Le rôle historique de l'Eglise au Bénin

Print Friendly, PDF & Email

« Catholiques d’Afrique », par Susanna Cannelli

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

ROME, jeudi 17 novembre 2011 (ZENIT.org) – L’Eglise du Bénin a contribué de façon déterminante à la transition de la dictature marxiste à la démocratie. Grâce à ce succès, le pays peut être érigé en référence pour les autres pays d’Afrique. C’est ce qui émerge du livre de Susanna Cannelli, responsable des rapports avec les pays d’Afrique occidentale francophone pour la communauté Sant’Egidio.

Alors que Benoît XVI arrivera demain au Bénin, l’ouvrage : « Catholiques d’Afrique. La naissance de la démocratie au Bénin », de Susanna Cannelli, a été présenté mardi 15 novembre, dans la salle Marconi de Radio Vatican.

Plusieurs intervenants ont apporté leur contribution lors de la conférence de presse. On peut noter entre autres : Mgr Giuseppe Bertello, président du gouvernorat de l’Etat de la Cité du Vatican, ancien nonce au Bénin, et Mgr Barthélemy Adoukonou, Béninois, secrétaire du Conseil pontifical de la culture, ainsi que l’historien Agostino Giovagnoli. Radio Vatican publie une synthèse en italien.

Un rôle historique

L’œuvre de Susanna Cannelli étudie en particulier les 10 jours qui, en février 1990, ont changé l’histoire du Bénin : ceux durant lesquels la « Conférence nationale », guidée par l’évêque Isidore de Souza, a fait passer le pays de la dictature à la démocratie, sans effusion de sang.

Mgr Adoukonou a mis l’accent sur la médiation et la cohésion apportée par l’Eglise catholique durant cette phase délicate : « Il faut reconnaître que ce sont les catholiques, dans la diversité de leurs mouvements et associations, qui ont tous contribué à assurer une présence de l’Eglise catholique efficace et crédible dans la nation béninoise ».

Déjà au lendemain de l’indépendance, l’Eglise a travaillé pour le développement de la conscience sociale et politique du Bénin : « L’engagement social de l’Eglise, a ajouté l’évêque béninois, a préparé l’engagement politique ». Il a expliqué que « ce que l’Eglise a fait au plan social, spécialement dans le domaine de l’éducation, a peu à peu conduit le Bénin à construire un discours d’identité personnelle et d’indépendance ».

De son côté, Mgr Bertello, qui fut nonce au Bénin durant cette période, a rappelé quelques figures clés de cette phase de transition, notamment le cardinal Bernardin Gantin, ami de Joseph Ratzinger, et Mgr de Souza : « Je dirais que la plus belle définition de Mgr de Souza, c’est lui-même qui l’a donnée dans une conférence de presse, quand on lui a demandé dans quel état d’esprit il est allé à la Conférence nationale : ‘J’y suis allé résolu à me taire, ayant pour bagage le bon sens, conforté par ma foi dans le Christ et dans l’Eglise’. Nous ne devons pas oublier cet aspect de la vie de Mgr de Souza : sa spiritualité ».

Un rôle encore actuel

Mgr Bertello a conclu son intervention en lisant un passage du livre de Susanna Cannelli, qui synthétise le rôle de l’Eglise au Bénin aujourd’hui : « La présence de l’Eglise est une présence minoritaire, mais fortement enracinée dans la société et dans les évènements globaux du Bénin ».

« L’Eglise continue, affirme l’auteur, à jouir d’un crédit considérable auprès des diverses strates de la population » avec notamment « un rôle fort dans les secteurs de l’alphabétisation, de la scolarisation et dans tout le domaine éducatif en général ». Sans oublier sa « capacité (…) à former une classe politique catholique d’orientation démocratique. »

L’historien Agostino Giovagnoli a souligné que le livre, publié chez « Guerini et associés », montre comment le Bénin est un « modèle » pour d’autres pays du continent africain qui opèrent une transition démocratique.

Anne Kurian

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel