Afrique : « Détruire la famille c'est détruire la société »

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10e anniversaire de la Fédération africaine d’Action familiale

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ROME, jeudi 26 janvier 2012 (ZENIT.org) – « Détruire la famille c’est détruire la société », déclare l’archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya à l’occasion du Colloque organisé au Bénin, à Cotonou, du 24 au 26 janvier, collaboration avec l’Institut pontifical Jean Paul II pour études sur le mariage et la famille.

Le colloque a marqué le 10e anniversaire de la “Fédération africaine d’Action familiale” (FAAF). La cérémonie de clôture a été présidée, ce jeudi 26 janvier, par le cardinal Robert Sarah, originaire de Guinée-Konakry, et président du Conseil pontifical Cor Unum.

Mme Dany Sauvage, présidente de la FAAF explique à Zenit que la rencontre de Cotonou est organisée à l’occasion de cet anniversaire : « Plusieurs personnalités de l’Eglise sont venues se réjouir » avec les membres de la FAAF.

« La FAAF, explique-t-elle, fédère une vingtaine associations d’action familiale africaine, réparties dans 19 pays de notre continent, qui œuvrent sur le terrain ».

Pour ce qui est de la mission de la Fédération, Mme Sauvage ajoute que « la FAAF considère que l’épanouissement intégral de l’homme passe par la famille, sanctuaire de la vie et de l’amour » : « Sa mission est de développer les compétences de ses associations membres. Celles-ci éduquent les jeunes à la vie et à l’amour, elles promeuvent les valeurs conjugales et familiales, et elles enseignent une maternité/paternité responsable en conformité au dessein de Dieu sur le couple et la famille ».

Détruire la famille, c’est détruire la société

Pour sa part, le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque de Kinshasa, qui préside la rencontre confie que la place de la FAAF en Afrique « est très importante ». En effet, dit-il, « la famille connaît depuis 30 ans des mutations profondes allant toujours dans le sens d’une destruction progressive de la cellule familiale. Pour beaucoup, la stabilité du mariage n’est plus un idéal ».

Il affirme le rôle social de la famille en ces termes: « Toute société a besoin de la famille, cellule primordiale. L’Eglise également. Nous savons que la famille naît d’un mariage indissoluble et fidèle, il est lieu de rencontre avec Dieu pour les époux. »

Il souligne la gravité de l’enjeu pour la société: « Dès lors que nous évacuons du mariage et de la famille, cette dimension de mystère inhérente à l’économie divine, toutes les dérives sont possibles : violences, mauvais traitement du conjoint, paternité et maternité irresponsable. Détruire la famille c’est détruire la société ; détruire la famille c’est détruire l’Eglise. Le mariage et la famille sont le plus beau cadeau que Dieu ait fait à l’humanité, afin que celui ci soit vraiment à Son image ».

« Les acteurs de la FAAF dans mon pays et dans les autres pays africains cherchent à enseigner sur le terrain la bonne nouvelle de l’Eglise sur la sexualité, ils évangélisent l’amour humain », souligne l’archevêque.

Un travail de longue haleine

Quant à l’archevêque de Varsovie-Praga (diocèse voisin de Varsovie, sur l’autre rive de la Vistule), Mgr Henryk Hoser, ancien missionnaire, il a travaillé 21 ans au Rwanda, où il a participé à la mise en place de l’association d’Actions Familiale Rwandaise, il est ensuite devenu un co-fondateur de la FAAF.

Il souligne que « l’action de la FAAF s’enracine dans un travail de longue haleine de nos « ancêtres » en action familiale », avant d’évoquer l’engagement de différents « pionniers » : « Je souhaite citer le couple de Charles et Elisabeth Rendu, de Claude et Anne Lanctotet de François et Michèle Guy. Ils se sont inspirés de grands textes de l’Eglise : « Casti Connubii » du Pape Pie XI, « Humanae Vitae » de Paul VI, et le grand ouvre du Pape Jean Paul II : ses catéchèses, l’Exhortation Apostolique « Familiaris Consortio » et tant d’autres ».

Alors que se prépare le rassemblement « Brasilia 2012 » – XIème rassemblement des Equipes Notre-Dame -, Mgr Hoser rend hommage aux « Equipes » en disant : « Tous étaient membres des Equipes Notre Dame, tous étaient assidus à la prière, d’où ils puisaient leur force et leur inspiration. En 1979, ils ont participé au pèlerinage à Rome et c ‘est devant eux que le Pape Jean-Paul II à dévoilé « la loi de gradualité » c’est-à-dire le chemin qui mène à la maturité ».

Mgr Hoser évoque d’autres étapes : « En même temps, le Conseil d’Administration de la jeune Fédération Internationale s’est réuni, toujours à Rome. J’ai participé aux deux événements avec Mgr Evariste Ngoyagoye, actuel archevêque de Bujumbura au Burundi ».

La manière dont Dieu aime

L’évêque polonais salue le travail de la « FIDAF », la Fédération internationale d’Action familiale, à l’origine de la FAAF : « La FIDAF a accompli un travail extraordinaire sur tous les continents, grâce à des congrès (Dublin, Hong Kong, Ottawa, Nairobi) et Lublin, le dernier, avant de disparaître faute de financement. J’y participais en tant que fondateur et directeur de l’AFR (Association des Familles Rurales). Grâce à la ténacité d’un comité de liaison, dégagé de l’ancienne FIDAF une idée est née de trouver et de réunir les membres restants sur le continent africain et alors on a crée une nouvelle fédération, la FAAF. C’était à Cotonou au sein de l’Institut Jean-Paul II, en 2002. Travaillant ensuite en Europe (France, Belgique, Vatican) je n’ai jamais rompu des contacts avec mes amis africains et avec notre commun apostolat en faveur de la famille. Je suis heureux de voir comment la FAAF a grandi, parvenant à sa maturité : un vrai don de Dieu ! »

Le secrétaire – « Numéro 2 » – du Conseil pontifical de la Famille, Mgr Jean Laffitte, participe à ce rassemblement pour apporter un message d’encouragement aux participants: « Depuis toujours l’Eglise s’est intéressée à la famille, le Bienheureux Jean Paul II nous a laissé un héritage merveilleux sur le thème de la famille. Notre Pape, Benoît XVI, s’inscrit dans la continuité, en apportant, dans son encyclique « Deus caritas est », un éclairage important sur l’Amour Divin, sur l’éros et l’agape. L’éros ne se comprend que lorsque l’union entre corps et esprit est pleinement accomplie. Il y a là une véritable maturation de l’éros, une purification. Eros et agape ne peuvent jamais être dissociés, cela est vrai pour l’homme parce que cela est mystérieusement vrai pour Dieu. Le mariage fondé sur un amour exclusif et définitif, ouvert à la transmission de la vie, devient l’icône de la relation de Dieu avec son peuple, et réciproquement, la manière dont Dieu aime devient la mesure de l’amour humain ».

Mgr Laffitte ajoute : « Je suis touché par les personnes ici présentes, qui œuvrent pour que les couples qu’ils rencontrent puissent concrètement inscrire leur amour humain dans le plan divin ».

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ZENIT Staff

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