ROME, Vendredi 7 novembre 2008 (ZENIT.org) - Les six évêques de l'Etat indien d'Orissa ont adressé une longue lettre très émouvante à leurs fidèles pour exprimer leur solidarité et rendre hommage à « ces frères et sœurs qui ont perdu la vie pour leur foi », consoler « tous ceux qui ont été touchés » et exprimer leur proximité « à ceux qui sont restés traumatisés par la violence ».

« Nous nous inclinons humblement devant votre adhésion à la foi et votre confiance en Jésus Christ, notre Seigneur et Sauveur. Nous nous inclinons devant votre volonté au moment d'affronter toute sorte d'humiliation, d'épreuve, voire même de persécution en raison de votre foi », affirment les évêques.

La lettre, diffusée par l'agence Fides, a été lue dans les paroisses, dans les écoles et dans les couvents de la région frappée par les violences contre les chrétiens. Elle est signée par Mgr Thomas Thiruthalil (Balasore), Mgr Raphael Cheenath (Cuttack-Bhubaneswar), Mgr Alphonse Bilung (Rourkela), Mgr John Barwa (coadjuteur de Rourkela), Mgr Lucas Kerketta (Sambalpur) et Mgr Sarat Chandra Naik (Berhampur).

Les évêques affirment qu'ils feront « tout leur possible » pour « garantir la réhabilitation de ceux qui ont perdu leur maison, leurs biens, églises et institutions », pour « soutenir ceux dont les droits ont été violés et obtenir que justice soit faite pour leurs souffrances ».

Ils expriment par ailleurs leur « angoisse » face au « retard qu'ont pris tant les gouvernements de chaque Etat que le gouvernement central à répondre aux violences en cours contre les chrétiens d'Orissa. Nous avons le regret de devoir déclarer que ces gouvernements ont misérablement failli à leurs devoirs constitutionnels ».

Les évêques demandent aux gouvernements de « punir les coupables et de réhabiliter les victimes ».

Concernant les causes de la persécution, les évêques rejettent catégoriquement toute insinuation selon laquelle des chrétiens seraient impliqués dans l'assassinat de Swami Laxmanananda et affirment que la vraie cause est « le choix préférentiel de l'Eglise pour les pauvres et les personnes marginalisées ».

« Par l'éducation, la santé, la promotion des logements et de l'emploi, l'Eglise a réveillé les consciences et aidé les communautés vulnérables. Celles-ci, à leur tour, exigent qu'on reconnaisse leurs droits. Ce qui ne plaît pas au régime, ce dernier pensant que les pauvres veulent défier leur position ».

Les évêques indiens affirment que l'Eglise ira de l'avant dans son œuvre sociale. « Comme Jésus, nous prions pour les auteurs de ces crimes », et nous prions pour tous les chrétiens afin que « nous sortions de ce moment de crise et puissions continuer à vivre notre vie chrétienne dans ce pays ».

Ils en profitent enfin pour remercier « personnes, organisations, institutions, moyens de communication et organisations non gouvernementales, académiciens, politiciens, citoyens conscients et personnes de toutes conditions sociales », ainsi que des « représentants d'autres religions » qui les ont soutenus, pour donner un peu de réconfort à ces chrétiens qui souffrent de persécution.

« La Vierge Marie guide chacun de nos pas, si bien que nous pouvons répondre sérieusement, avec courage et sagesse à la violence contre nous ! », concluent les évêques dans leur lettre.

Le texte complet peut-être consulté à l'adresse: www.fides.org/eng/documents/Orissa_Bishops_Pastoral_Letter.doc