Le P. Georges Colomb © EDA

Le P. Georges Colomb © EDA

France: un missionnaire évêque de La Rochelle et Saintes

Georges Colomb, supérieur général des MEP

Share this Entry

Le supérieur général de la Société des Missions Etrangères de Paris (MEP), le P. Georges Colomb, a été nommé par le pape François comme évêque de La Rochelle et Saintes (France), ce 9 mars 2016.
Le P. Colomb, 62 ans, succèdera à Mgr Bernard Housset, évêque de La Rochelle depuis 2006 et qui a remis sa démission au pape, conformément au droit canon, après avoir atteint l’âge canonique limite pour l’exercice de la charge épiscopale, de 75 ans.
L’ordination et l’installation de Mgr Colomb est prévue le 5 mai 2016, Jeudi de l’Ascension, à La Rochelle.
Le diocèse de La Rochelle, qui compte environ 630 000 habitants, dont deux tiers de catholiques, et une centaine de prêtres.
« Eglises d’Asie » (EDA), l’agence des Missions étrangères de Paris, publié à cette occasion cette brève biographie du P. Colomb et sa réaction : il donnera à son nouveau ministère un élan assurément missionnaire.
A.B.
***
Ordonné prêtre pour le diocèse de Clermont en 1987, le P. Georges Colomb est entré aux Missions Etrangères de Paris pour répondre à une vocation missionnaire affirmée. En 2010, lors de son élection comme supérieur général des MEP, interrogé sur l’avenir des MEP et de leur présence en Asie, il soulignait que la pyramide des âges des prêtres de la société missionnaire ressemblait à celle des diocèses de France. Il notait cependant des signes d’espérance : la présence – à l’époque – de 21 séminaristes en formation (20 Français, 1 Slovaque), l’ordination à venir en 2011 de huit jeunes prêtres MEP ; et il concluait qu’il fallait donc continuer à appeler à la mission en Asie car « c’est important non seulement pour les MEP mais aussi pour la vitalité de l’Eglise en France ».
Inspecteur des Postes et missionnaire en Chine
Né le 15 juin 1953 à Saint-Anthème (diocèse de Clermont – Puy-de-Dôme), le P. Georges Colomb a suivi des études de droit (DEA de droit civil) et d’administration économique et sociale avant d’exercer comme inspecteur des Postes et Télécommunications pendant cinq ans à Lyon, puis Nanterre. A l’âge de 29 ans, il change de voie et entre au séminaire des Carmes, à Paris. Licencié en théologie à l’Institut catholique de Paris, il est ordonné prêtre au titre des Missions Etrangères de Paris en 1987, avec comme destination le monde chinois.
Conformément à l’usage en vigueur de cette société missionnaire fondée en 1658, il part pour un temps de formation linguistique. Le P. Colomb passe ainsi deux années à Taiwan pour apprendre le mandarin. Il est ensuite envoyé en Chine continentale. Toute présence missionnaire en République populaire de Chine étant interdite, il s’y rend en tant qu’« expert étranger ». Professeur d’université, il enseigne le français et la civilisation française aux étudiants chinois, poste pour lequel il recevra les palmes académiques.
En 1998, le P. Colomb est rappelé à Paris, où l’assemblée générale des MEP l’a élu pour siéger, en tant qu’assistant, au conseil qui assiste le supérieur général. Il y est plus spécialement chargé des vocations, des séminaristes et du volontariat (envoi en Asie de jeunes laïcs pour des missions de quelques mois à deux ans).
Lors de l’assemblée générale de 2004, il est élu vicaire général des MEP, tout en restant en charge des vocations et du volontariat. Six ans plus tard, lors de l’assemblée générale de 2010, le P. Colomb est élu supérieur général, succédant ainsi au P. Jean-Baptiste Etcharren.
« Il y a des vocations en France »
A propos des vocations sacerdotales et religieuses en France, le P. Colomb, qui est entré au séminaire à une époque où celles-ci étaient très peu nombreuses, se veut optimiste: « Il y a des vocations dans la France d’aujourd’hui. Elles existent et il est important de montrer aux jeunes que l’Eglise leur fait confiance. » A cet égard, l’expérience du volontariat est positive. « Pour celui qui part à Phnom Penh assurer la comptabilité du vicariat apostolique, par exemple : à un âge plutôt jeune, il se voit confier des responsabilités importantes. Outre la découverte de l’Asie, il est amené à vivre une expérience spirituelle forte au contact de réalités humaines et ecclésiales totalement nouvelles pour lui », explique le P. Colomb.
« Les jeunes qui partent en Asie et dans l’océan Indien avec les MEP découvrent les défis de la mission aujourd’hui : le dialogue – ou l’absence de dialogue – avec les grandes traditions religieuses ; dans certains pays, l’annonce de l’Evangile dans des régimes politiques totalitaires ou autoritaires ; le défi de la pauvreté, qui n’est pas propre à l’Asie mais qui résulte du désordre économique mondial », poursuit le missionnaire dont le service ‘Volontariat’ envoie chaque année 150 à 180 jeunes en mission. Parmi les volontaires, un certain nombre d’entre eux découvrent leur vocation missionnaire, religieuse et/ou sacerdotale pendant leur séjour en Asie et dans l’océan Indien. Au cours des dernières années, 28 volontaires de retour en France sont entrés au séminaire pour les MEP et 35 autres dans des séminaires diocésains ou des communautés religieuses. Plusieurs jeunes filles ont fait le choix d’entrer dans des communautés apostoliques ou contemplatives.
De la mission ad extra à la mission ad intra
Le P. Colomb cessant ses fonctions de supérieur général du fait de sa nomination à l’épiscopat, c’est l’actuel vicaire général des Missions Etrangères de Paris, le P. Gilles Reithinger, qui devient supérieur général jusqu’à l’été prochain, date à laquelle les MEP tiendront leur assemblée générale.
A propos de prêtres missionnaires nommés à la tête de diocèses, on peut mentionner ici que le pape François a nommé le P. Richard Kuuia Baawobr, supérieur de la société des Missionnaires d’Afrique, ou Pères Blancs, évêque de Wa, dans le nord-ouest du Ghana, le 16 février dernier. Agé de 56 ans, Mgr Baawobr avait été élu supérieur général des Pères blancs en 2010 ; il était le premier africain à ce poste. Au-delà des personnalités des PP. Colomb et Baawobr, on peut penser que ces nominations de missionnaires qui exerçaient leur sacerdoce ad extra (en-dehors de leur culture d’origine) pour être nommés évêques dans leur pays d’origine (pour une mission ad intra) reflète l’actualité de la mission et son universalité dans notre monde post-moderne.
© EDA

Share this Entry

Rédaction

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel