Arabie Saoudite: Des chrétiens relâchés et expulsés après six mois de prison

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Pas d´amnistie pour les Chrétiens

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CITE DU VATICAN, Jeudi 7 février 2002 (ZENIT.org) – Des chrétiens ont été relâchés et expulsés d´Arabie Saoudite après six mois de prison, annonce l´agence internationale Fides, organe de la Congrégation pour l´Evangélisation des Peuples.

Après six mois de prison, précise Fides, le calvaire des 14 chrétiens arrêtés en Arabie Saoudite a pris fin. Douze d’entre eux ont été expulsés du pays avec leurs familles entre le 20 et le 30 janvier, après avoir été transférés à la prison de Breman, où séjournent les détenus en passe d’être libérés. D’après les organisations humanitaires qui ont suivi l’affaire, les deux derniers (les Ethiopiens Gabayu Tefer et Bahru Mengistu) auraient été également relâchés et expulsés le 2 février. Le décret d’expulsion du pays est une issue trouvée par le gouvernement, pris entre les pressions internationales pour la sauvegarde des droits humains et l’intégrisme islamiste interne qui n’admet pas la liberté religieuse.

Les chrétiens, accusés de propager la foi, avaient été arrêtés par la police religieuse saoudienne entre juillet et septembre 2001 à Jeddah. Ils étaient tous des travailleurs immigrés employés dans des entreprises saoudiennes. Ils se réunissaient à leurs domiciles pour des rencontres de prière. Ils sont de cinq nationalités différentes: indienne (1), érythréenne (3), éthiopienne (8), nigérienne (1) et philippine (1).

Le 19 juillet 2001, à Jeddahn l’Indien Prabhu Isaac était arrêté. Il avait travaillé pendant 17 ans en Arabie. A son domicile, la police religieuse a retrouvé et confisqué des bibles, des livres de chant, et des cassettes audio et vidéo sur des thèmes chrétiens. Son arrestation a conduit à l´arrestation de 13 autres hommes accusés des mêmes crimes.

Christian Solidarity Worldwide (CSW), une association qui défend les chrétiens dans le monde, indique que les prisonniers n’ont jamais fait l’objet d’accusations officielles, qu’ils n’ont pas eu le droit de rencontrer des représentants de leurs consulats et qu´ils ont subi en prison des traitements inhumains.

L’organisation Middle East Concern rappelle pour sa part qu´après l’amnistie générale déclarée en décembre 2001, pour la fin du Ramadan, par le roi saoudien Fahd, les autorités avaient promis aux chrétiens qu’ils seraient libérés, pour ensuite affirmer le contraire à l’occasion de Noël. Plus de 12 000 prisonniers avaient retrouvé la liberté grâce à l’amnistie, mais pas les chrétiens.

Pourtant, dans un article publié sur Internet par « Arabia on-line », le prince Talai Ibnu-Abdel-Aziz Al Sa’ud, membre de la famille royale saoudienne, affirme que la présence chrétienne dans la société arabe est « une véritable force, qui garantit la diversité et aide à maintenir une vision équilibrée ». Mais la version radicale de l’Islam appliquée en Arabie Saoudite interdit les manifestations publiques de culte non musulman. Des fonctionnaires saoudiens déclarent que les chrétiens peuvent se rencontrer en privé pour la prière, mais la police religieuse arrête souvent ceux qui le font, toujours selon la même source.

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ZENIT Staff

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