Le Saint-Siège encourage la responsabilité de défendre les populations

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Intervention de la délégation du Saint-Siège à l’ONU

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ROME, Mercredi 29 Juillet 2009 (ZENIT.org) – La défense des populations est un devoir prioritaire pour les Etats, comme pour la communauté internationale qui doit aussi intervenir si un pays ne réussit pas à respecter ce devoir.

C’est ce qu’a affirmé ce mercredi à New-York Mgr Celestino Migliore, observateur permanent du saint-Siège à l’ONU, à l’occasion de la 97e rencontre de l’Assemblée générale des Nations unies sur le thème « Encourager la responsabilité de défendre ».

Il y a quatre ans, a expliqué Mgr Migliore, les chefs d’Etat « se sont rencontrés aux Nations unies pour souligner le besoin de créer un système plus capable de répondre aux nécessités d’un monde en changement continuel ».

A cette occasion, le World Summit Outcome Document a été adopté. Il souligne comment la responsabilité de défendre est guidée par trois éléments fondamentaux : « la responsabilité première de chaque Etat de défendre sa population du génocide, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique et des crimes contre l’humanité », « la responsabilité de la communauté internationale d’aider les Etats à construire la capacité d’exercer leur responsabilité première », « la responsabilité de la communauté internationale d’entreprendre des actions efficaces quand un Etat ne réussit pas à exercer correctement son autorité ».

« Les autorités nationales et locales qui n’interviennent pas pour défendre leurs civils ou aident à perpétuer des crimes, manquent à leur fonctions fondamentales et devraient assumer juridiquement la responsabilité de leurs actions et omissions », a dénoncé Mgr Migliore.

A ce sujet, il a été souligné l’importance d’une « approche centrée sur l’homme pour développer des politiques pour la défense des populations de graves violations des droits de l’homme et pour développer le droit humanitaire et d’autres standards légaux internationalement fixés », rappelant comment les politiques nationales qui encouragent « une plus grande insertion et la défense des minorités religieuses, raciales et ethniques » restent « des priorités fondamentales pour encourager le dialogue et la coopération entre les peuples ».

Le rôle de la communauté internationale

Mgr Migliore a observé que la communauté internationale joue un rôle important dans la construction de la capacité des Etats à défendre leurs populations, ayant à ce sujet une « responsabilité morale » à respecter.

« En fournissant un soutien financier et technique, elle peut aider à créer les moyens et les mécanismes pour répondre rapidement aux crises humanitaires », a-t-il expliqué. De ce point de vue, « les organisations locales, y compris celles fondées sur la foi, avec une connaissance et une compréhension à long terme de la région, fournissent un soutien fondamental pour construire des ponts culturels et religieux entre les groupes ».

De la même manière, « un plus grand soutien financier de la part des pays développés pour soulager la pauvreté extrême sert à aider à réduire les divisions économiques et politiques à long terme et aide à résoudre certains des facteurs qui se cachent derrière la violence ».

Promouvoir la loi au niveau national et international fournit enfin « un cadre pour éviter les injustices ».

La subsidiarité

Le troisième pilier de la responsabilité de la défense, a rappelé Mgr Migliore, est l’intervention de la communauté internationale quand les autorités nationales ne réussissent pas à agir correctement.

« Malheureusement, cet élément s’est trop souvent concentré sur l’utilisation de la violence pour l’éviter ou l’arrêter, plutôt que sur différentes manières d’intervenir de manière non-violente ».

« Une intervention opportune qui souligne la médiation et le dialogue est plus efficace que l’action militaire pour encourager la responsabilité de défendre », a rappelé l’observateur permanent du Saint-Siège.

Pour que ce rôle subsidiaire de la communauté internationale ait « un élan et une efficacité », souligne-t-il, il faut accomplir plus d’efforts pour assurer que l’action entreprise en conformité avec les pouvoirs du Conseil de sécurité des Nations Unies soit assurée « de manière ouverte » et que l’on mette au premier plan les nécessités des populations « au lieu des caprices des luttes de pouvoir politique ».

« C’est ainsi que nous pourrons répondre à notre devoir moral d’intervenir en faveur de ceux dont les droits de l’homme et le droit d’exister sont mis en danger ».

Le rôle des religions

A côté du rôle des institutions nationales et internationales, a souligné Mgr Migliore, celui des responsables religieux et des communautés est aussi important pour la promotion de la responsabilité de défendre.

« Trop souvent, dans beaucoup de régions du monde, l’intolérance ethnique, raciale et religieuse a entraîné des violences et des homicides », tout comme « l’exploitation de la foi pour favoriser la violence est une corruption de la foi et des gens, et les responsables religieux sont appelés à défier cette manière de penser ».

La foi, a conclu Mgr Migliore, « devrait être vécue comme un motif pour se réunir plus que pour de diviser, parce que c’est à travers la foi que les communautés et les individus peuvent trouver la force de pardonner, faisant en sorte de faire prévaloir la paix ».

Roberta Sciamplicotti

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ZENIT Staff

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