Rencontre avec des Hibakusha, Mémorial de la paix, Hiroshima, Japon, 24 novembre 2019 © Vatican Media

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Pour la paix dans le monde, la mémoire des "Hibakusha"

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Des témoins de l’horreur et de l’indicible

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Pour s’orienter vers la paix dans le monde entier, le pape invite à entendre le témoignage des « Hibakusha », les survivants des bombardements atomiques de Hiroshima et de Nagasaki, car ils « maintiennent vivante la flamme de la conscience collective ».
Des témoins de l’horreur et de l’indicible
« La paix, chemin d’espérance : dialogue, réconciliation, et conversion écologique » : c’est le titre du message du pape François pour la 53e Journée mondiale de la paix, qui sera célébrée, comme chaque année, depuis saint Paul VI, le 1er janvier.
Le Vatican publie le texte, en 8 langues, y compris l’arabe, ce jeudi matin, 12 décembre 2019.
Pour le pape François, la paix est un « chemin d’espérance face aux obstacles et aux épreuves ».
C’est aussi « chemin d’écoute basé sur la mémoire, sur la solidarité et sur la fraternité » : un thème qui se trouve dans le document d’Abou Dhabi sur la fraternité humaine, du 4 février dernier, et dans les discours à Hiroshima et Nagasaki.
Et cette mémoire, c’est en particulier celle des Hibakusha, témoins de l’horreur et de l’indicible: « Les survivants des bombardements atomiques de Hiroshima et de Nagasaki sont parmi ceux qui, aujourd’hui, maintiennent vivante la flamme de la conscience collective, témoignant aux générations successives l’horreur de ce qui est arrivé en août 1945 et les souffrances indicibles qui ont suivi jusqu’à aujourd’hui. »
Une mémoire qui encourage à bâtir la paix
Leur témoignage éduque les consciences, insiste le pape François: « Leur témoignage réveille et conserve de cette façon la mémoire des victimes afin que la conscience humaine devienne toujours plus forte face à toute volonté de domination et de destruction: « Nous ne pouvons pas permettre que les générations présentes et nouvelles perdent la mémoire de ce qui est arrivé, cette mémoire qui est garantie et encouragement pour construire un avenir plus juste et plus fraternel ». »
Le pape précise ce que signifie ce « service indispensable de la mémoire »: « non seulement pour ne pas commettre de nouveau les mêmes erreurs ou pour que les schémas illusoires du passé ne soient re-proposés, mais aussi pour que celle-ci, fruit de l’expérience, constitue la racine et suggère le chemin pour les choix présents et futurs en faveur de la paix ».
Maintenir la parole donnée et respecter le droit
Et c’est aussi une source d’espérance: « La mémoire est l’horizon de l’espérance: bien des fois, dans l’obscurité des guerres et des conflits, même le rappel d’un petit geste de solidarité reçu peut inspirer des choix courageux et même héroïques, peut susciter de nouvelles énergies et rallumer une nouvelle espérance chez les individus et dans les communautés ».
Pour le pape, « ouvrir et tracer un chemin de paix est un défi », qui requiert un sursaut des consciences: « Il faut avant tout faire appel à la conscience morale et à la volonté personnelle et politique. La paix, en effet, trouve sa source au plus profond du cœur humain, et la volonté politique doit toujours être revigorée afin d’initier de nouveaux processus qui réconcilient et unissent personnes et communautés. »
Il faut aussi « un dialogue convaincu d’hommes et de femmes qui cherchent la vérité au-delà des idéologies et des opinions diverses »: « La paix est un édifice « sans cesse à construire », un chemin que nous faisons ensemble, en cherchant toujours le bien commun et en nous engageant à maintenir la parole donnée et à respecter le droit. Dans l’écoute réciproque, la connaissance et l’estime de l’autre peuvent se développer jusqu’à reconnaître, dans l’ennemi, le visage d’un frère. »
Patience et persévérance, compassion et solidarité
Pour le pape les mot clefs sont la patience et la persévérance: »Le processus de paix est donc un engagement qui dure dans le temps. C’est un travail patient de recherche de la vérité et de la justice qui honore la mémoire des victimes et qui ouvre, pas à pas, à une espérance commune plus forte que la vengeance. »
Il en appelle à la responsabilité personnelle de chacun: « Il s’agit d’une construction sociale et d’une élaboration en devenir, où chacun apporte de manière responsable sa propre contribution, à tous les niveaux de la collectivité locale, nationale et mondiale. »
Le pape propose deux autres mots clefs, de l’édification de la paix, compassion et solidarité: « Le travail patient basé sur la force de la parole et de la vérité peut réveiller chez les personnes la capacité de compassion et de solidarité créative. »
Réconciliation, communion, conversion écologique
La paix, c’est encore, pour le pape François, un « chemin de réconciliation dans la communion fraternelle » : « Ce chemin de réconciliation nous appelle à trouver dans le fond de notre cœur la force du pardon et la capacité de nous reconnaître frères et sœurs. Apprendre à vivre le pardon fait grandir notre capacité à devenir des femmes et des hommes de paix. »
La paix suppose aussi, pour le pape de « Laudato si’ », et dans le sillage du synode sur l’Amazonie, un « chemin de conversion écologique ».
Enfin, le pape invite à espérer « grand » pour recevoir beaucoup : « Le chemin de la réconciliation exige patience et confiance. On n’obtient pas la paix si on ne l’espère pas. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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