Frère Cosma Spessotto @ wikimedia commons / LaNetaSV

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Causes des saints : le p. Cosma Spessotto, martyr au Salvador

«Mourir en martyr serait une grâce que je ne mérite pas»

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Le pape François a reconnu le martyre du p. Cosma Spessotto (Sante) (1923-1980), prêtre, religieux profès de l’Ordre des frères mineurs (franciscains) tué « en haine de la foi » au Salvador. La reconnaissance de son martyre ouvre la voie à sa béatification sans qu’il y ait besoin d’un miracle ultérieur.

En recevant, le 26 mai 2020, le préfet du dicastère le cardinal Angelo Becciu, le pape a en effet approuvé en tout la publication de 8 décrets de la Congrégation pour les causes des saints pour cinq miracles, sept martyres et les « vertus héroïques » d’un baptisé.

Sante Spessotto est né le 28 janvier 1923 dans une grande famille à Mansuè, une petite ville de la province de Trévise, en Italie, lit-on dans une note biographique en espagnol publiée par Vatican News du 28 mai 2020.

À 12 ans, il entre au séminaire franciscain. Le 27 juin 1948, jour de la célébration de la fête de Notre-Dame du Perpétuel Secours, il est ordonné prêtre dans la basilique Santa Maria della Salute (Sainte-Marie-du-Salut) à Venise. Il confie son sacerdoce à Marie et exprime son désir d’aller en mission en Chine, mais la situation politique l’empêche.

Alors, en 1950, il part au Salvador depuis le port de Gênes. Avant d’arriver dans ce pays d’Amérique centrale, à l’époque l’un des plus pauvres de la région, il passe 20 jours marqués par la prière en compagnie d’autres missionnaires, tous jeunes, déterminés à servir Dieu et à proclamer l’Évangile.

Pendant 27 ans, jusqu’au martyre, il est pasteur à San Juan Nonualco. Lorsqu’il arrive au Salvador, dans cette ville nichée dans les montagnes, il trouve une petite église faite de briques et de paille. Il fait construire une nouvelle église et fonde une école paroissiale pour plus d’un millier d’enfants.

Il organise des cours de couture pour les femmes de la ville et visite souvent les villes autour de sa paroisse. Il répète souvent à tous que la vocation de chaque chrétien est de devenir un saint. En ces années, le Salvador, déchiré par la guerre civile, est secoué par la violence. Le père Cosma aide chacun sans discernement et quelle que soit son appartenance politique. Ses seules références sont l’Évangile et le prochain qui a besoin d’aide et de recevoir la Parole du Christ.

Il est assassiné par deux « fanatiques » le 14 juin 1980, quelques minutes avant la messe.

Le père Cosma avait comme pressenti cet événement tragique : « J’ai le sentiment, écrit-il quelques jours avant sa mort, que d’un moment à l’autre, des fanatiques prendront ma vie. Que le Seigneur, au bon moment, m’accorde la force de défendre les droits de Dieu et de l’Église. Mourir en martyr serait une grâce que je ne mérite pas. Laver tous mes péchés, défauts et faiblesses de la vie passée avec du sang versé pour la cause de Christ serait un don gratuit du Seigneur. À partir de ce moment, je pardonne et demande au Seigneur la conversion des auteurs de ma mort. »

Le père Cosma a été tué la même année que l’archevêque de San Salvador de l’époque, Mgr Oscar Romero (1917-1980), canonisé par le pape François le 14 octobre 2018.

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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