Conférence de presse, capture TV2000

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L’inter-communion, une «compétence de l'évêque diocésain, pas de la Conférence épiscopale»

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Conférence de presse dans l’avion Genève-Rome (2)

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Les cas éventuels « d’inter-communion », plus précisément, l’accès à la communion eucharistique d’un conjoint protestant aux côtés de son conjoint catholique relèvent de la « compétence de l’évêque diocésain », mais pas « de la Conférence épiscopale », ni des prêtres sans l’accord de l’évêque, selon le droit canon, rappelle le pape François.
Le pape introduit la distinction – canonique – entre Eglise « particulière » (diocèses…) et Eglise « locale » (Conférence épiscopale).
Le pape François a résumé ainsi la position des évêques allemands et la position du cardinal espagnol Luis Ladaria Ferrer, SJ, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, lors de la Conférence de presse qu’il a tenue dans l’avion Genève-Rome, le 21 juin 2018, en réponse à une question, en italien, du journaliste allemand Roland Juchem.
Dans l’avion, le pape a aussi parlé de ses « rencontres » à Genève, des réfugiés et de la prudence nécessaire, en Europe et sur le continent américain, il a affirmé l’urgence de l’union des chrétiens pour la paix dans le monde et le refus du prosélytisme.
Voici notre traduction de la réponse faite par le pape François en italien :
« Bien. Ce n’est pas nouveau, car le code de droit canonique prévoit ce dont parlaient les évêques allemands: la communion dans des cas spéciaux. Et ils considéraient le problème des mariages mixtes: quand c’est possible ou quand cela ne l’est pas. Mais le Code dit que l’évêque de l’Église particulière – ce mot est important: particulière, s’il est d’un diocèse – doit gérer cela: c’est entre ses mains. Voilà ce que dit le Code.
Les évêques allemands, qui avaient vu que l’affaire n’était pas claire, et aussi que certains prêtres faisaient les choses pas d’accord avec l’évêque, ont voulu étudier ce thème et ils ont fait cette étude qui – je ne veux pas exagérer – a été une étude de plus d’un an, je ne sais pas bien mais plus d’un an, bien faite, bien faite.
Et cette étude est restrictive: ce que voulaient les évêques, c’est de dire clairement ce qu’il y a dans le Code. Et moi aussi, je le lis, je dis: c’est un document restrictif. Ce n’était pas une « ouverture à tout le monde ». Non. C’était une chose bien pensée, avec un esprit ecclésial. (…)
La chose a glissé jusqu’à dire que c’était pour la Conférence épiscopale allemande. Et c’est là le problème, car le Code ne prévoit pas cela. Il prévoit la compétence de l’évêque diocésain, mais pas de la Conférence épiscopale. Pouquoi? Parce que quelque chose d’approuvé par une conférence épiscopale devient immédiatement universel. Et c’était la difficulté de la discussion: pas tant le contenu, que cela.
Ils ont envoyé le document. Puis il y a eu deux ou trois rencontres de dialogue et de clarification; et l’archevêque Ladaria a envoyé cette lettre, mais avec ma permission, il ne l’a pas fait tout seul. Je lui ai dit: « Oui, il est préférable de faire un pas en avant et de dire que le document n’est pas encore mûr – c’était ce que la lettre disait – et que l’on devait étudier davantage la question ».
Puis il y a eu une autre réunion, et finalement ils vont étudier la chose. Je crois que ce sera un document d’orientation, car chacun des évêques diocésains peut gérer ce que le Droit canonique permet déjà. Il n’y a pas eu de freinage, non. Il s’est agi de gérer la chose pour qu’elle aille sur la bonne voie.
Quand j’ai visité l’église luthérienne à Rome, une question comme celle-là m’a été posée et j’ai répondu selon l’esprit du Code de droit canonique, l’esprit qu’ils [les évêques] cherchent maintenant. Il n’y a peut-être pas eu la bonne information au bon moment, il y a un peu de confusion, mais voilà la chose. Dans l’Église particulière, le Code le permet; dans l’Église locale, il ne peut pas, parce que ce serait universel. Voilà. »
Le journaliste demande si « Eglise locale » signifie bien la « conférence ». Le pape répond:
« … C’est la conférence. Mais la Conférence peut étudier et donner des directives pour aider les évêques à traiter des cas particuliers. Merci. »
 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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