Droits humains : Le Saint-Siège plaide pour l’élimination de la pauvreté extrême

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Et le droit à la vie de tout être humain

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ROME, Jeudi 6 novembre 2008 (ZENIT.org) – Le respect des droits humains et l’élimination de la pauvreté extrême vont de pair, déclare le Saint-Siège à l’ONU : le Saint-Siège plaide pour le « droit à la vie », « centre » de tous les droits, et défend notamment les droits des porteurs de handicap.

L’Observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU, à New York, Mgr Celestino Migliore, est intervenu le 28 octobre lors de la 63e assemblée générale, dans le « Troisième Comité » sur la Protection et la Promotion des Droits humains.

Elimination de la pauvreté

« La mise en œuvre des droits humains et l’élimination de la pauvreté extrême se renforcent mutuellement », a déclaré Mgr Migliore.

Le représentant du Saint-Siège a mentionné le 60e anniversaire de la Déclaration des Droits de l’homme, pour souligner qu’il constitue un appel à « trouver des moyens d’améliorer la jouissance effective des droits humains et des libertés fondamentales des peuples ».

Il a reconnu que des « progrès notables » ont été réalisés depuis 60 ans, dans bien des régions, tout en déplorant qu’aujourd’hui encore bien des personnes se trouvent dans « l’incapacité d’exercer même leurs droits les plus fondamentaux ».

Moratoire peine de mort

Mgr Migliore a rappelé que le « centre » de ces droits est « le droit à la vie, de la conception à la mort naturelle ».

Un droit qui, dénonce Mgr Migliore, « continue d’être violé sous différents prétextes et dans tous les coins du globe ».

Il a salué le fait que ce Comité a « pour la première fois l’an dernier, appelé à un moratoire sur l’usage de la peine de mort ». Il y voit un « pas » encourageant vers « le plein respect du droit à la vie », mais ce n’est, souligne-t-il « que le commencement des efforts nécessaires » pour « créer une société » où la vie est repectée à chaque étape de son développement ».

Le Saint-Siège rappelle le devoir des Etats de « protéger les vies de leurs citoyens », et appelle à un « grand renouveau à tous les niveaux » pour former une société où « la reconnaissance de la dignité et des droits humains » constitue le « noyau dur » et non pas seulement la « conséquence » des politiques.

Etant donné les interconnexions économiques, le Saint-Siège recommande aussi des efforts pour aborder les questions de développement du point de vue « humain ».

Un défi dans le contexte de la crise économique

« Des millions d’enfants n’ont pas accès », dénonce le Saint-Siège aux moyens nécessaires à un « avenir meilleur » pour eux et leurs communautés.

Les peuples qui n’ont pas accès aux soins de santé de base, à l’éducation, à l’alimentation, à l’eau ni au développement, ne peuvent pas « exercer leur droits humains fondamentaux », a fait observer Mgr Migliore.

Mgr Migliore évoque ce qu’un auteur a appelé le « Bottom Billion », c’est-à-dire ce groupe de près de 60 pays, dont la population totale avoisine « un milliard » de personnes, pris dans les pièges de la pauvreté, sauf si la communauté internationale prend des mesures favorisant le taux de croissance nécessaire.

L’expression vient du titre de l’ouvrage de Paul Collier, ancien directeur de la recherche à la Banque mondiale, « The Bottom Billion », qui a pour sous-titre : « Pourquoi les pays les plus pauvres échouent et comment y remédier » (Oxford University Press, 2007).

Pour Mgr Migliore, la crise économique met en évidence – et va certainement « exacerber » – la situation de ces millions de personnes qui n’auront pas « droit à l’alimentation » du fait de la crise alimentaire mondiale.

En effet, explique-t-il, les dépenses des gouvernements sont centrées sur la résolution de la crise financière. Les secteurs sociaux comme l’éducation et la santé vont être « sous-financés ».

Or, cette crise économique constitue, selon Mgr Migliore, un « défi » pour la « communauté globale » et l’on ne doit pas perdre de vue « ceux qui vivent avec une faible espérance d’un avenir décent ».

Le rapport indépendant cité plus haut reconnaîtra « à juste titre », que si l’on cherche à améliorer la situation du « Bottom Million », la « réalisation des droits de l’homme et l’élimination de la pauvreté extrême se renforcent mutuellement », affirme le représentant du Saint-Siège.

Mgr Migliore a aussi tenu à saluer l’entrée en vigueur de la « Convention sur les Droits des personnes porteuses de handicap », en faveur de la dignité et des droits des handicapés.

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ZENIT Staff

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