Humilité, silence, émerveillement, joie : comment vivre cela à Noël?

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CITE DU VATICAN, Mercredi 24 Décembre 2003 (ZENIT.org) – Humilité, silence, émerveillement, joie: comment vivre ces recommandations de Jean-Paul II à Noël? Réponses du Prédicateur de la Maison pontificale, le P. Raniero Cantalamessa, Capucin, au micro de Radio Vatican. Temps de joie, Noël est aussi un temps pour s’engager à promouvoir la paix parmi les hommes explique-t-il.

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RV. – Noël, qu’est-ce que cela signifie avant tout ?

RC. – Je crois que saint Luc nous a donné la clef pour comprendre Noël, dans cet hymne que les anges chantent la nuit de Noël: « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté ». Dans cette annonce il y a la joie de Noël, il y a la paix. Cette paix qui transcende celle des hommes, mais au lieu de l’exclure l’inclut. A l’époque de Jésus, il y en avait d’autres qui parlaient de paix. L’empereur Auguste aussi disait avoir établit la paix universelle, mais sa paix avait été obtenue par des victoires sur ses ennemis. La paix que Jésus apporte est différente. Elle consiste à détruire non pas les ennemis mais l’inimitié, c’est-à-dire, elle consiste dans la réconciliation. Je crois qu’aujourd’hui nous avons un besoin extrême de cette paix qui nous est annoncée à Noël.

RV. – Humilité, silence, émerveillement, joie: telles sont, a dit le pape à l’angélus de dimanche dernier les mots-clefs du mystère de la Nativité de Jésus. Comment, concrètement, les vivre ?

RC. – Il faut commencer par trouver au moins un moment et un espace de silence, un espace réservé, comme la nuit de Noël. J’imagine que Joseph a dû faire un peu de place dans l’étable pour l’enfant, en tassant, éventuellement la paille, et en déplaçant d’autres choses. Nous aussi nous devrons créer un espace à l’intérieur de nous-mêmes, de silence, où le vrai Noël puisse advenir. Une maxime répétée par les Pères de l’Eglise de saint Augustin à saint Bernard et par Luther lui-même dit: « Qu’est-ce que cela m’apporte que Jésus soit né autrefois à Bethléem de la Vierge Marie s’il ne naît pas à nouveau, par la foi, dans mon cœur? » Par conséquent je crois que le pape nous a donné, à l’angélus, des indications précieuses: silence, humilité … humilité qui d’ailleurs signifie vérité: prendre conscience de ce que nous sommes, du besoin – immense! – que nous avons d’être sauvés par quelqu’un qui vient d’en-haut, non par nos propres forces…

RV. – Dans les sociétés industrialisées, ce moment est aussi caractérisé par la course aux cadeaux. Comment éviter que la consommation n’obscurcisse la signification profonde de Noël?

RC. – C’est la tâche de chacun : le croyant doit réagir! Il y a un espace pour les cadeaux, surtout s’ils sont authentiques, s’ils sont l’expression d’une affection authentique, d’estime. Mais à un certain moment, nous devons distinguer « le » cadeau des cadeaux. « Le » cadeau, c’est celui que Dieu nous fait en nous donnant son Fils. Malheur si les cadeaux devaient faire oublier « le » cadeau que nous recevons tous!

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ZENIT Staff

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