérance et de la non-discrimination.
Le deuxième aspect est le rôle crucial du dialogue constructif dans le débat public pour promouvoir la tolérance et la non-discrimination envers les chrétiens. L’utilisation abusive du dialogue peut créer et renforcer des modèles d’intolérance et de discrimination. Au contraire, son utilisation judicieuse peut contribuer à humaniser les relations entre les peuples, mais aussi entre les gouvernements, et peut favoriser et développer une opinion publique correcte, mûre et respectueuse. Comme l’a écrit le Pape François dans son Exhortation apostolique Evangelii Gaudium, le dialogue social est une contribution à la paix. À cet égard, le dialogue interreligieux pourrait aussi être un outil qui renforce la compréhension mutuelle et construit la confiance afin de réduire l’intolérance et la discrimination.
Enfin, pour citer de nouveau le Pape François, « dans son dialogue avec l’État et avec la société, l’Église n’a pas de solution pour chaque question particulière. Avec les divers secteurs de la société, elle soutient les programmes qui répondent le mieux à la dignité de chaque personne et au bien commun. Ce faisant, elle propose de manière claire les valeurs fondamentales de la vie humaine et des convictions qui peuvent alors s’exprimer dans l’activité politique ».
Merci, Monsieur le Modérateur.
© Traduction de Zenit, Constance Roques

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Constance Roques

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