Liberia : Chrétiens et musulmans reconstruiront ensemble églises et mosquées

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Déclarations du salésien Harry O’Brien à l’agence Misna

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CITE DU VATICAN, Lundi 8 novembre 2004 (ZENIT.org) – Les chrétiens et les musulmans du Liberia reconstruiront ensemble les églises et les mosquées endommagées durant les récents désordres dans la capitale Monrovia, ayant provoqué une vingtaine de victimes.

C’est ce qu’a déclaré à MISNA le salésien Harry O’Brien, vicaire général du diocèse de Monrovia, une ville encore durement éprouvée par la guerre civile qui s’est achevée l’an dernier après 14 ans de combats.

« La décision a été adoptée par le Conseil interreligieux du Liberia qui comprend des chrétiens et des musulmans : nous avons concordé une récolte de fonds qui seront destinés à la restructuration des édifices sacrés brûlés ou dévastés ces derniers jours » a expliqué le vicaire, contacté par téléphone à Monrovia.

Fin octobre la capitale a été la proie d’une violente vague de désordres, avec des bandes de jeunes qui ont incendié des magasins et des bureaux après les avoir saccagés.

Durant les incidents quelques églises et mosquées ont également été prises d’assaut; des sources de presse s’étaient précipitées sur place pour décrire ces épisodes – les plus graves depuis la fin de la guerre civile en 2003 – comme des affrontements religieux.

“Les leaders chrétiens et musulmans des communautés de Paynesville, le quartier où les affrontements ont débuté, ont souligné ensemble publiquement l’importance de la cohabitation pacifique, en rappelant que dans le passé il n’y a jamais eu de problèmes de nature religieuse », a encore expliqué le vicaire à MISNA.

Deux organisations locales, dont une musulmane, ont déjà effectué les premières donations au Conseil interreligieux, qui a également spécifiquement crée des commissions d’évaluation des dommages provoqués et pour la gestion des fonds récoltés. La première donation a été celle de l’organisation « Susuku », active au Liberia depuis le début des années 70, qui a voulu démontrer de la sorte son appréciation face à une « leçon de justice et de paix historique », comme l’a déclaré son président Togba-Nah Tipoteh, donnée par le Conseil interreligieux avec ce choix œcuménique.

Le Liberia tente non sans difficultés de sortir de la phase délicate de l’après-guerre: le processus de désarmement de plus de 70.000 ex-combattants (95.000 selon d’autres sources) et la démobilisation totale des trois principaux groupes de rebelles protagonistes du conflit se sont à peine conclus. La guerre libérienne a provoqué des dizaines de milliers de victimes et plus de 700.000 réfugiés, dont la moitié attendent encore de rentrer chez eux.

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ZENIT Staff

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