« Il faut que le Saint-Siège dialogue avec le gouvernement chinois. Le problème des relations de l’Église avec le pouvoir politique doit être abordé dès que possible ; ce n’est que de cette façon que pourront diminuer les causes de la division entre les catholiques chinois », déclare Mgr Joseph Wei Jingyi, évêque de Qiqihar – dans le nord-est de la Chine. Il a accordé un entretien au journaliste italien Gianni Valente pour le site « Vatican Insider ».
« Nous nous sommes divisés en raison de la manière dont le gouvernement traite l’Église, et puis ces divisions se sont cristallisées au cours de l’histoire. C’est pourquoi, si l’on résout le problème des relations avec le gouvernement, les divisions entre catholiques pourront aussi, avec le temps, être assainies », affirme l’évêque.
Pour Mgr Wei Jingyi, qui n’est pas reconnu par le gouvernement de Pékin, « c’est justement parce qu’il y a des problèmes qu’il faut trouver des solutions en dialoguant et en traitant avec le gouvernement et aussi en établissant des canaux de dialogue diplomatique ».
Il appelle le Saint-Siège à « faire le premier pas » : « la grande majorité des fidèles approuveraient l’initiative d’un dialogue avec le gouvernement pour résoudre les problèmes de l’Église ».
En rentrant des Philippines le 19 janvier dernier, le pape a tendu à nouveau la main au gouvernement chinois, qui n’entretient pas de relations diplomatiques avec le Saint-Siège depuis les années 1950 : « On ne sait rien pour le moment, mais ils savent que je suis disposé à les recevoir ou à y aller », a-t-il affirmé aux journalistes présents à bord de l’avion.
Dans un télégramme envoyé durant le voyage, comme il le fait traditionnellement durant ses trajets internationaux, le pape a adressé ses vœux au président chinois Xi Jinping : « Tandis que je survole votre pays, de retour des Philippines au Vatican, j’envoie des salutations cordiales à Votre Excellence. Je vous assure de mes prières pour vous et tous les habitants de la Chine, invoquant sur vous d’abondantes bénédictions d’harmonie et de prospérité. »
C’était le second voyage d’un pape autorisé au-dessus du pays : en se rendant en Corée en août dernier, pour la première fois de l’histoire, l’avion du pape avait pu survoler la Chine, avec l’autorisation de Pékin. Cette approbation avait été vue comme un possible mode pour améliorer les relations.
Avec une traduction de Constance Roques