Discours d'Abou Dhabi © Vatican Media

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Dialogue avec l'islam: conférence de presse sur l'avion Abou Dhabi-Rome 1/3

« Le seul grand danger : la destruction, la guerre, la haine »

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Son voyage aux Émirats arabes unis et le dialogue avec les musulmans, la situation au Venezuela ou encore la question des abus dont des femmes consacrées sont victimes: ce sont les principaux thèmes abordés par le pape François lors de sa conférence de presse, à bord de l’avion le ramenant d’Abou Dhabi à Rome, ce mardi 5 février 2019, rapporte Vatican News. Le pape discerne comme le « seul grand danger : la destruction, la guerre, la haine » et la responsabilité des religions à faire oeuvre de paix.
Le seul grand danger
Pour le pape François ce voyage de deux jours aux Émirats arabes unis a été « trop bref « , mais il a représenté « une grande expérience »: il dit avoir été frappé par la « modernité » du pays, par son « ouverture », l’islam « fraternel » qu’il promeut, et par son attention à « l’éducation » et aux « innovations techniques », le regard tourné vers « l’avenir ».
Le pape a confié avoir été particulièrement « satisfait » de la rencontre « profonde » qu’il a eue avec le Conseil musulman des Anciens, qui ont vocation à « encourager le dialogue islamo-chrétien » et qui l’ont touché par leur « sagesse » et leur « fidélité »: autant de « points de départ » pour « l’amitié entre les peuples ».

Pour ce qui est de la Déclaration sur la fraternité humaine pour la paix dans le monde et la coexistence commune, qu’il a signée avec le grand imam d’Al-Azhar, Ahmed Al-Tayyeb, lundi, 4 février à Abou Dhabi lors de la rencontre interreligieuse.
Le pape a révélé que son élaboration a duré des mois, dans la réflexion et la prière, pour répondre au « seul grand danger »: « En ce moment, pour moi, il y a un seul grand danger : la destruction, la guerre, la haine entre nous. Si nous, croyants, nous ne sommes pas capables de nous donner la main, de nous embrasser, et aussi de prier, notre foi sera vaincue. »
La déclaration d’Abou Dhabi
A propos du contenu de la Déclaration, relue par des théologiens, le pape a fait observer qu’elle « ne s’écarte pas d’un millimètre du Concile Vatican II » et que « ce n’est pas un pas en arrière », mais « un pas en avant qui vient d’il y a 60 ans, du Concile », et qui « doit se développer » et « porter encore du fruit ».
Pour le pape, la Déclaration est « ambitieuse »: elle traite de la paix, de l’éducation, de la liberté religieuse , du droit des femmes.
Elle a maintenant pour vocation d’être « étudiée à l’Université Al-Azhar et dans certaines écoles », a confié le pape.
Enfin, à propos de son prochain voyage au Maroc, les 30 et 31 mars prochains – où il mettra ses pas dans ceux de Jean-Paul II et de son dialogue avec les jeunes musulmans à Casablanca le 19 août 1985 -, le pape a révélé qu’il aurait voulu « aller à la rencontre de Marrakech » (Maroc) – la conférence intergouvernementale de l’ONU sur les migrations de décembre 2018,, mais que des questions protocolaires l’ont empêché.
Quant aux prochains voyages, le pape n’a rien précisé: « J’ai reçu d’autres invitations de pays arabes, nous verrons l’année prochaine, moi, ou un autre Pierre. »

 
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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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