Cellules paroissiales d'évangélisation © Vatican Media

Cellules paroissiales d'évangélisation © Vatican Media

Cellules paroissiales d’évangélisation : rejoindre les personnes là où elles en sont (traduction complète)

Audience en présence du fondateur, le p. Pier Giorgio Perini, « don Pigi »

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Le pape François a souligné l’urgence de rejoindre les personnes « là où elles vivent et agissent ». « Si nous avons rencontré le Christ dans notre vie, a-t-il insisté, nous ne pouvons pas le garder seulement pour nous. Il est déterminant que nous partagions aussi cette expérience avec les autres ; c’est la voie principale de l’évangélisation ».

Le pape a reçu en audience les membres du Service pour les Cellules paroissiales d’Évangélisation (CPE), lundi 18 novembre 2019, dans la Salle Paul VI, à l’occasion du trentième anniversaire de sa fondation, et ne présence du fondateur, « don Pigi » – Pier Giorgio (« Pigi ») Perini.

« Chaque fois que vous rencontrez quelqu’un, a expliqué le pape, il se joue une histoire vraie qui peut changer la vie d’une personne. Et ce n’est pas faire du prosélytisme, c’est rendre témoignage. »

Évoquant la « fécondité » des Cellules paroissiales, le pape les a encouragées : « Ne vous lassez jamais de suivre les voies que l’Esprit du Seigneur ressuscité met devant vous. Ne vous laissez freiner par aucune peur de la nouveauté et que les difficultés, qui sont inévitables sur le chemin de l’évangélisation, ne ralentissent pas votre pas. Quand on est disciples missionnaires, l’enthousiasme ne peut jamais diminuer ! »

Voici notre traduction du discours que le pape François a prononcé en italien.

HG

Discours du pape François

Chers frères et soeurs, bonjour !

Je suis content que vous ayez choisi de revenir à Rome pour célébrer le trentième anniversaire de votre histoire. Je remercie don Piergiorgio Perini pour l’oeuvre d’évangélisation qu’il a accomplie inlassablement pendant ces décennies. Maintenant il peut admirer quelques fruits que le Seigneur lui a accordés avec sa grâce. Et je le remercie pour son témoignage de 65 ans de sacerdoce et 90 ans de vie ! Je lui ai demandé la recette : que fait-il pour être comme cela ?

Le Seigneur Jésus a laissé à ses disciples un enseignement exigeant quand il leur a dit : « Je vous ai établis pour que vous alliez et que vous portiez du fruit, et un fruit qui demeure » (Jn 15,16). Aller, porter du fruit et demeurer. C’est cela, l’appel auquel on ne peut manquer quand on rencontre le Seigneur et que l’on est conquis par son Évangile. Certes, Jésus n’a pas dit à ses disciples qu’ils verraient les fruits de leur travail. Il a seulement assuré que les fruits demeureraient. Cette promesse vaut aussi pour nous. Il est humain de penser qu’après tant de travail, on désire aussi voir le fruit de son engagement ; et pourtant, l’Évangile pousse dans une autre direction.

Jésus n’a pas fait de rabais à ses disciples lorsqu’il a parlé de la radicalité avec laquelle il faut le suivre. Il leur a dit : « quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : “Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir.”  » (Lc 17,10). Toutefois, si notre effort pour annoncer l’Évangile est total et qu’il nous trouve toujours prêts, la perspective change. C’est ce que rappelle une autre parabole, lorsque Jésus dit : « Heureux ces serviteurs-là que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. Amen, je vous le dis : c’est lui qui, la ceinture autour des reins, les fera prendre place à table et passera pour les servir. » (Lc 12,37). Nous touchons du doigt bien souvent combien l’amour de Dieu pour nous est grand et infini ! Si nous sommes fidèles et vigilants, alors il nous accorde de voir aussi les fruits de notre travail.

Votre histoire des Cellules paroissiales d’Évangélisation peut facilement s’inscrire dans ce contexte. La fécondité de votre engagement se reflète dans la multiplication des Cellules qui sont désormais présentes dans tant de parties du monde. Ne vous lassez jamais de suivre les voies que l’Esprit du Seigneur ressuscité met devant vous. Ne vous laissez freiner par aucune peur de la nouveauté et que les difficultés, qui sont inévitables sur le chemin de l’évangélisation, ne ralentissent pas votre pas. Quand on est disciples missionnaires, l’enthousiasme ne peut jamais diminuer ! Dans la fatigue, que vous soutienne la prière adressée à l’Esprit Saint qui est le Consolateur ; dans la faiblesse, sentez la force de la communauté qui ne permet jamais d’être abandonné à soi-même.

Nos paroisses sont envahies de nombreuses initiatives où, cependant, on ne touche pas en profondeur la vie des personnes. À vous aussi, je confie la tâche de raviver, surtout en cette période, la vie de nos communautés paroissiales. Ce sera possible dans la mesure où elles deviennent avant tout un lieu pour écouter la Parole de Dieu et célébrer le mystère de sa mort et de sa résurrection. C’est seulement à partir de là que l’on peut penser que l’oeuvre d’évangélisation devient efficace et féconde, capable de porter du fruit. Malheureusement, pour bien des raisons, beaucoup se sont éloignés de nos paroisses. Il est donc urgent que nous fassions nôtre l’exigence de la rencontre pour rejoindre les personnes là où elles vivent et agissent. Si nous avons rencontré le Christ dans notre vie, nous ne pouvons pas le garder seulement pour nous. Il est déterminant que nous partagions aussi cette expérience avec les autres ; c’est la voie principale de l’évangélisation.

N’oubliez pas : chaque fois que vous rencontrez quelqu’un, il se joue une histoire vraie qui peut changer la vie d’une personne. Et ce n’est pas faire du prosélytisme, c’est rendre témoignage. Cela s’est toujours passé ainsi. Quand, en passant le long du lac, Jésus vit Pierre, André, Jacques et Jean qui travaillaient, il fixa son regard sur eux et transforma leur vie (cf. Lc 5,1-11).

C’est la même chose qui se répète aussi de nos jours, quand la rencontre est le fruit de l’amour chrétien, elle change la vie parce qu’elle rejoint le coeur des personnes et les touche en profondeur. Puisse votre annonce devenir un témoignage de la miséricorde, par lequel rendre évident que toute attention à l’égard de l’un des plus petits est une attention envers Jésus lui-même, qui s’identifie à eux (cf. Mt 25,40).

Je vous accompagne par ma bénédiction et je vous demande, s’il vous plaît, de ne pas oublier de prier pour moi. Merci.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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