La violence en Irak est plus politique que religieuse

Print Friendly, PDF & Email

L’archevêque de Bagdad illustre l’œuvre de la caritas dans le pays

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

ROME, Vendredi 17 juillet 2009 (ZENIT.org). – L’archevêque latin de Bagdad, Mgr Jean Benjamin Sleiman, affirme que le problème de la violence en Irak « répond plus à des causes politiques que religieuses ».

Lors d’une conférence de presse organisée mardi dernier au siège de la caritas espagnole , à Madrid, Mgr Sleiman a reconnu une certaine amélioration de la situation depuis l’année dernière, au point que le nombre des victimes de la violence avaient diminué de 80%, mais il craint que les attentats de ces derniers jours contre diverses églises catholiques « brisent l’espoir que cette baisse de violence avait réveillé chez bon nombre de personnes et de chrétiens et ne les incitent à quitter le pays ». 

L’archevêque de Bagdad des latins se trouvait en Espagne en compagnie du directeur de la caritas Irak, Nabil Nissan, pour faire connaître, en personne, à divers interlocuteurs de l’Eglise et de la caritas espagnole, les possibilités qui s’ouvrent après le retrait des forces américaines et quels sont les défis humanitaires les plus urgents auxquels la caritas irakienne tentent de répondre. 

Cette visite a eu lieu dans le cadre du dixième anniversaire de la visite, en 1999, du patriarche chaldéen de l’époque, Mgr Rafael Bidawid. 

Réconciliation et persécution

Lors de son intervention devant les médias, Mgr Sleiman a évoqué le grave problème de la « réconciliation nationale » que vit actuellement l’Irak qui ne peut être résolu tant que durera la division sociale et territoriale qui ensanglante le pays. 

« Dans la mesure où l’on avancera dans la réconciliation, a-t-il souligné, on pourra avancer aussi dans la solution de nos problèmes ». 

L’archevêque de Bagdad a également parlé du grave problème dont souffrent les minorités chrétiennes, provoquant l’exode d’au moins la moitié des chrétiens irakiens. 

Pour Mgr Sleiman, la situation des chrétiens en Irak, une minorité d’environ un demi million de croyants appartenant à une des 14 Eglises chrétiennes présentes dans le pays, est plus précaire là où le fondamentalisme a plus de pouvoir.

Aides humanitaires et santé, les priorités de la caritas Iraq

Tant Mgr Sleiman que le directeur de la caritas Irak, Nabil Nissan, ont évoqué les domaines prioritaires de l’action humanitaire menée actuellement par le réseau caritas dans le pays. 

En plus d’assurer un programme d’aides humanitaires auprès des personnes plus vulnérables, la  caritas Irak mène une importante action dans les domaines de l’alimentation infantile, l’assistance médicale, la protection des porteurs de handicaps et des  personnes déplacées à l’intérieur du pays, à cause de la violence. 

Les carences les plus évidentes touchent actuellement le secteur sanitaire. Selon les estimations de la caritas locale, le pays a besoin d’au moins 3.000 nouveaux centres de santé pour pouvoir offrir une couverture sanitaire minimum à toute la population, qui subit les effets du manque de spécialisation et de l’émigration, ces dernières années, de 40% du personnel médical. 

« Le problème de l’Irak est aussi le vôtre »

Lors de la conférence de presse, Mgr Sleiman a appelé l’opinion publique à l’étranger et les chrétiens du pays à prendre conscience que le problème de l’Irak est aussi le leur, qu’il est « le problème de toute l’Europe ». 

« La question irakienne ne se limite pas à ce pays, mais concerne tout le Moyen Orient, et les conséquences de la violence dans cette région concerne aussi toute l’Europe, a-t-il souligné. Si bien qu’il est urgent que l’on se rende compte que construire la paix au Moyen Orient veut aussi dire construire la paix en Europe ». 

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel