« Les chemins de la mission ne passent pas par le prosélytisme, qui conduit toujours à une impasse, mais par notre manière d’être avec Jésus et avec les autres », affirme le pape François lors de sa rencontre avec les chrétiens du Maroc.
Le pape François a été reçu à la cathédrale Saint-Pierre de Rabat (Maroc), au deuxième jour de son week-end au Maroc, ce dimanche 31 mars 29: elle a été repeinte pour l’occasion.
La visite apostolique a pour thème « Pape François Serviteur d’espérance ». Le pape venait du centre social rural de Témara où les Filles de la Charité prennent soin d’enfants malades ou handicapés. La messe est prévue à 14h45 au stade couvert du centre sportif Prince Moulay Abdellah.
Le pape a été accueilli par le curé et les trois prêtres chargés de la pastorale, qui lui ont présenté le Cruficix que le pape a embrassé selon la coutume, avant de procéder à l’aspersion d’eau bénite.
Le pape a ensuite remonté l’allée centrale avant d’aller se recueillir devant le Saint-Sacrement.
Il a ensuite entendu le témoignage du père Germain Goussa accompagné d’un prêtre âgé et le témoignage de soeur Mary, provinciale des franciscaines, accompagnée d’une soeur âgée, soeur Ersilia, de 97 ans, que le pape a saluée.
Après un chant le pape a prononcé son discours sur la mission de ce petit troupeau de l’Eglise au Maroc: la mission, ce n’est pas du prosélytisme a répété le pape François, salué par des applaudissements nourris.
Le pape a notamment cité la phrase du pape émérite Benoît XVI soulignant que l’Evangile ne se propage par par prosélytisme mais par « attraction ».
Il a aussi développé l’image du levain : « Il nous a mis dans la société comme cette petite quantité de levain : le levain des béatitudes et de l’amour fraternel ».
Le pape a insisté sur le fait que le problème n’ets aps le petit nombre: « le problème n’est donc pas d’être peu nombreux mais d’être insignifiants, de devenir un sel qui n’a plus la saveur de l’Évangile, ou une lumière qui n’éclaire plus rien ».
« Comme il est beau de savoir que, en divers lieux de cette terre, dans vos voix, la création peut implorer et continuer à dire : Notre Père! », s’est aussi exclamé le pape.
Il a encouragé une prière « capable de dire au Père ‘Que ton Règne vienne’. Non pas par la violence, non pas par la haine, ni par la suprématie ethnique, religieuse, économique, mais par la force de la compassion répandue sur la Croix pour tous les hommes ».
A propos du dialogue interreligieux, il a fait cette mise au point: « Si l’Église doit entrer en dialogue, ce n’est pas par « mode » ni « une stratégie pour accroître le nombre de ses membres », c’est par fidélité à son Seigneur qui, « mu par l’amour, a voulu entrer en dialogue comme un ami et nous inviter à participer à son amitié ».
Il a salué le témoignage de l’Eglise du Maghreb: « Vous démasquez et réussissez à mettre en évidence toutes les tentatives d’utiliser les différences et l’ignorance pour semer la peur, la haine et le conflit. Parce que nous savons que la peur et la haine, nourries et manipulées, déstabilisent et laissent spirituellement sans défense nos communautés. »
Une délégation du Conseil oecuménique des Eglises était présente, ainsi que des évêques d’autres Nations du Magreb, et d’Afrique subsaharienne, mais aussi de France, d’Italie et d’Espagne.
Le pape a ensuite prié l’angélus avec les petits enfants qui sont accourus autour de lui: « C’est le futur! » – en français – et il leur a offert des chapelets en disant à chacun: « C’est pour toi ».
Cathédrale de Rabat @ Vatican News YouTube
Maroc: l'Eglise grandit "par attraction" et pas par "prosélytisme"
« Le problème n’est pas le petit nombre »