Mgr Chaput, archevêque de Denver, donne la clé de la réussite en affaires

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Il explique comment vivre la vocation politique catholique

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ROME, Vendredi 6 mars 2009 (ZENIT.org) – L’honnêteté personnelle et une vie vertueuse, en cherchant à donner plutôt qu’à prendre, sont des éléments clés de la réussite. C’est ce qu’a affirmé Mgr Charles Chaput, archevêque de Denver, le 24 février à Toronto, devant un parterre d’une centaine de dirigeants d’entreprise

La conférence, qui avait pour thème « Caractère et circonstance », était promue par l’archidiocèse de Toronto, le réseau de télévision catholique « Sel et Lumière », le Regis College et le Meritus, un groupe archidiocésain réunissant des hommes d’affaires catholiques.

Le prélat a reconnu qu’ « un marché libre peut constituer une force de bien puissante dans le monde » ; mais, a-il averti, « il arrive que le pouvoir économique devienne une sorte de drogue ».

« Le besoin de profit et, aujourd’hui, la spécialisation des compétences et des intérêts contribuent à rétrécir notre horizon, pas seulement au travail mais dans notre rapport au monde et notre perception des autres », a-t-il dit.

Le marché existe pour chacun, a-t-il affirmé, mais « ne perdons jamais de vue notre responsabilité vis-à-vis des gens qui nous entourent ».

« Catholique ou pas, tout homme d’affaires un tant soit peu sensé est à même de comprendre la logique de la Règle d’or : nous récoltons ce que nous avons semé », a déclaré l’archevêque.

« Si nous agissons de façon conforme à l’éthique, nous créons un monde éthique, même si ses frontières s’arrêtent à notre famille, nos collègues et nos amis ».

Dieu est amour, a-t-il insisté, et c’est pourquoi « on ne peut en aucune façon « réussir » – en affaires, dans l’Eglise, en politique ou ailleurs – si l’on veut ou si l’on prend plus que ce que l’on est disposé à donner ».

« L’habitude de prendre fait que l’on vole tout le monde, à commencer par nous-mêmes et notre propre intégrité », a-t-il dit.

La vertu dans les affaires

«  Où est la place de Dieu dans le marché ? » s’est interrogé le prélat.

Et de répondre : « dans le cœur et les actions des gens qui font la réussite du marché. C’est-à-dire vous ».

L’archevêque a exhorté ses auditeurs à prêter attention aux choses importantes de la vie, même si elles paraissent « petites ».

« Se consacrer à la famille peut paraître une chose simple, et cela l’est. La gratitude, l’honnêteté, l’humilité, la fidélité sont des choses simples. Mais également très difficiles », a-t-il souligné.

« Il est facile de parler de problèmes de la société avec de grands programmes et politiques nationaux parce que, quand ils ne fonctionnent pas, on peut toujours blâmer quelqu’un d’autre », a-t-il dit.

« La conversion personnelle, l’intégrité morale personnelle, la fidélité personnelle à des personnes et à des principes, c’est beaucoup plus difficile, englués que nous sommes dans l’argile dont nous sommes faits ; et si nous échouons nous ne pouvons nous en tenir qu’à nous-mêmes », a-t-il expliqué.

Toutefois, a insisté Mgr Chaput, en persévérant dans ces petites choses, « nous accomplissons une grande chose ; nous influons sur les autres ».

Il a conclu en exhortant ainsi son auditoire : « Jouez bien votre rôle de dirigeants, pas seulement dans ce que vous dites, mais dans ce que vous faites, et c’est ainsi qu’à votre exemple commencera le renouveau de la vie publique de votre nation ».

Vocation politique

Au cours de son voyage à Toronto, Mgr Chaput a également donné une conférence publique sur le thème de son dernier ouvrage Rendering Unto Caesar: The Catholic Political Vocation (« Rendre à César ce qui est à César : la vocation politique catholique »).

Le prélat a parlé devant plus de 700 personnes sur la nécessité pour les catholiques de s’impliquer dans la vie politique de leur pays, comme faisant partie de l’histoire du salut : « Dieu seul est Dieu, a-t-il proclamé, et l’Etat est subordonné à Dieu et lui est redevable de la manière dont il agit envers les personnes humaines, qui ont toutes été créées par Dieu ».

« Notre tâche en tant que croyants est de discerner ce qui appartient à ‘César’ [l’Etat], et ce qui appartient à Dieu, et ensuite de mettre tout en ordre dans nos vies, et dans nos relations avec autrui ».

Le prélat a affirmé que « le plus grand respect que nous pouvons avoir vis-à-vis des autorités civiles est de témoigner de notre foi catholique et de nos convictions morales, sans compromis ni excuses ».

« Cela ne sert à rien de proclamer notre foi si nous ne sommes pas disposés à agir en conformité avec nos croyances », a-t-il souligné.

« Ce que nous disons sur notre foi catholique est la partie la plus facile. Mais c’est ce que nous faisons en cohérence avec elle qui façonne notre véritable identité », a-t-il expliqué.

Selon Mgr Chaput, nous servons mieux notre pays en servant Dieu en premier. « Mais, a-t-il ajouté, comme ‘Dieu a tant aimé le monde qu’il a envoyé son Fils unique’, ainsi la gloire, l’ironie de la vie chrétienne se résume à ceci : plus nous aimons Dieu fidèlement, plus nous servons vraiment le monde ».

Traduit de l’anglais par E. de Lavigne

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ZENIT Staff

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