« Le pape François est un pape révolutionnaire parce qu’il a une vision d’une Église comme Jésus-Christ la voudrait, simple, sans fioriture, une Église qui prend soin de l’essentiel. »
C’est ce qu’a déclaré le cardinal Giovanni Angelo Becciu, substitut pour les affaires générales de la Secrétairerie d’État et nouveau préfet de la Congrégation pour les causes des saints, intervenant le 1er juillet 2018 à Melfi, indique l’agence italienne Sir le lendemain.
Le pape François « est révolutionnaire, a expliqué le cardinal, parce qu’il veut une Église plus évangélique, qui revienne aux temps anciens ». Il veut « une Église révolutionnaire qui prêche la miséricorde ».
Ensuite, le cardinal a indiqué trois qualités du pape : la simplicité, l’immédiateté et le sens de l’humour. Considérant le pape comme un révolutionnaire, le cardinal Becciu a aussi dit qu’ « il respecte le protocole quand il y a les chefs d’État, mais du protocole ecclésiastique il nous a libérés et nous a tous fait sentir plus prêtres ».
Le cardinal a également parlé de la réforme de la curie en soulignant qu’il n’était « pas facile de réformer la curie parce qu’il y a un poids des siècles et la complexité de la structure elle-même ». « Il y a aussi la complexité de la tradition », a-t-il ajouté.
Concernant la réduction du nombre de diocèses souhaitée par le pape François, le cardinal a déclaré qu’il était « très sensible » à cette question. « Si la réforme ne sert pas à faire grandir, mais à donner de la tristesse », même le pape « la reverra ».
En répondant à une question sur les politiques, le cardinal Becciu a souligné que « devenir politique signifie être au service du peuple». « Les catholiques doivent retourner à la politique, a-t-il noté, et utiliser cet héritage de valeurs que l’Église a proposé de diverses manières. »
Le cardinal a aussi raconté qu’il avait été reçu par le pape Benoît XVI après le consistoire du 28 juin : « c’était un court moment de salutation et de prière… Il avance en âge, mais il est très lucide. Il nous a dit de belles paroles comme il a toujours su le faire quand il était pape, il savait parler et graver dans le cœur de l’auditeur. »
Soulignant les qualités du pape Benoît, le cardinal Becciu l’a considéré comme « l’homme de la simplicité», « timide, mais plein de tendresse », et « l’homme de courage » : « Il s’est rendu compte qu’il n’avait plus la force de gouverner l’Église et a pris la décision célèbre et noble de démissionner. »
À propos des « théories et fantasmes » à ce sujet, le cardinal a narré : « Je me souviens que nous devions préparer le voyage pour la Journée mondiale de la jeunesse au Brésil et j’ai compris que ce n’était pas décidé. De son voyage au Mexique et à Cuba, il était revenu très fatigué. Je lui ai dit que s’il ne se sentait pas bien, les jeunes feraient une JMJ sans le pape. Il a répondu … que le pape devait être là. Il n’a pas dit ‘je serai là’, mais ‘le pape doit être là’. En février, il a annoncé sa démission. Le sens du devoir et de la responsabilité envers l’Église ont prévalu en lui. »
Mgr Angelo Becciu, capture Tv2000
"Le pape François est un pape révolutionnaire", par le card. Becciu
Réforme de la curie et rencontre avec Benoît XVI