ROME, Jeudi 27 novembre 2008 (ZENIT.org) - Le Saint-Siège appelle à la libération rapide des deux religieuses italiennes enlevées au Kenya le 10 novembre. On craint qu'elles n'aient été transférées en Somalie, mais on est sans nouvelles d'elles.

Le P. Federico Lombardi, sj, porte-parole du Saint-Siège a publié une déclaration dans ce sens, ce 27 novembre 2008.

Le Saint-Siège souhaite que « cette situation douloureuse et gravement injuste dont sont victimes des personnes absolument innocentes et méritantes » puisse être « résolue au plus vite ».

« Il y a désormais plus de 15 jours que les deux religieuses italiennes, Sœur Maria Teresa Olivero et sœur Caterina Giraudo ont été enlevées au Kenya, où elle sont connues pour leur engagement en faveur des plus pauvres », ajoute le P. Lombardi.

Le P. Lombardi souligne la « préoccupation » de Benoît XVI du fait de cette détention qui « se prolonge ».

Il transmet aussi la « proximité » du pape dans la prière non seulement pour les deux religieuses mais pour « leurs familles » et le « Mouvement contemplatif missionnaire Père de Foucauld » auquel elles appartiennent ».

Déjà, le 11 novembre, le nonce apostolique au Kenya, Mgr Alain Paul Lebeaupin, avait lancé un appel au micro de Radio Vatican.

« Prions et espérons que le cœur » de ceux qui ont enlevé les deux religieuses « comprendra que ce n'est pas la bonne voie », avait-il déclaré.

Sœur Caterina Giraudo, 67 ans, et sœur Maria Teresa Olivero, 61 ans, ont été enlevées dans leur maison, à Elwark, à la frontière somalienne. Le parquet de Rome a ouvert une information judiciaire pour « enlèvement à motif subversif ».

Les deux religieuses se trouvaient depuis de « nombreuses années au Kenya où elles travaillaient avec les réfugiés somaliens », a indiqué l'agence missionnaire italienne Misna.

Le Vatican suit de près l'évolution de la situation, ainsi que la famille spirituelle du bienheureux Charles de Foucauld, en particulier à Cuneo, ville natale des soeurs dans le Nord de l'Italie.

Selon l'agence Misna, les « anciens » des communautés locales sont les seuls à être en mesure de mener un véritable travail utile dans une zone reculée comme celle d'Elwak, petit village isolé du district septentrional de Mandera, à cinq kilomètres seulement de la frontière de la Somalie et devenu au fil des ans un point d'arrivée pour les milliers de réfugiés fuyant « le chaos dans lequel l'ex-colonie italienne de la Corne de l'Afrique, abandonnée à son sort, a sombré ».

Présentes dans cette partie du Kenya depuis la moitié des années 1970, les deux religieuses ont porté assistance à ces civils désespérés pendant des décennies. C'est pour cette raison que la communauté des réfugiés somaliens a été la première à se mobiliser pour protéger le centre des missionnaires à Elwak et établir les premiers contacts pour arriver jusqu'aux auteurs de l'enlèvement.

Pour sa part, un tribunal de Nairobi accuse un Somalien d'être l'organisateur de l'enlèvement, révèle Misna. En effet, Abdikadir Mohamed Omar, qui a comparu hier devant un tribunal de Nairobi, a formellement été accusé de l'enlèvement des deux religieuses.