Abus sexuels : une Journée de prière pour les victimes

Eveiller les consciences et oeuvrer pour la guérison spirituelle

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Parmi ses travaux, la Commission pontificale pour la protection des mineurs prépare actuellement une Journée de prière pour ceux qui ont été victimes d’abus sexuels, afin « d’œuvrer pour la guérison spirituelle » et d’éveiller les consciences à la blessure infligée aux enfants.

Les membres de la Commission lancée en mars 2014, se sont réunis pour la première fois en séance plénière à Rome, du 6 au 8 février 2015. A mi-parcours, le cardinal Seán Patrick O’Malley, O.F.M. Cap., archevêque de Boston et président de la Commission, a présenté le programme des travaux le 7 février.

Il était accompagné par deux membres de la Commission, Sœur Kayula Gertrude Lesa, RSC, de Zambie, et M. Peter Saunders, d’Angleterre.

Parmi les initiatives, la Commission a commencé à contacter les organismes de financement catholiques, « pour leur demander d’inclure des exigences relatives à la protection des enfants dans leurs lignes directrices pour l’admissibilité au financement ».

A.K.

Intervention du cardinal O’Malley

Merci de votre présence ici et surtout de votre intérêt pour la protection des enfants.

Notre Saint-Père François a envoyé une lettre très importante aux présidents des Conférences épiscopales et aux supérieurs des Instituts de vie consacrée et des Sociétés de vie apostolique, en date du 2 février, fête de la Présentation de l’Enfant Jésus au temple. La date de la lettre est symbolique pour nous qui travaillons à faire du Temple un endroit sûr pour les enfants.

Par cette lettre, le Saint-Père présente la nouvelle commission aux responsables de l’Église, les invitant à coopérer à la tâche ardue que représente ce travail pour la sécurité des enfants.

Le Saint-Père se penche sur sa propre expérience de rencontre de personnes qui ont été victimes d’abus sexuels de la part de prêtres. Il écrit : « cette expérience a réaffirmé ma conviction que tout doit être fait pour débarrasser l’Église du fléau des abus sexuels sur des mineurs et pour ouvrir des voies de réconciliation et de guérison à ceux qui ont été maltraités ».

Le Saint-Père invite les évêques et les supérieurs religieux à assurer la sécurité des enfants et des adultes vulnérables et à offrir aux survivants et à leur famille un accompagnement pastoral et une aide psychologique. Le Saint-Père invite les évêques et les supérieurs religieux à rencontrer les victimes et leurs proches. « Ces rencontres, affirme-t-il, sont des occasions précieuses pour écouter ceux qui ont beaucoup souffert et leur demander pardon. »

Suite à la lettre adressée par le Saint-Père aux Conférences épiscopales, j’ai écrit en tant que président de la Commission pour demander de nommer dans chaque conférence une personne de contact qui puisse aider à établir une ligne de communication avec les conférences ainsi qu’avec les supérieurs religieux.

Dans sa lettre, le pape François évoque la Lettre circulaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi du 3 mai 2011, demandant aux Conférences épiscopales du monde d’élaborer des lignes directrices pour traiter les cas d’abus sexuels sur des mineurs par des clercs.

Une des tâches de la Commission, en collaboration avec la Congrégation pour la doctrine de la foi, sera de prendre les devants pour aider en suggérant les meilleures pratiques, en particulier pour les conférences qui éprouvent des difficultés à élaborer des politiques. La Commission est également chargée de promouvoir des programmes d’éducation et de sécurité de l’enfant et de présenter des méthodes pour en évaluer la conformité.

Aujourd’hui, je suis accompagné par deux de nos nouveaux membres de la Commission. Sœur Kayula Lesa, religieuse de la Charité de Zambie, possède une vaste expérience dans l’éducation et la protection des enfants. Elle a travaillé avec les réfugiés et les victimes de la traite des personnes, et a siégé au Forum africain sur l’enseignement social de l’Église.

Nous sommes également rejoints par Peter Saunders, qui vient du Sud-Ouest de Londres. Peter Saunders a créé la NAPAC, Association nationale pour les victimes de violence dans l’enfance, dans le but de soutenir tous les survivants et de développer davantage de ressources pour répondre à la maltraitance des enfants.

Hier, nous avons eu la première journée complète de réunions de l’ensemble de la Commission de dix-sept membres, avec une nouvelle représentation de l’Afrique, l’Asie, l’Amérique du Sud et l’Océanie. Je suis vraiment impressionné par la richesse d’expérience et par l’engagement que tous les membres apportent à la Commission.

Nous travaillons actuellement à développer des séminaires pour former les responsables de l’Église dans le domaine de la protection des enfants. Nous espérons proposer ces programmes aux membres de la Curie romaine et aux évêques nouvellement nommés qui viennent à Rome de partout dans le monde, par l’intermédiaire de programmes d’orientation parrainés par la Congrégation pour les évêques et la Congrégation pour l’évangélisation des peuples.

La Commission prépare également des documents pour une Journée de prière pour tous ceux qui ont été victimes d’abus sexuels. Une telle activité souligne la responsabilité que nous avons d’œuvrer pour la guérison spirituelle et contribue également à augmenter la conscience parmi la communauté catholique de la blessure qu’est la violence faite aux enfants.

Nous avons également commencé à tendre la main aux organismes de financement catholiques, pour leur demander d’inclure des exigences relatives à la protection des enfants dans leurs lignes directrices pour l’admissibilité au financement. Réalisant que la plupart des pays qui ont besoin de faire le plus de travail pour promouvoir la protection des enfants manquent aussi souvent terriblement de ressources, nous demandons aux organismes de financement d’accorder des subventions à ces pays pour établir des programmes de protection de l’enfance et de formation du personnel de l’Église.

La Commission met en place une série de groupes de travail faisant appel à l’expertise de personnes qui ne sont pas membres mais qui peuvent nous apporter une aide précieuse. Nous avons un groupe de travail qui a été chargé de s’adresser aux victimes susceptibles de contribuer à nos efforts par leur participation, en particulier sur les questions de prévention et pour l’établissement de directives solides.

Traduction de Zenit, Constance Roques

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ZENIT Staff

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