P. Hans Zollner, Capture TV2000

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Chili : le pape est "vraiment proche des victimes" d’abus sexuels, affirme le p. Zollner

Il les écoute avec « un cœur et un esprit ouverts »

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« Le pape est une personne qui a un cœur très ouvert, il est vraiment proche des victimes » d’abus sexuels, a déclaré le père jésuite Hans Zollner, directeur du Centre pour la protection des mineurs de l’Université pontificale grégorienne et membre de la Commission pontificale pour la protection des mineurs.
Dans une interview à Vatican News ce 17 janvier 2018, il a commenté la rencontre du pape François avec des victimes d’abus sexuels de la part de prêtres à la nonciature apostolique de Santiago du Chili, qui a eu lieu la veille en privé, parlant de la douleur du pape pour ces crimes commis par des membres du clergé.
« L’attention aux victimes est vraiment à l’avant-garde des priorités du pape François », affirme le père Zollner. « Son empathie, sa proximité et même son assistance spirituelle » sont « si importantes que même des étapes de guérison très importantes peuvent avoir lieu ».
« Ce que le pape a dit hier, dès son arrivée à Santiago, dit le jésuite, et ce qu’il a fait par la suite après avoir rencontré des victimes, montre à quel point il est conscient : conscient également du fait que l’Église doit faire beaucoup plus pour aider les victimes. Et le pape donne l’exemple, ce qui est très important. »
En commentant un communiqué de la salle de presse du Saint-Siège précisant que le pape François « a écouté » les « souffrances » des victimes, « a prié et a pleuré avec elles », le p. Zollner dit que c’est précisément « ce qu’un représentant d’Eglise, un évêque ou un directeur d’école où ces événements se sont produits, doit faire : simplement écouter ».  « L’écoute », affirme-t-il, c’est « ce que la grande majorité des victimes d’abus cherche et exige ».
Cependant, poursuit-il, il ne s’agit pas d’une « simple écoute », mais d’ « une vraie écoute, avec un cœur et un esprit ouverts ».
« Le Chili, ajoute-t-il, est un pays d’Amérique où, pour diverses raisons, y compris politiques et au sein de l’Église, l’attention portée à ces phénomènes est très grande. » Mais « ce n’est pas la première fois » que le pape François rencontre les victimes d’abus sexuels, rappelle le père jésuite : en juillet 2014, il a rencontré au Vatican un groupe de victimes d’abus par des prêtres. « J’étais aussi présent à cette occasion… j’ai vu de mes propres yeux comment le pape réagit à tant de souffrances et de douleurs ».
Le père Zollner témoigne qu’à partir de la rencontre du pape avec des victimes en juillet 2014, « les deux personnes que j’ai accompagnées ont fait de grands progrès dans leur vie et ont eu une ‘guérison’, si nous pouvons le dire ». « Et d’une certaine façon, estime-t-il, c’était un chemin de réconciliation avec leur vie, avec cette blessure profonde, et aussi avec l’Église. »
En ce qui concerne l’intérêt public pour le sujet des abus sexuels commis par des prêtres, le père Zollner estime que « c’est un sujet qui ne nous quittera pas ».
« Mais l’Église catholique, dit-il, montre aussi une diversité de réponses concernant les différentes églises locales » qui doivent être « en mesure d’accueillir les victimes, et de faire tout leur possible pour continuer et développer la capacité de prévention des abus ».
« Nous ne pouvons pas changer le passé, conclut le p. Zollner, mais dans le présent, nous devons travailler pour que ces événements ne se répètent pas. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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