Messe, Carpi, capture CTV

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Carpi: Jésus fait sortir des tombeaux intérieurs et dénoue les nœuds

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Le pape François auprès des populations sinistrées en 2012

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« Inviter Jésus » auprès des « tombeaux intérieurs »  c’est l’exhortation adressée par le pape François aux populations italiennes sinistrées lors du séisme de 2012.
Le pape François a quitté l’héliport du Vatican à 8h15 ce dimanche 2 avril 2017 pour arriver au stade de rugby “Dorando Pietri”, de Carpi – au nord-est de l’Italie, une région frappée par le séisme des 20 et 29 mai 2012 -, où il a été accueilli par l’évêque, Mgr Francesco Cavina, par le président de la région d’Emilie-Romagne, M. Stefano Bonaccini, par le préfet de Modène, Mme Maria Patrizia Paba, et par le maire de Carpi, Alberto Bellelli, qui a offert au pape une brique du Camp de concentration de Fossoli, qui se trouve à 6 km de Carpi : Primo Levi et 5 000 autres prisonniers y furent internés et de là déportés en Allemagne.
Le pape s’est ensuite rendu en « papamobile » à la Place des Martyrs – Piazza Martiri -, sur le parvis de la cathédrale restaurée et rouverte le 25 mars. Il a salué les évêques de la région et le cardinal archevêque émérite de Bologne, Carlo Caffarra, dans la cathédrale avant de présider la messe entouré du cardinal Caffarra et de Mgr Cavina qui a ensuite remercié le pape au nom du cardinal, des évêques, de l’Eglise locale, en présence de quelque 70 000 personnes.
Dans son homélie, commentant la prophétie d’Ezéchiel et l’évangile de la résurrection de Lazare, le pape François a spécialement insisté sur la libération apportée par le Christ qui permet au chrétien de ne jamais s’enfermer sur sa douleur et ses larmes, mais d’espérer dans le Dieu qui ressuscite les morts et défait les noeuds.
« Face aux grands « pourquoi » de la vie, nous avons deux voies : être à regarder de façon mélancolique les tombeaux d’hier et d’aujourd’hui, ou faire approcher Jésus de nos tombeaux. Oui, parce que chacun de nous a déjà un petit tombeau, cette zone un peu morte dans son cœur : une blessure, un tort subi ou fait, une rancœur qui ne laisse pas de répit, un remord qui revient encore et encore, un péché que l’on n’arrive pas à dépasser », a fait observer le pape.
Il a invité à « trouver une stabilité nouvelle, et cette stabilité c’est justement Jésus, cette stabilité s’appelle Jésus, qui est la résurrection et la vie : avec lui, la joie habite le cœur, l’espérance renaît, la douleur se transforme en paix, la peur en confiance, l’épreuve en offrande d’amour ».
« Et même si les poids ne manqueront pas, a constaté le pape, il y aura toujours sa main qui relève, sa Parole qui encourage et nous dit à tous, à chacun de nous : « Viens dehors ! Viens à moi ! » Il nous dit à tous : « N’ayez pas peur ! » », a exhorté le pape avec un accent wojtylien en ce jour anniversaire de la mort de saint Jean-Paul II.
« A nous aussi, a poursuivi le pape, aujourd’hui comme alors, Jésus dit: « Enlevez la pierre ! » Si lourd que soit le passé, si grand que soit le péché, si forte que soit la honte, ne barrons jamais l’entrée au Seigneur. Enlevons devant Lui cette pierre qui L’empêche d’entrer : voici le temps favorable pour enlever notre péché, notre attachement aux vanités mondaines, l’orgueil qui nous bloque l’âme, tant d’inimitiés entre nous, dans les familles… Voici le moment favorable pour enlever toutes ces choses. »
Au terme d ela messe, le pape a lancé des appels en faveur d ela paix en République démocratique du Congo et il a exprimé sa proximité aux Colombiens après la catastrophe de Mocoa, et au Vénézuéla et au Paraguay, appelant au dialogue politique pour éviter la violence.
Il a ensuite déjeuné avec les évêques, les prêtres et les séminaristes. Il est allé saluer les cuisiniers et les serveurs après le repas, avant de rencontrer les consacrés.
Vers 17h, le pape est arrivé à Mirandola, à quelque 26 km de Carpi, où il a déposé un bouquet de fleurs jaunes te blanches, dans la cathédrale hérissée d’échafaudages et encore inutilisable, avant de s’adresser à la foule en liesse qui scandait « Fran-ces-co! » en l’attendant sur le parvis.
Le pape a rappelé le réconfort que Benoît XVI était venu leur apporter au lendemain de la catastrophe. Puis il a salué leur « dignité » et leur « courage » dans l’adversité et il les a invités à transmettre à leurs enfants cette capacité de surmonter l’épreuve dans l’espérance.
En remerciant le pape de sa présence, l’évêque a ensuite annoncé sous les acclamations qu’il venait de recevoir l’assurance que, cinq ans après le séisme, les travaux allaient commencer pour rendre leur « Duomo » aux habitants.
Le pape s’est prêté aux selfies individuels ou de groupe, en prenant le temps de saluer les malades, les enfants, de bénir un maman enceinte qui le lui demandait, de serrer les mains ou de se laisser embrasser par les habitants de Carpi.
Puis il s’est rendu au monument érigé en mémoire des victimes, pour  se recueillir et déposer une couronne de fleurs. Au passage il a pris le temps de saluer les jeunes qui l’accueillaient  aec leurs tambours et leurs casseroles en guise de percussions.
Après les salutations des autorités, le pape s’en envolé sur l’hélicoptère blanc de la « Repubblica italiana », sous les ovations. Dès que la porte de l’hélicoptère a été fermée, le pape a fait le signe de la croix: il a, semble-t-il, immédiatement prié son bréviaire.
Le pape est arrivé à l’héliport du Vatican à 19h20, a indiqué le SaintSiège, c’est-à-dire après un peu moins d’une heure trente de voyage.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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