Le pape François a reconnu le martyre du serviteur de Dieu Fructuoso Pérez Márquez (1884-1936), un laïc du Tiers-Ordre de Saint Dominique, journaliste, musicien et homme d’affaires, « tué en haine de la foi », pendant la Guerre civile espagnole, dans la nuit du 14 au 15 août 1936 (Espagne). La reconnaissance de son martyre ouvre la voie à sa béatification sans qu’il y ait besoin d’un miracle ultérieur.
Le pape a en effet autorisé la Congrégation pour les causes des saints à promulguer les décrets concernant un miracle, 27 martyrs et 6 baptisés « héroïques » en recevant en audience, le 11 décembre 2019, le cardinal Angelo Becciu, préfet de cette Congrégation.
Fructuoso Pérez Márquez est né en 1884 à Almeria, en Andalousie. Il a étudié au séminaire d’Almeria et a été formé en philosophie et sciences humaines, devenant ensuite membre du Tiers-Ordre de Saint Dominique.
Marié à María Barceló Toro, il était également un virtuose, en particulier au piano, bien qu’il ait pris cette facette de sa vie plus comme un passe-temps que comme une profession, ce qui l’a amené à abandonner la place du chantre de la cathédrale, qu’il avait gagnée.
Après son voyage aux États-Unis, avec son oncle, le chanoine Andrés Márquez, il a commencé à travailler comme rédacteur à La Independencia, un journal dont il deviendra plus tard le rédacteur en chef et, enfin, son directeur, en gardant toujours la ligne éditoriale catholique. Pendant l’ère républicaine, La Independencia a subi plusieurs tentatives d’agression par des groupes anticléricaux, selon des témoins directs de ces événements et des articles du périodique de l’époque.
Temporairement fermé pour une restructuration en 1936, le journal n’a jamais été rouvert à cause des troubles provoqués à Almeria. Fructuoso Pérez Márquez a été arrêté le 29 juillet de cette année et emprisonné dans un bateau-prison ancré dans le port d’Almeria. Dans la nuit du 14 au 15 août, il a été tué sur la plage de La Garrofa, où s’élève aujourd’hui un mémorial.
La mort de Fructuoso Pérez Márquez n’a jamais été communiquée à sa famille. Après la guerre, María Barceló Toro a reçu une lettre au nom de « la veuve de M. Fructuoso Pérez Márquez », seule confirmation officielle de la mort de son mari.