Mgr Bernardito Auza, capture

Mgr Bernardito Auza, UNTV capture

ONU : valoriser le travail domestique et la prestation des soins à la maison

Intervention de Mgr Auza

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La communauté internationale devrait « reconnaître l’importance objective de la prestation des soins » et du travail domestique et réajuster les règles du marché en fonction de « l’énorme valeur personnelle et sociale de ce travail ».
C’est ce qu’a déclaré, le 15 mars 2019, à New York, Mgr Bernardito Auza, observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’ONU. En marge de la 63e session de la Commission de la condition de la femme (CSW), l’archevêque a participé à l’ouverture de la rencontre intitulée «Valoriser le travail non rémunéré et les soins donnés», que le Saint-Siège a parrainée avec le Forum des femmes catholiques du Centre d’éthique et de politique publique.
Mgr Auza a invité la communauté internationale à s’engager à reconnaître et à valoriser les soins domestiques et le travail domestique non rémunérés, qui n’ont pas reçu l’estime qu’ils méritaient.
Dans les publications de l’ONU sur l’émancipation économique des femmes, a noté l’observateur du Saint-Siège, le mot «fardeau» est utilisé pour décrire leur travail domestique. « Derrière cette perspective du travail de soins non rémunéré, considéré comme un ‘fardeau’ plutôt que comme un bien précieux, a-t-il expliqué, il semble exister plusieurs présomptions qu’il est utile de révéler et d’examiner brièvement. »
« La première présomption, a-t-il dit, est l’idée que le travail d’une personne à l’extérieur de la maison a beaucoup plus de valeur que son travail chez elle. »
« La deuxième présomption, a-t-il dit, est que les femmes n’ont pas plus de dons en matière de soins pour leurs proches que les hommes. » Selon Mgr Auza, « les mamans et les papas s’occupent généralement des (enfants) de manière différente ». La présomption de « redistribution » des tâches, a-t-il noté, « ne semble pas reconnaître ce que les enfants peuvent perdre ou ce que les mères peuvent manquer elles-mêmes ».
Enfin, la troisième présomption est qu’il existe « un antagonisme inhérent à la relation entre les femmes et les hommes » et que les femmes. Ainsi, a souligné Mgr Auza, « la vie devient une lutte de pouvoir entre hommes et femmes, qui n’est saine pour la famille ni pour la société, ni pour les femmes ni pour les hommes ».
L’observateur a souligné que la question était complexe et qu’elle demandait « un examen honnête » qui « devrait commencer par reconnaître la valeur objective de la prestation de soins, qu’elle soit faite par une femme ou par un homme ». « Si les femmes le font davantage, soit parce qu’elles sont simplement meilleures … soit parce qu’elles choisissent de le faire pour le bien de l’ensemble, elles devraient être soutenues », a-t-il affirmé.
« Les horaires de travail devraient être adaptés en permanence afin que, si une femme souhaite travailler, elle puisse le faire sans renoncer à sa vie de famille ni supporter un stress chronique. »
Mgr Auza a conclu : « L’humanité doit sa survie au don de la prestation de soins, notamment de la maternité, et cette contribution indispensable devrait être considérée comme telle, tant par les femmes que par les hommes. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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