Cuba et Etats-Unis: le succès de la "méthode du dialogue"

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Par le card. Parolin

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Le rapprochement de Cuba et des Etats-Unis constitue un succès de la « méthode du dialogue », explique à Radio Vatican en italien (Roberto Piermarini), le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin. Une traduction de Zenit.

Le rôle déterminant du pape François

Le Secrétaire d’Etat inscrit le travail récent dans la « patience » des diplomates: « J’aime bien que l’on rappelle tout le travail qui a été fait au fil de toutes ces années. Car, de toute évidence, chaque décision, et surtout une décision de ce genre, de cette portée, de cette importance, est le résultat  d’un gros travail de fond, fait d’efforts, de patience et de petits pas. (…) Le rôle du pape François a été certainement déterminant, parce qu’il a pris cette autre initiative d’écrire aux deux présidents pour les inviter à surmonter les difficultés  existantes et trouver un point d’accord, un point de rencontre. Et qu’il vienne de cette région a du certainement être un atout car il connaît effectivement la problématique et a disons trouvé « la manière juste » pour surmonter les écarts et favoriser le rapprochement entre les deux parties ».

La culture de la rencontre

Le cardinal Parolin voit dans cet événement un exemple de la « culture de la rencontre »: « Le pape l’a dit tant de fois et je tiens à le répéter sans cesse: quand il y a des problèmes on doit appliquer la méthode du dialogue, et plus il y a de problèmes, plus il y a de difficultés, plus il doit y avoir de dialogue. Et si ce dialogue est sincère, sa finalité, son objectif, sera toujours de faire rencontrer les personnes, aussi différentes soient-elles,  et de faire en sorte qu’elles collaborent. Il me paraît que nous avons là un bel exemple, très significatif, de cette «  culture de la rencontre », à laquelle le pape François invite continuellement les personnes, les groupes, et les pays du monde actuel. »

La paix, la lutte contre la pauvreté et les ponts

Il rappelle trois éléments du travail de la diplomatie vaticane indiqués par le pape François dans son premier discours au Corps diplomatique après son élection: « Le Pape y rappelait trois éléments: l’élément – paix, qui a toujours été une caractéristique fondamentale de l’action et de la diplomatie du Saint-Siège aux différentes  époques de l’histoire; aujourd’hui, la lutte contre la pauvreté ; et puis il disait «  construire des ponts ». Voilà, c’est en cela que consiste la diplomatie de l’Eglise. Dans le cas présent, ce «  construire des ponts » s’est traduit par une facilitation du dialogue entre les deux parties, donc le Saint-Siège – comme on l’a rappelé dans le communiqué de presse – a offert ses bons services, afin que les deux parties puissent se rencontrer et arriver à une heureuse conclusion  de cet engagement pour les deux côtés. Offrir ses bons offices est une autre fonction typique de la diplomatie pour trouver une solution heureuse à quelque situation. »

Une bonne dose de courage

Le cardinal Parolin entrevoit des effets positif de ce rapprochement pour tout le continent: « Un pas de cette nature aura sûrement des reflets positifs dans toute la région latino-américaine et je l’espère car il y a des situations qui ont besoin d’être améliorées et de trouver une solution. Donc le fait aussi qu’il y ait une sorte de modèle  car il s’agit de deux nations qui ont eu tant de problèmes, tant de difficultés dans leurs relations, et  que ces dernières aient pu arriver à cette conclusion, grâce à la bonne volonté et au courage aussi de leurs leaders – je tiens à mettre l’accent sur ça, car il me paraît important de souligner qu’il a fallu une bonne dose de courage pour arriver à ce résultat – pourrait inspirer d’autres leaders à avoir autant de courage et à rechercher le chemin du dialogue et de la rencontre. »

C’est possible d’arriver à se comprendre

Et pour l’Eglise à Cuba: « J’ai entendu dire que les cloches ont sonné à Cuba pour cela, cela veut donc dire que l’Eglise aussi a participé joyeusement à cet événement. Je crois que cet autre pas aidera l’Eglise à exercer de mieux en mieux sa fonction au sein de la société cubaine, favorisant la construction d’une réalité de plus en plus solidaire, et qu’il aidera l’Eglise à mieux apporter sa contribution à toute la société cubaine. Je voudrais dire qu’à la fin il y a eu tant et tant de collaborations, mais nous devons vraiment remercier Dieu pour ce pas. C’est un bon signe, une bonne nouvelle au milieu de tant de nouvelles du monde actuel qui sont plutôt le contraire. Cela nous dit que ce que les papes en général et le pape François en particulier, ont toujours dit et sur quoi ils ont insisté, est possible: c’est possible d’arriver à se comprendre ; c’est possible d’arriver à collaborer et à trouver des chemins pour sortir des difficultés qui nous séparent. »

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ZENIT Staff

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