« La visite du pape ouvrira la porte à une nouvelle mentalité, à une nouvelle culture, cela s’est passé lorsqu’il est allé en Jordanie, aux Émirats arabes unis, en Égypte et au Maroc. Et je crois que le message sera très fort ».
C’est ce qu’a déclaré le cardinal Louis Raphaël I Sako, patriarche de Babylone des Chaldéens, à Vatican News, par téléphone, après que le pape François a exprimé la volonté d’aller l’année prochaine en Irak. Le pape l’avait fait en accueillant le 10 juin 2019 les participants à la 92e Assemblée plénière de la ROACO (Réunion des Œuvres d’Aide aux Églises Orientales).
Le patriarche Louis Raphaël I Sako a annoncé qu’il était à l’inauguration d’une grande salle du diocèse, à Ankawa, lorsqu’il a appris et a communiqué la nouvelle aux personnes présentes : « Il y avait près de cinq cents personnes » qui, en apprenant ce que le pape a dit, « ont applaudi à la manière irakienne, en disant ‘alleluia, alleluia’ », a expliqué le patriarche : pour eux, la visite du pape « est un soutien extraordinaire ».
« Dimanche prochain, a-t-il poursuivi, je demanderai à tous nos prêtres de prier pendant la messe pour cette visite : c’est la première fois de l’histoire qu’un pape vient en Irak ; le gouvernement attendait aussi cette visite ainsi que la population. »
« Tous ceux que nous avons rencontrés dans les rues, musulmans et chrétiens, ont manifesté une grande joie », a ajouté le patriarche.
Quant à la situation dans le pays, elle « s’est améliorée », selon le patriarche : « au Kurdistan, la sécurité est quasi absolue » et à Bagdad, « les gens souffrent moins et mènent une vie normale ». Même pour les chrétiens, obligés de fuir pendant des années, les conditions sont maintenant différentes : la pression en faveur de la « discrimination » à leur encontre a cessé, a-t-il assuré : « Nous avons formé un comité de dialogue entre chrétiens et musulmans – chiites et sunnites – et d’autres, qui travaille pendant deux ans. Ce discours de ressentiment a vraiment disparu. »
En rappelant que le pape a prié pour que l’Irak ne tombe pas dans des tensions provenant des « conflits latents des puissances régionales », le cardinal Sako a dit qu’en Irak les gens ont peur de « tension entre l’Iran et les États-Unis » qui peut mener « à une guerre », avec des répercussions régionales. « Nous espérons que non », a déclaré le patriarche, rappelant que « la position du gouvernement irakien est prudente » et en espérant que « les Iraniens choisiront finalement de dialoguer avec les Américains, car ils savent aussi ce qu’est une guerre ».
Le card. Parolin en Irak © Vatican Media
Irak : « La visite du pape ouvrira la porte à une nouvelle mentalité »
Le patriarche de Babylone des Chaldéens exprime sa joie