« Le temps est venu de nous engager à fond dans la voie de la démocratie » déclarent les membres du Comité Permanent de la Conférence Episcopale Congolaise, dans un document publié au terme de la Session normale qui s’est tenue du 31 janvier au 5 février. Le document, intitulé « Le Congo nous appartient », déclare que 2005 est « une année électorale décisive pour l’avenir du peuple congolais ». Cette année en effet, il doit y avoir des élections qui marqueront la conclusion du long processus de transition qui a commencé avec les accords de paix de 2000 et de 2003.
« Cette transition, qui devrait être la dernière, est la voie privilégiée pour instaurer un Etat de droit et pour assurer une stabilité politique et une prospérité durable dans notre pays… La situation sociale et politique du Pays présente des signes d’espoir, à savoir : une forte prise de conscience de l’appartenance à une seule nation, et une opinion publique gagnée à la cause des élections et de la démocratie ; le recours à la médiation en cas de conflit ; le retour du patriotisme, et le refus de la guerre de la part de la population ». Mais il y a aussi des signes inquiétants que les Evêques indiquent dans le domaine social « partis sans idéologie et ans un projet cohérent et convaincant de société ; des hommes politiques qui ne semblent pas préoccupés des intérêts supérieurs de la nation ; le désintéressement de l’Etat dans le domaine de la santé et de l’instruction ; l’explosion du triste phénomène des enfants de la rue »), au plan culturel et religieux (« négation de! nos valeurs culturelles traditionnelles, et mépris de la vie humaine ; perte du sens du sacré au point d’en arriver à des actes de profanation d’églises et du Saint-Sacrement »), et au plan de la sécurité (« les informations qui proviennent des Provinces sont préoccupantes, en particulier pour le Nord du Kivu où l’on continue à signaler des mouvements de troupes »).
« Tout cela signifie que notre pays est en danger. Chaque attitude irresponsable et de négligence est inadmissible, déclarent les Evêques qui rappellent la responsabilité de tous : Parlement, Gouvernement, Communauté International, partis politiques, la population, les agents pastoraux … « Ces responsabilités qui appartiennent à tous les Congolais et à tous les acteurs de la transition en République Démocratique du Congo, nous le rappelons tout particulièrement à nos fidèles. Que vos discours et vos actes, ainsi que la vie de nos communautés chrétiennes, éclairent la société et combattent la corruption de notre pays ».