Jésus miséricordieux, tableau de Vilnius par Eugeniusz Kazimirowski ©æ© faustine-message.com

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Lituanie: le card. Parolin plaide pour une «diplomatie de la miséricorde»

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Visite officielle du Secrétaire d’Etat du Saint-Siège

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Le monde blessé et divisé d’aujourd’hui n’a pas besoin d’une diplomatie des « intérêts », mais d’une « diplomatie de miséricorde », capable de secouer « la résignation, les intérêts personnels, l’apathie et l’indifférence » et de promouvoir « une culture de la solidarité, de la miséricorde et de la compassion », fait observer le cardinal Parolin, selon L’Osservatore Romano.
Le cardinal Secrétaire d’Etat, Pietro Parolin, a tenu une conférence en Lituanie, à Vilnius, en l’église des Saints-Jean-Baptiste-et-Jean-l’apôtre, ce lundi 9 mai au matin, deuxième jour de sa visite officielle en Lituanie à l’occasion de la clôture du congrès national de la miséricorde (6-8 mai).
Le secrétaire d’État a souligné combien les processus de réconciliation entre les peuples et les nations requièrent « du temps et un effort patient » : « au lieu de travailler pour le court terme, pour des résultats immédiats, la politique et la diplomatie doivent définir des processus de construction de la personne et de la culture finalisés à la véritable réalisation humaine ».
Il a mis la politique et la diplomatie internationale en garde contre le risque de la « myopie » et de « sacrifier » pour « des résultats purement transitoires » la construction d’un monde « vraiment pacifié ».
Pour le secrétaire d’Etat, le Jubilé de la miséricorde peut porter des fruits concrets certes pour la vie des personnes « mais aussi dans la vie sociale et politique », et la « logique de la miséricorde » devrait « modeler les relations internationales » et pousser à « un effort concerté pour dépasser l’indifférence et montrer de la préoccupation pour les membres les plus vulnérables de la société, comme les prisonniers, les migrants, les chômeurs et les personnes handicapées ».
Dans le sillage du message du pape François pour la Journée de la paix 2016, le secrétaire d’État a renouvelé son appel aux responsables des Nations à « s’abstenir de conduire les peuples aux conflits et aux guerres, remettre ou gérer de manière durable la dette internationale des pays pauvres, évitant l’imposition de conditions inacceptables dictées par des pressions idéologiques ».
« La miséricorde, a beaucoup à offrir à la diplomatie internationale dans sa recherche de la paix », favorisant la construction d’une mentalité capable d’éviter les « jugements faciles » et de « construire des ponts », a insisté le cardinal Parolin.
Cette réflexion sur la miséricorde s’ancre dans l’histoire concrète des peuples: lundi matin, le cardinal Parolin s’est en effet rendu au mémorial des victimes de l’attaque de l’Armée rouge du 13 janvier 1991, puis au musée dédié à l’histoire de la résistance lituanienne et des violences du régime soviétique.
Dimanche, 8 mai, le cardinal Parolin s’est rendu en pèlerinage à la chapelle Notre-Dame de la Porte de l’Aurore et il a participé à la procession qui a rejoint la cathédrale Saint-Casimir en partant du Parlement.
Il a clos le congrès de la miséricorde, en la solennité de l’Ascension, invitant à « proclamer la miséricorde de Dieu » et à en témoigner par la vie.
Il a exhorté les baptisés de Lituanie à devenir des « acteurs du pardon et de la réconciliation » : « nous sommes tous appelés à dépasser la culture de l’indifférence qui ferme nos yeux, nos oreilles et notre cœur aux besoins de notre prochain ».
Il a même souhaité que tous adoptent « un esprit de miséricorde, de compassion et de solidarité » sans « se contenter de bonnes intentions » mais en « trouvant des moyens concrets de s’exprimer » et de « guérir les blessures qui affligent les corps et les âmes de tant de nos frères et sœurs ».
Le cardinal Parolin a également évoqué cette « logique de la miséricorde », dans le concret de la vie quotidienne, dans son homélie lors de la messe qu’il a présidée au séminaire Saint-Joseph, insistant sur l’Esprit de Pentecôte pour « devenir un autre Christ pour ceux qui nous entourent ».
C’est à Vilnius que sainte Faustine Kowalska a fait peindre le premier tableau du Christ miséricordieux, en 1934, au peintre Eugeniusz Kazimirowski, à la demande de Jésus : « Peins un tableau selon le modèle que tu vois, avec l’inscription: Jésus, j’ai confiance en Toi ».
Sœur Faustine a aussi reçu le don du chapelet de la miséricorde alors qu’elle se trouvait à Vilnius, où le bienheureux Michal Sopocko a été son directeur spirituel.
La petite maison en bois de sœur Faustine n’a pas été touchée pendant l’occupation soviétique alors que els autres maisons de bois qui l’entouraient ont été abattue pour laisser la place à des constructions en béton.
Cette ville marquée par la miséricorde divine a été traversée par les tragédies du XXe s. : la fosse où ont péri des dizaines de milliers de juifs du fait de la Shoah par balles, ou bien le musée des violences soviétiques en gardent la mémoire.
Avec une traduction de Constance Roques

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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