Le désert ressource les étudiants français

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Un temps « révélateur des sentiments les plus profonds »

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ROME, Jeudi 23 juillet 2009 (ZENIT.org) – Les pèlerins de la mission étudiante de France sont arrivés en Terre Sainte lundi. Ils viennent de vivre la première étape de leur pèlerinage : le désert (cf. Zenit du 21 juillet).

Répartis en trois campements dans le désert du Néguev, ils ont vécu cette étape en diocèse. Visite de la Mer Morte, montée à Massada, marche dans le désert, visites à Ein Gedi (là où David a coupé un pan du manteau de Saul, cf. 1S 24)… les propositions ont permis aux nombreux participants de vivre le temps du désert dans un silence relatif et sans se marcher sur les pieds, tout en autorisant des rencontres entre groupes différents.

Cette quasi-solitude était un défi pour les organisateurs, car le temps du désert est révélateur des sentiments les plus profonds, comme l’explique Mgr Benoît Rivière, évêque d’Autun et accompagnateur de la pastorale des jeunes à la Conférence des évêques de France : « Nous commençons le pèlerinage par un enfouissement au désert. Avec le groupe de Bourgogne – Franche-Comté, j’étais à Maktesh Ramon [ndlr : un cratère de 80 kms de long dû aux conditions géologique particulières], nous avons célébré la messe en pleine chaleur, et tous les mots portaient. On a l’impression que les jeunes sont venus pour vivre une expérience spirituelle forte ». Pour l’évêque, le texte biblique est révélateur de notre propre histoire. « Il faut parfois venir au désert pour redécouvrir ça. » renchérit-il.

Les trois premières journées se sont déroulées sous une chaleur écrasante – la température avoisinait les 45 degrés – et dans une bonne humeur qui ne se dément pas, même si les jeunes ne se connaissent pas encore tous. En effet, les groupes les plus petits ont fusionné avec un autre diocèse, comme c’est le cas, par exemple, pour les 43 jeunes de Pontoise et de Meaux. Un pari payant comme le constate Julie, étudiante de Louvres (diocèse de Pontoise) : « on ne connaît pas encore tout le monde, mais on forme un seul groupe en fait. On dirait que ça fait des années qu’on se connaît, et vraiment l’esprit de groupe est là. On vient d’un seul diocèse, le diocèse de Dieu », conclut l’étudiante dans un éclat de rire.

Ce groupe a mis cette première étape du pèlerinage à profit pour entrer dans le silence et la démarche de rencontre, à travers différentes visites. «Durant celles-ci nous tenons à évoquer les textes bibliques. C’est la Parole de Dieu, avec du temps de recul, de silence. Comme certains lieux sont notés dans la bible et que nous passions à côté, nous y sommes allés », explique soeur Béatrice Joly, responsable du groupe de Pontoise-Meaux. « On a des lectures qui sont en rapport avec les lieux qu’on visite », poursuit Vincent, de Torcy en Seine et Marne « donc cela nous permet de matérialiser plus justement les textes de l’Ancien Testament ou du Nouveau Testament ».

Mgr Rivière, l’un des 19 évêques présents, est direct : « On peut aller au désert et le rater ». Mais il complète aussitôt en rappelant qu’on peut aussi le réussir si on prend le temps de lire la Parole de Dieu. Quelques mois après le synode sur la Parole de Dieu, le responsable des jeunes pour la Conférence des évêques de France enfonce le clou : « C’est dans le désert qu’Abraham a entendu en premier l’appel de Dieu ». Cet endroit est d’ailleurs fascinant pour les pèlerins. Le sol pierreux a surpris Julie, qui s’attendait à des dunes de sables. Mais elle corrige aussitôt : « Il y a de la végétation, il y a même des sources d’eau. On se rend compte que le désert est riche en fait. Riche naturellement et spirituellement, ça nous enrichit aussi ». Une richesse qui a poussé son groupe, devant la beauté dont il était témoin, à entonner des chants de louanges en pleine nature.

Après des journées aussi chargées, le retour au campement se faisait dans le silence et la contemplation. Des conditions de séjour rendues possibles grâce à une organisation solide. Le père Benoist de Sinety, responsable du pèlerinage relève à ce propos que « c’est un pèlerinage d’étudiants préparé par des étudiants. C’est quelque chose d’intéressant pour l’Eglise, quelque chose qui donne à réfléchir ». En effet, « il n’y a pas d’homme orchestre, mais chacun prend sa place », complète Mgr Rivière, en reprenant l’analogie paulinienne du Corps de l’Eglise. Mercredi soir, lors d’un point presse, l’évêque constatait également « la somme de dialogue incroyable qui s’est établie entre les étudiants depuis 48 heures ».

Pour aider et accompagner les jeunes, il existe ainsi des volontaires, les « pèlerins serviteurs ». Ce sont des scouts, choisis parmi les branches aînées des trois mouvements de scoutisme français. Pour l’un des responsables de ce groupe, Thibault, le challenge consistait à emporter en Terre Sainte ces jeunes de divers « mouvements scouts pour leur faire vivre une expérience d’Eglise. Ils sont au service, et vivent cette découverte des autres mouvements ». Pour ces « serviteurs », le service est prioritaire, mais cela n’exclut pas qu’ils puissent vivre eux aussi le pèlerinage à travers des temps de réflexion spécifiques. Car ces 35 scouts ont la chance d’avoir un aumônier pour les accompagner de manière plus particulière, le père Olivier Schache, qui a été ordonné prêtre il y a quatre semaines seulement. « Il y a une belle ambiance. Ils font ce service avec un vrai sourire », constate leur responsable.

A l’oasis de Kfar Aknodin, les premiers groupes sont partis ce matin en direction du lac de Tibériade, pour la seconde étape du périple. Un voyage tant intérieur que géographique, à travers lequel le pèlerinage « aux sources » se poursuit.

Stéphane Lemessin

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ZENIT Staff

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