Union italienne de lutte contre la dystrophie musculaire © Vatican Media

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Il faut répondre à la souffrance physique et morale des malades, encourage le pape

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A l’Union italienne de lutte contre la dystrophie musculaire (Traduction intégrale)

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« La rééducation physique peut et doit être accompagnée par la rééducation spirituelle, faite avant tout de gestes de proximité, pour lutter non seulement contre la souffrance physique, mais aussi contre la souffrance morale de l’abandon ou de l’isolement », a déclaré le pape François devant quelque 1500 membres de l’Union italienne de lutte contre la dystrophie musculaire (Unione Italiana Lotta alla Distrofia Muscolare, UILDM), ce 2 juin 2018, au Vatican.
Lors d’une rencontre émouvante dans la salle Paul VI, le pape a souligné l’importance, « au-delà des aides concrètes pour affronter la vie quotidienne, comme le transport, la physiothérapie, l’assistance à domicile », de « la chaleur humaine, le dialogue fraternel, la tendresse ».
Il a souhaité « une culture de solidarité et d’accueil, ouverte aux besoins des personnes les plus fragiles », soulignant « la grande leçon de la souffrance » : « Celui qui souffre comprend davantage la valeur du don divin de la vie, à promouvoir, protéger et défendre de la conception à la mort naturelle. »
Voici notre traduction du discours prononcé par le pape.
Discours du pape François
Chers frères et sœurs,
Je souhaite la bienvenue à vous tous, représentants de l’Union italienne de Lutte contre la Dystrophie musculaire. Je remercie le président pour ses paroles, et j’exprime mon appréciation pour l’activité généreuse des membres et des volontaires de vos sections locales, déployées sur tout le territoire national, au service des personnes affectées de dystrophies et d’autres pathologies neuromusculaires. Pour eux, vous êtes comme des rayons d’espérance, qui allègent les moments de solitude et de découragement et qui aident à affronter la maladie avec confiance et sérénité.
Votre présence au côté de ces personnes garantit une assistance amicale, en leur offrant de précieux services dans les domaines médical et social. Au-delà des aides concrètes pour affronter la vie quotidienne, comme le transport, la physiothérapie, l’assistance à domicile, sont aussi importants la chaleur humaine, le dialogue fraternel, la tendresse avec lesquels vous vous dédiez aux utilisateurs de vos structures. La rééducation physique peut et doit être accompagnée par la rééducation spirituelle, faite avant tout de gestes de proximité, pour lutter non seulement contre la souffrance physique, mais aussi contre la souffrance morale de l’abandon ou de l’isolement.
Parmi les caractéristiques de votre service, il y a la gratuité de la prestation, unie à l’indépendance de tout intérêt ou idéologie. Gratuité qui s’accompagne de professionnalisme et de continuité. Cela est demandé à vos membres avec d’autres vertus : discrétion, fidélité, attention, promptitude et efficacité dans l’intervention, capacité de pressentir aussi les problèmes inexprimés du malade, humilité, sérieux, détermination, ponctualité, persévérance et respect pour le malade dans toutes ses exigences. Je vous encourage à poursuivre sur cette voie, en devenant toujours plus témoins de solidarité et de charité évangélique. Votre oeuvre précieuse, en effet, est un facteur particulier d’humanisation : grâce aux nombreuses formes de service que votre association promeut et concrétise, elle rend la société plus attentive à la dignité de l’homme et à ses multiples attentes.
A travers l’activité que vous réalisez, vous pouvez aussi expérimenter que c’est seulement en aimant et en se donnant aux autres que la personne se réalise pleinement elle-même. Jésus, le Fils de Dieu fait homme, nous communique la raison profonde de cette expérience humaine. En manifestant le visage de Dieu qui est amour (cf. 1 Jn 4,8), Il révèle à l’homme que la loi suprême de son être est l’amour. Dans sa vie terrestre, Jésus a rendu visible la tendresse divine, s’anéantissant en « prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes » (Ph 2,7). En partageant jusqu’à la mort notre existence terrestre, Jésus nous a enseigné à marcher dans la charité.
La charité représente la forme la plus éloquente de témoignage évangélique parce qu’en répondant aux besoins concrets, elle révèle aux hommes l’amour de Dieu, pourvoyeur et père, toujours zélé envers chacun. Suivant cet enseignement, beaucoup d’hommes et de femmes chrétiens, au cours des siècles, ont écrit des pages superbes d’amour du prochain. Je pense, entre autres, aux saints prêtres Giuseppe Cottolengo, Luigi Guanella et Luigi Orione: leur charité a laissé une forte empreinte dans la société italienne. De nos jours aussi, combien de personnes, en s’engageant pour le prochain, sont arrivées à redécouvrir la foi, parce que dans le malade ils ont rencontré le Christ, le Fils de Dieu. Il demande d’être servi dans les frères les plus faibles, il parle au cœur de celui qui se met à leur service et fait expérimenter la joie de l’amour désintéressé, amour qui est source du vrai bonheur.
Chers frères et sœurs, l’aide que l’on offre est importante, mais plus encore le cœur avec lequel on offre. Vous êtes appelés à être un “gymnase” de vie, surtout pour les jeunes, en contribuant à les éduquer à une culture de solidarité et d’accueil, ouverte aux besoins des personnes les plus fragiles. Et cela advient à travers la grande leçon de la souffrance : une leçon qui vient des personnes malades et souffrantes et qu’aucun bureau ne peut donner. Celui qui souffre comprend davantage la valeur du don divin de la vie, à promouvoir, protéger et défendre de la conception à la mort naturelle.
A vous tous, responsables, membres et volontaires, je dis merci pour votre engagement. Et je vous encourage à poursuivre sur votre chemin, avec vos familles, vos amis et ceux qui vous sont proches. Puissiez-vous imiter la Vierge Marie qui, en se rendant en hâte secourir sa cousine Elisabeth, se fit messagère de joie et de salut (cf. Lc 1,39-45). Qu’elle vous enseigne le style de la charité humble et active et vous obtienne du Seigneur la grâce de le reconnaître dans les souffrants. A vous, chers malades ici présents, j’exprime mon affection et ma proximité. A tous je demande, s’il vous plaît, de prier pour moi, et je vous donne de tout cœur la Bénédiction apostolique.
Traduction de Zenit, Anne Kurian

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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