Angiolo Paoli proposé comme modèle aux prêtres

Religieux carme et « père des pauvres »

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ROME, Lundi 26 avril 2010 (ZENIT.org) – Benoît XVI présente aux prêtres et aux religieux apostolique l’exemple du nouveau bienheureux Angiolo Paoli (1642-1720), carme italien, béatifié ce dimanche lors de la messe présidée à Saint-Jean-du-Latran par le vicaire du pape pour Rome, le cardinal Agostino Vallini. 

Après la prière du Regina caeli, dimanche, place Saint-Pierre, Benoît XVI a présenté à l’Eglise ce nouveau bienheureux, apôtre de la charité, et « Père des pauvres » : pour les nourrir, il disait s’approvisionner « à la boulangerie de la Providence ». 

Le pape a souligné cet aspect du bienheureux Angiolo : « Il a été apôtre de la charité à Rome » et il a été appelé pour cela « père des pauvres ». 

« Il s’est dévoué spécialement, a souligné le pape, aux malades de l’hôpital Saint-Jean, en prenant également soin des convalescents ». 

Mais la source de cet apostolat, a fait observer le pape c’était « l’Eucharistie » et « la dévotion à la Vierge du Carmel », ainsi que son « intense vie de pénitence ». 

« En cette année sacerdotale, je propose volontiers son exemple à tous les prêtres, de façon particulière à ceux qui appartiennent à des instituts religieux de vie active », a recommandé le pape. 

Le site Internet des Grands Carmes de France ou Carmes de l’Antique Observance (O. Carm.) propose une biographie en français du nouveau bienheureux et une vidéo de la béatification. 

Né en 1642, Angiolo Paoli fut baptisé sous le nom de François. Guidé par son amour filial pour la Vierge Marie, il entra au Carmel avec son frère Thomas. Tous deux revêtirent à Sienne l’habit de l’Ordre, le 1er décembre 1660, et François changea son nom pour celui d’Angiolo. La suite de sa formation se déroula dans les couvents de Pise et de Florence. Le 7 janvier 1667, il célébra sa première messe à Florence. 

Il devint maître des novices à  Florence, et conduisit ses jeunes frères à se priver d’une partie de leurs repas pour les pauvres, à visiter l’hôpital Santa Maria Nuova pour découvrir le visage du Christ chez les souffrants et les indigents.  

Chargé ensuite d’une paroisse à Empoli, il distribua en aumônes tout ce qu’il avait. Contemplatif, il aimait à se retirer dans une grotte, se nourrissant de pain et d’un peu de légumes. 

Après différentes charges à Sienne, Montecatini, Pise et Fivizzano, il fut appelé à Rome en 1687, à la communauté de Saint Martin aux Monts. Le père Angiolo y reçut son obédience, salua ses frères, prit son manteau et son bréviaire et, la nuit même, partit pour Rome à pied et sans ressources : il lui fallut plusieurs jours de voyage. 

A Saint-Martin – « San Martino ai Monti », entre Sainte-Marie-Majeure et Saint-Jean-du-Latran, et donc du sanctuaire de la « Scala Santa » –  il devint maître des novices. Son amour de Jésus Crucifié le poussait à prier au sanctuaire de la Scala Santa, escalier que Jésus aurait monté pendant son Chemin de Croix. 

Un jour, en sortant de ce sanctuaire, il s’attarda à regarder l’Hôpital Saint Jean – qui existe encore aujourd’hui – et une idée germa en lui : se dévouer à ces malades. Il en reçut la permission et il ne se passa alors plus de jour sans que le frère Angiolo ne se rende aux deux hôpitaux – pour les hommes et pour les femmes. 

Pour égayer les malades, en 1727, « pendant le carnaval, il quitta le couvent de Saint Martin avec différents instruments de musique, dont jouaient doucement ses compagnons dévoués ; il portait pour ainsi dire triomphalement les plats qu’il destinait aux malades; c’est dans cet équipage qu’il pénétra dans l’Hôpital (…). Le Jeudi gras et le dernier jour du Carnaval, il avait l’habitude, pour la plus grande joie des malades, de faire danser au son de quelques instruments ceux qui étaient de service en ces lieux : et lui-même, masqué, n’hésitait pas à entrer avec eux dans la danse, mais avec décence; en pratiquant de la sorte, l’homme de Dieu supprimait les côtés profanes et nocifs des fêtes du monde. » 

Il aimait dire : « Celui qui maltraite les pauvres blesse Dieu ». Sa charité s’étendait aussi aux pauvres qui se pressaient à l’entrée du couvent Saint-Martin: il distribuait à tous de la soupe, du pain, du vin, des fruits…  

Un jour, les pauvres étant très nombreux, il ne disposait que d’un peu de « minestrone » et d’une cinquantaine de pains. Il s’en remit à la Providence et commença à les distribuer. A la stupeur générale, tous reçurent une abondante ration. Un autre jour, il sortit du couvent portant seulement deux pains dans la manche de sa bure. Il put cependant distribuer du pain à tous les pauvres qu’il rencontra. Le Père Angiolo, disait lui-même s’approvisionner « à la boulangerie de la Providence ». 

Pour les convalescents, Frère Angiolo fit construire un hospice entre le Colisée et la basilique Saint-Jean-de-Latran. A l’intérieur, se trouvait une chapelle avec un petit orgue. A l’inauguration du nouvel hospice, le Père Angiolo se mit à l’orgue. Le pain et de vin y arrivait si abondamment que frère Angiolo les distribuait aussi aux pauvres du couvent. </p>

Il refusa la pourpre cardinalice que lui destinaient pourtant les papes Innocent XII puis Clément XI, car, dit-il, « cela pourrait faire du tort aux pauvres que je ne pourrais plus aider ». 

Pour sauver le Colisée, voisin du couvent et à l’abandon, avec le soutien de Clément XI, Frère Angiolo se fit maçon : avec quelques volontaires, il fit soutenir les arches par des murs épais, et les portes par de traves de fer. A l’intérieur, il érigea trois grandes croix de bois. 

Dans ses moments « libres », il confectionnait des scapulaires de Notre-Dame du Mont Carmel qu’il distribuait ensuite. Et à ceux qui l’exhortaient à se reposer : « Un carme goûte le même repos que saint Jean sur la poitrine de Jésus, en méditant ses paroles ! » 

Il s’éteignit après une courte maladie, le 20 janvier 1720. Il repose depuis lors en la basilique Saint-Martin-aux-Monts qu’il avait desservie comme sacristain et organiste. On peut lire sur sa tombe : « Père Angiolo Paoli, père des pauvres ».

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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