Le pape François devant l'image de la Vierge de Guadalupe © L'Osservatore Romano

Le pape François devant l'image de la Vierge de Guadalupe © L'Osservatore Romano

Le métissage de Notre Dame de Guadalupe, signe de sa «proximité» avec tous les peuples

Marie est essentiellement «femme et mère», explique le pape François

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Le métissage de Notre Dame de Guadalupe, signe de sa « proximité » avec tous les peuples, explique le pape François : elle est essentiellement « femme et mère », « disciple ».
Le pape François a présidé la messe en la fête de Notre Dame de Guadalupe, reine du Mexique et impératrice du continent américain, ce jeudi 12 décembre 2019, en la basilique Saint-Pierre. C’est aussi la veille du 50e anniversaire de sacerdoce du pape François: une proximité singulière soulignée par le cardinal Ouellet.
Dans une homélie faite d’abondance du coeur en espagnol, le pape François a souligné que tous les autres titres de Marie, présents dans les litanies de Lorette par exemple, ne sont pas aussi essentiels que les titres de « femme » et de « mère ».
Il a aussi souligné que Marie, dans l’apparition à saint Juan Diego (1474–1548), en 1531, sur la colline de Tepeyac, au nord ouest de Mexico (Mexique) se présente sous l’apparence d’une métisse.
Un fait très important : par le métissage, Marie manifeste sa « proximité » à tous les peuples de la terre, Marie a comme « métissée » Dieu et avec toute l’humanité…
Le pape a aussi affirmé que Marie n’a pas voulu le titre de « co-rédemptrice, mais ceux de « femme, dame, disciple »: « Fidèle à son Maître, qui est son Fils, l’unique Rédempteur, elle n’a jamais voulu prendre pour elle quelque chose de son Fils. Elle ne s’est jamais présentée comme co-rédemptrice. Non, disciple. »
Et lorsque l’on parle du rôle de la femme dans l’Eglise, le pape a recommandé de ne pas le réduire à des « fonctions » mais à regarder bien au-delà.

Fête de Notre Dame de Guadalupe, capture @ Vatican Media

Fête de Notre Dame de Guadalupe, capture @ Vatican Media

La messe a été accompagnée par les instruments et choeur du collège latino-américain de Rome, en présence de nombreux ambassadeurs des pays d’Amérique latine et de groupes en costumes typiques de ces pays.
Pour représenter de tous les pays présents, trois familles ont présenté les offrandes au moment de l’Offertoire, des familles des Philippines, de Colombie et de l’Equateur. En effet, Notre Dame de Guadalupe est aussi la « reine » des Philippines.
Au terme de la messe, le cardinal Marc Ouellet, canadien, président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine, et préfet de la congrégation pour les évêques a exprimé les vœux de l’assemblée et de « toute l’Eglise » pour le pape, à l’occasion de son 50e anniversaire de sacerdoce. Il l’a notamment remercié pour sa façon d’exercer son sacerdoce, « en esprit d’humilité et de miséricorde, en esprit de réforme et de sainteté, en donnant la priorité et sa tendresse à ceux qui ont le plus besoin de charité et d’espérance, et spécialement aux pauvres ».
Card. Ouellet, Fête de Notre Dame de Guadalupe, capture @ Vatican Media

Card. Ouellet, Fête de Notre Dame de Guadalupe, capture @ Vatican Media

La célébration s’est achevée par le chant en l’honneur de la Vierge de Guadalupe « la Guadalupana » que le pape a chanté avec l’assemblée, devant l’image de la Vierge honorée de grandes roses blanches.
Le pape Jean-Paul II a salué Notre Dame de Guadalupe comme mère des Amériques, en 1979.
Le pape François s’est rendu au sanctuaire de Guadalupe au Mexique, en février 2016. Il a notamment invité les évêques du Mexique à se laisser regarder par Marie, et il a lui-même pris du temps, seul, auprès de l’image miraculeuse de la Vierge de Guadalupe.
Sous son regard maternel
Très souvent le pape François a évoqué le regard de la Vierge Marie. Il l’a dit par exemple aux évêques du Mexique, lors de son voyage au Mexique, le 13 février 2016 : « Comme le fit saint Juan Diego et comme le firent les générations successives des enfants de la Guadalupana, le Pape également, depuis longtemps cultivait le désir de la regarder. Mieux, je voulais, moi-même, être sous son regard maternel. J’ai beaucoup réfléchi sur le mystère de ce regard et je vous prie d’accueillir ce qui jaillit de mon cœur de Pasteur en ce moment. »
On sait que l’image du voyant et des personnes qui se trouvaient avec lui se sont imprimées dans la yeux de l’image miraculeuse imprimée sur la cape de laine de Juan Diego.
Le pape allait présider la messe dans le sanctuaire de la Vierge de Guadalupe, avant de rester longuement en silence devant l’image énigmatique de la Vierge dont les yeux semblent « vivants ».
Il a ajouté cet autre tweet: « Te regarder simplement, Mère, laisser ouvert uniquement le regard; te regarder entièrement sans rien te dire… »
Un mystère que la science n’a pas réussi à percer, mais elle en a révélé toute la complexité: dans les yeux de la Vierge de Guadalupe dont l’image s’est imprimée sur la tilma de saint Juan Diego en 1531, la science moderne a découvert l’image du voyant et d’autres personnages.
Des yeux qui semblent « vivants »
C’est en 1929 que le photographe officiel de la basilique, Alfonso Marcue, découvre ce qui ressemble au reflet de l’image d’un homme barbu dans l’oeil droit de la Vierge de Guadalupe. Les autorités ecclésiastiques gardent le silence.
Le 29 mai 1951, José Carlos Salinas Chavez discerne lui aussi le reflet d’un homme barbu dans l’oeil droit de la l’image de la Vierge Marie et un reflet dans l’oeil gauche.
Le 27 mars, 1956, le Dr Javier Torroella Bueno, ophtamologue, atteste la présence d’un triple reflet – du fait de « l’effet Samson-Purkinje » -, et que la courbure des images épouse celle de la cornée.
Toujours en 1956, le Dr Rafael Torrija Lavoignet, examine les yeux de l’image à l’aide d’un ophtalmoscope. Il découvre que les yeux de la « Morenita » paraissent étrangement « vivants ».
Fête de Notre Dame de Guadalupe, capture @ Vatican Media

Fête de Notre Dame de Guadalupe, capture @ Vatican Media

Une famille sous le regard de Marie
En 1979, le Dr Jose Aste Tonsmann, de l’Université de Cornell, travaillant à IBM, examine l’image avec des appareils à haute définition. Il identifie l’image d’un « buste humain » dans les deux yeux, celles de « l’Indien », de « l’évêque Zumarraga », du « traducteur », de « Juan Diego montrant la tilma » et d’une « famille » avec des enfants dont un bébé porté par sa maman sur son dos.
Pendant le recueillement du pape François, on aurait dit qu’il voulait laisser s’imprimer dans le regard de Marie, impératrice de l’Amérique, tous ses enfants de ce continent et du monde pour qu’ils en soient fortifiés pour affronter les défis actuels.
La Vierge de Guadalupe n’a-t-elle pas dit à saint Juan Diego: « Que ton coeur ne soit pas troublé. N’aie pas peur de cette maladie ni d’aucune autre maladie ou angoisse. Ne suis-je pas là, moi qui suis ta Mère? N’es-tu pas sous ma protection? Ne suis-je pas ta santé? Ne reposes-tu pas heureux en mon sein? Que désires-tu de plus? Ne sois pas malheureux ou troublé par quoi que ce soit »?
Le pape a encore évoqué ce regard pour la fête de Notre Dame de Guadalupe 2016.
Le martyrologe romain indique: “Au Mexique, mémoire de Notre Dame de Guadalupe, dont une foule immense implore le secours maternel sur la colline Tepeyac près de Mexico, et qu’elle salue avec confiance comme une étoile pour l’évangélisation des familles, des peuples et comme l’assistance des indigènes et des pauvres.”
 
 
 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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