Le cardinal Secrétaire d’Etat Pietro Parolin a encouragé la Colombie à « mettre fin à la haine » et à soigner les blessures du coeur, lors d’une “Prière pour la réconciliation de tous les Colombiens”, le 26 septembre 2016, à Cartagena de Indias. A l’occasion de la signature des accords entre le gouvernement colombien et l’ex-guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), il a exhorté aussi à l' »héroïsme dans la solidarité ».
Cette célébration concluait la journée historique de signature présidée par le président colombien Juan Manuel Santos et le chef des FARC Timoléon Jiménez. Les deux parties sont parvenues à un accord après 52 ans de conflit, le 24 août dernier, à La Havane (Cuba).
Durant la cérémonie, le cardinal Pietro Parolin a transmis la « proximité » du pape François. « Le Saint-Père, a-t-il assuré devant de nombreux gouvernants et ministres des Affaires étrangères, (…) a suivi avec attention les efforts de ces dernières années pour la concorde et la réconciliation. À plusieurs reprises il a encouragé ces efforts sans évidemment entrer dans la question des solutions concrètes qui ont été négociées et sur lesquelles, de façon libre et informés en conscience, décideront les citoyens ». L’Accord de paix fera l’objet d’un référendum national le 2 octobre 2016.
Le « numéro 2 » du Vatican, qui a été nonce apostolique en Colombie, a exprimé sa « ferme espérance que la violence et le conflit sont évitables ». « Il est possible, a-t-il affirmé, de construire un avenir différent dans lequel cohabiter sans se massacrer et dans lequel avoir des convictions différentes dans le cadre du respect des règles démocratiques, de la dignité humaine et de la tradition catholique de cette grande nation ».
Depuis l’église qui abrite la dépouille de saint Pierre Claver, défenseur des esclaves, le secrétaire d’Etat a encouragé la Colombie à « soulager la douleur de ses habitants humiliés et opprimés par la violence », à « mettre fin à la haine » et à « changer la direction de son histoire, pour construire un avenir meilleur ».
« La méthode la plus sûre pour commencer un avenir meilleur est de reconstruire la dignité de celui qui souffre », a-t-il insisté. Ainsi la paix doit aller au-delà des « compromis » et se centrer sur « la reconstruction de la personne » car c’est dans les blessures du cœur humain que l’on trouve « les causes profondes du conflit ».
Si les Colombiens sont arrivés « au terme d’une négociation », a fait observer le secrétaire d’Etat, ils se trouvent cependant « au début d’un processus » qui exige « la contribution et le respect de tous les Colombiens ». Et le cardinal Parolin de formuler une prière pour que « ce cher peuple (…) puisse marcher sur des sentiers de vérité, justice et paix ». « Demandons à Dieu qu’il nous concède cet héroïsme dans la solidarité, qui est nécessaire pour combler, dans la vérité et la justice, l’abîme du mal produit par la violence ».