« Le Saint-Siège appelle Israël et la Palestine à faire preuve de sagesse, de responsabilité et de la volonté politique nécessaire pour conclure un accord de paix historique répondant aux aspirations légitimes des deux peuples », tel est l’appel lancé par Mgr Auza devant les Nations Unies. Il a plaidé en faveur des « civils innocents » qui « ne doivent jamais être la cible d’actes de terreur ou d’actions militaires accablantes ».
Mgr Bernardito Auza, nonce apostolique et observateur permanent du Saint-Siège, est intervenu au Conseil de sécurité, au débat ouvert sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne, à New York, le 18 octobre 2018. Il a réaffirmé « une fois de plus son soutien indéfectible à la solution des deux États » ainsi que le « statu quo historique de Jérusalem ».
Le porte-parole du Saint-Siège a aussi exhorté « les voisins de la région et les autres États concernés de l’extérieur de la région à faciliter et à soutenir le processus de paix, au lieu de l’entraver ou de le saborder pour leurs propres intérêts ». En ce qui concerne Jérusalem, il a soutenu « la proposition initiale d’un statut international, garantie par l’Organisation des Nations Unies », avant d’attirer l’attention sur « la situation humanitaire catastrophique » des réfugiés palestiniens.
Voici notre traduction de la déclaration de Mgr Auza.
HG
Déclaration de Mgr Bernardito Auza
Monsieur le Président,
Le Saint-Siège remercie la présidence de la République plurinationale de Bolivie d’avoir convoqué ce débat public sur un sujet qui nous ramène aux débuts de l’ONU, notamment lorsque, par la résolution 181 de 1947 de l’Assemblée générale, le territoire sous mandat palestinien a été divisé en deux États, l’un juif, l’autre arabe. Depuis environ soixante-dix ans, la question palestinienne a fait l’objet de nombreux rapports, débats et résolutions dans cette salle et dans d’autres organes des Nations Unies.
Le Saint-Siège appuie depuis le début la solution des deux États et ma délégation réaffirme une fois de plus son soutien indéfectible à la solution des deux États en tant que seul moyen viable de concrétiser les aspirations de coexistence pacifique des Israéliens et des Palestiniens, et le seul plan de paix réalisable qui permettrait aux deux pays de vivre côte à côte à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues.
Les faits sur le terrain, tels que présentés chaque mois au Conseil par le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, sont une source de grave préoccupation persistante. Les dirigeants des deux côtés ont la responsabilité la plus lourde d’orienter leur peuple dans la direction d’un règlement mutuellement convenu du conflit, plutôt que de le conduire à un conflit plus profond. Le Saint-Siège appelle Israël et la Palestine à faire preuve de sagesse, de responsabilité et de la volonté politique nécessaire pour conclure un accord de paix historique répondant aux aspirations légitimes des deux peuples. Un dialogue persévérant fondé sur la bonne volonté doit remplacer la rhétorique incendiaire, la violence et les conflits. Les civils innocents ne doivent jamais être la cible d’actes de terreur ou d’actions militaires accablantes.
La discorde israélo-palestinienne et les divisions intra-palestiniennes ont également été exacerbées par des forces extérieures et les intérêts géopolitiques d’autres pays. Le Saint-Siège souhaite donc exhorter les voisins de la région et les autres États concernés de l’extérieur de la région à faciliter et à soutenir le processus de paix, au lieu de l’entraver ou de le saborder pour leurs propres intérêts.
Monsieur le Président,
Le Saint-Siège souhaite réaffirmer le statu quo historique de Jérusalem, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies, et rejette toute mesure unilatérale visant à le modifier. Dans le même temps, il appelle l’ONU à examiner attentivement le statut de Jérusalem tel que recommandé par la résolution 181 de 1947 de l’Assemblée générale. Ma délégation estime que la Ville sainte devrait être un lieu de convergence et de paix et que les partisans des trois religions monothéistes du judaïsme, du christianisme et de l’islam devraient avoir la garantie d’un accès libre et sans entrave aux lieux saints. Par conséquent, la proposition initiale d’un statut international, garantie par l’Organisation des Nations Unies, reste d’une grande importance pour répondre à la vocation singulière de la ville. En effet, la ville sainte de Jérusalem tient incontestablement une place très importante non seulement dans le cœur des habitants de Jérusalem, mais également pour les adeptes des trois religions monothéistes du monde entier. Puisse-t-elle devenir vraiment ce que son nom signifie : Ville de la paix!
Monsieur le Président,
Ma délégation note avec une profonde préoccupation la situation humanitaire catastrophique à laquelle sont confrontés les réfugiés de Palestine et l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). L’Office fournit toute une gamme d’appuis essentiels à quelque 5,6 millions de réfugiés de Palestine enregistrés, répondant aux besoins humains les plus élémentaires, du logement à l’éducation, aux soins de santé et aux services sociaux. Dans une situation qui ne montre aucun signe de résolution rapide, un UNRWA pleinement fonctionnel reste le meilleur moyen d’empêcher que la situation dans la région ne se détériore de manière à engendrer à la fois des coûts et des dépenses accrus pour la communauté internationale.
À l’instar de l’UNRWA, divers groupes d’action charitable et organisations de l’Église catholique fournissent des services d’éducation, de santé et des services sociaux aux réfugiés de Palestine et aux Palestiniens en général. Le Saint-Siège espère et prie pour qu’une solution juste et durable du conflit israélo-palestinien soit rapidement trouvée, grâce à la reprise des négociations sur le statut final, visant à parvenir à une solution à deux États, avec Israël et un État palestinien vivant côte à côte dans la paix et la sécurité à l’intérieur de frontières internationalement reconnues.
Merci Monsieur le Président.
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat