« Nous ne pouvons plus considérer la crise de la dette comme un problème exclusivement économique», affirme Mgr Ivan Jurkovič, observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’Organisation des Nations Unies et d’autres organisations internationales à Genève: « Il affecte les générations futures, ainsi que les conditions sociales qui permettent la jouissance des droits de l’homme d’un grand nombre de personnes ayant droit à la solidarité de toute la famille humaine. »
C’est ce qu’il a déclaré en intervenant à la 37e session du Conseil des droits de l’homme et en commentant le rapport de l’expert indépendant sur les effets de la dette extérieure et d’autres obligations financières internationales des États sur la pleine jouissance des droits de l’homme, le 28 février 2018.
« Les relations financières qui accroissent les inégalités et ne favorisent pas la convergence des revenus sont contraires à la justice », a déclaré Mgr Jurkovič.
« Nous devons promouvoir, a-t-il expliqué, des politiques plus fortes concernant la transparence du budget public, les prêts et emprunts responsables, … des politiques plus efficaces de restructuration de la dette et des stratégies fiscales qui limitent l’évasion fiscale et la corruption. »
« Nous savons tous, a dit l’observateur du Saint-Siège, que la faiblesse humaine ne permettra jamais un monde parfait. Mais souligner, au moins, des principes et des vertus raisonnables aiderait toutes les personnes de bonne volonté à permettre au monde de devenir meilleur. »
La solution du problème de la dette internationale « est indiscutablement une question économique, a souligné Mgr Jurkovič, mais c’est aussi une question de volonté politique ».
La dette des pays en développement, selon lui, « doit être placée dans un contexte plus large de relations économiques, politiques et technologiques ». « Quand une catastrophe frappe, a-t-il souligné, quand la famine se propage ou quand une crise économique affecte les pauvres, nous devons être capables de réévaluer ces situations. »
En ce sens, a-t-il dit, « il est particulièrement important » que les Principes directeurs « soient applicables à différentes circonstances dans le contexte de crises financières aiguës, dans des périodes économiques moins difficiles, dans des pays en développement et dans des économies très avancées ».
L’observateur permanent a souligné que « les critères des droits de l’homme dans l’évaluation de la dette extérieure peuvent être un outil important pour faire passer le développement d’une compréhension « économique » à celle basée sur un développement humain intégral ».
Mgr Ivan Jurkovic, © wikipedia
ONU: la crise de la dette "affecte les générations futures", déplore Mgr Jurkovic
Le Saint-Siège prône la transparence du budget et des emprunts responsables