CITE DU VATICAN, Dimanche 23 décembre 2001 () – « Tout acte de violence terroriste déshonore la sainteté de Dieu », affirme Jean-Paul II qui répète sans se lasser que la « paix est un don de Dieu », au moment où les vœux de Noël lui offrent l´occasion d´un bilan de son activité apostolique au long de cette année 2001. Il renouvelle son invitation à s´unir à la prière du 24 janvier Assise, « afin que le monde connaisse des jours de paix ». Le pape souligne également le « don de la sainteté » qui jaillit de la source baptismale comme en témoignent les canonisations et béatifications de cette année.
Le pape Jean-Paul II a reçu, samedi matin, 22 décembre, en la salle Clémentine du palais apostolique du Vatican les cardinaux, les membres de la famille pontificale et de la curie romaine, à l´occasion des vœux de Noël.
Vous unir spirituellement à la prière qui se fera à Assise
« L´ombre du tragique attentat terroriste de New-York, de la riposte armée en Afghanistan, et de l´accroissement des tensions en Terre Sainte, disait le pape, ont obscurci les derniers mois de l´année. Face à cette situation les disciples du Christ, Prince de la Paix (cf. Is 9, 5), sont appelés à proclamer avec constance que toute forme de violence terroriste déshonore la sainteté de Dieu et la dignité de l´homme, et que la religion ne peut jamais devenir un motif d´agression belliqueuse, de haine et d´exploitation. Je renouvelle mon invitation pressante à tous les hommes de bonne volonté à ne pas mesurer leurs efforts pour trouver des solutions équitables aux multiples conflits qui travaillent le monde et pour assurer à tous un présent et un avenir de paix ».
« Il ne faut pas oublier « qu´il n´y a pas de paix sans justice, il n´y a pas de justice sans pardon », précise le pape en citant son Message pour la Journée Mondiale de la paix, 1er janvier 2002. Avant d´être le fruit d´efforts humains, la vraie paix est un don de Dieu: jésus Christ, en effet, « est notre Paix, celui qui a fait des deux peuples un seul peuple, abattant le mur de séparation » (Ep. 2, 14). Et comme « ce que la prière demande, le jeûne l´obtient, et la miséricorde le reçoit, ce sont ces trois choses, la prière, le jeûne, et la miséricorde, sont une seule chose et reçoivent la vie les unes des autres » (S. Pierre Chrysologue, Sermon 43; PL 52, 320), j´ai voulu proposer aux fil de l´Eglise un jour de pénitence et de solidarité le 14 décembre dernier.
« En continuité, le 24 janvier prochain, conclut le pape, nous nous adresserons encore une fois à celui qui, seul, est capable d´abattre les murs de la haine qui séparent les hommes: dans la ville de S. François, les représentants des religions du monde, en particulier chrétiens et musulmans, élèveront leur prière intense pour le dépassement des oppositions et la promotion d´une paix authentique ».
« Je remercie, ajoutait Jean-Paul II, tous ceux qui, aux quatre coins du monde, s´unissent à cet exercice pénitentiel: le fruit de leur sacrifice servira à soulager les souffrances de tant de frères et sœurs innocents éprouvés par la douleur. Je les invite, et je vous invite de façon spéciale vous, les membres de la curie romaine et du vicariat de Rome, à vous unir spirituellement à la prière qui se fera à Assise, afin que le monde connaisse des jours de paix ».
Le nouveau millénaire et les consistoires
Le bilan de l´année écoulée, le pape le commence en évoquant son émotion à la signature de sa Lettre apostolique pour le troisième millénaire, Novo millennio ineunte, le jour de l´Epiphanie 2001, dernier jour du Grand Jubilé. Le pape rappelait son invitation à ´Eglise: « Duc in altum! » (Lc 5, 4).
Parmi le activités du Successeurs de Pierre, le pape mentionnait es visites ad limina des évêques du monde, et la Xe Assemblée ordinaire du synode des évêques sur le thème « L´évêque, serviteur de l´Evangile du Christt pour l´espérance du monde », mais aussi la proclamation, le 22 novembre de l´exhortation « Ecclesia in Oceania », recueillant les fruits du synode de 1998, et enfin, le consistoire de février 2001, et le consistoire du mois de mai, avec la création de nouveaux cardinaux.
Le respect que l´Eglise catholique nourrit envers l´Islam
Pour ce qui est de ses voyages apostoliques, le pape évoque le « pèlerinage jubilaire sur les lieux liés à l´histoire du salut », sur les pas de saint Paul, à Athènes, à Damas et à Malte, occasion de rencontre avec les Eglises orientales catholiques et avec les Eglises orthodoxes.
Le pape souligne a dimension œcuménique de ce pèlerinage. « Avec elles, rappelle Jean-Paul II, j´ai pu exprimer à nouveau l´aspiration à la pleine unité de tous ceux qui croient dans le Christ, en renouvelant l´engagement à travailler afin de hâter le jour de la communion même visible entre l´Orient et l´Occident chrétiens.
Jean-Paul II insiste également sur la relation avec l´Islam. « A Damas, rappelle le pape, j´ai visité la mosquée des Ommeyyades, qui conserve le monument de Jean Baptiste, Précurseur de Jésus, manifestant ainsi, dans la reconnaissance claire des différences, le respect que l´Eglise catholique nourrit envers l´Islam ».
Que Europe se remette à respirer avec ses deux poumons
Passant au mois de Juin, le pape évoquait son voyage en Ukraine « où les fils de l´Eglise catholique, avec les autres frères chrétiens, ont fait l´expérience pendant le siècle à peine achevé, d´une féroce persécution et ont témoigné jusqu´au martyre de leur adhésion au Seigneur Jésus. En ces jours j´ai demandé intensément au Seigneur que l´Eglise en Europe puisse se remettre à respirer avec ses deux poumons afin que tout le continent connaisse une nouvelle évangélisation ».
A propos du voyage au Kazakhstan, le pape affirme: « J´ai pu saisir la ferme volonté de ce peuple de dépasser un passé difficile, marqué par l´oppression de la dignité et des droits de la personne humaine. J´ai invité de nouveau les disciples de toute religion à rejeter fermement la violence, pour contribuer à former une humanité qui aime la vie, tendue vers des buts de justice et de solidarité ».
A propos de l´Arménie, Jean-Paul II disait. « Je me suis rendu en Arménie pour rendre hommage à une Nation qui depuis 17 siècles a lié son histoire au christianisme et a payé très cher sa fidélité à sa propre identité: il suffit de penser à la terrible extermination de masse subie au début du XXe siècle ».
Le pape évoquait à nouveau « l´exquise hospitalité » du Catholicos Karékine II, qui l´a « beaucoup touché ».
Le pape évoque la Chine
« Je remercie de tout cœur ceux qui m´ont accueilli comme un ami, un frère, un pèlerin », concluait le pape à la fin de cette évocation des voyages apostoliques de 2001.
Mais Jean-Paul II évoquait aussi la Chine. « J´accompagne avec une affection particulière, insistait Jean-Paul II, le cher peuple chinois, que a été particulièrement présent dans mes pensées à l´occasion de la récente commémoration du 400e anniversaire de l´arrivée à Pékin du P. Matteo Rici, célèbre fils de la Compagnie de Jésus ». On se souvient que la pape avait alors adressé au congrès célébrant cet anniversaire un message exceptionnel où il rendait hommage à la grandeur du peuple chinois et demandait pardon pour les
contre-témoignages des fils de l´Eglise (cf. ZF011025).
« Je réaffirme ici, disait le pape dans son discours à la curie romaine, ma conviction profonde que la voie de la connaissance réciproque et, là où c´est possible, la prière commune, est la voie vers l´entente, la solidarité et la paix ».
Mais à côté de la recherche de la paix, le pape insiste sur le don de la sainteté mis en évidence par les nombreuses canonisations et béatification de cette année 2001, au cours de ses voyages ou à Rome. Le pape s´arrête tout partic
ulièrement à l´exemple des époux Luigi et Maria Beltrame Quattrocchi, « les premiers dans l´histoire de l´Eglise à être béatifés ensemble, en tant que couple, témoignage éloquent de la sainteté du mariage ».
