L’Eglise gréco-catholique d’Ukraine compte quelque 5 millions de fidèles et l’Eglise catholique de rite latin un demi million.
L’Eglise catholique d’Ukraine accomplit une œuvre d’évangélisation efficace » se réjouissait le pape, qui parlait en ukrainien.
Le pape exprimait à la fois son affection et son « admiration profonde » pour l’Eglise catholique ukrainienne de rite byzantin, et disait son espérance qu’elle puisse bientôt obtenir ce à quoi elle aspire: un statut juridique et ecclésial plénier.
Jean-Paul II a souligné la « profonde vitalité » et la fidélité de cette Eglise au cours des siècles. Une fidélité payée au prix du sang surtout au siècle dernier, alors que le régime stalinien tenta de supprimer les gréco-catholiques, par l’arrestation en masse des évêques, en avril 1945, et la tentative – manquée – de faire passer de force toute cette communauté dans l’Eglise orthodoxe russe.
Mais une décennie plus tôt, la « purification ethnique » mise en œuvre par le régime avait provoqué une spirale de mort, avec la page dramatique de « l’holodomor », le génocide de l’Ukraine par la faim, qui provoqua la mort de sept millions de personnes.
Jean-Paul II avait rappelé cette tragédie l’an dernier par un discours, à l’occasion du 70e anniversaire de l’événement, faisant l’éloge du courage de l’Eglise ukrainienne.
« Riche des témoignages héroïques rendus dans un passé récent, elle s’engage, constatait le pape avec satisfaction, dans des programmes pastoraux qui voient la collaboration généreuse et dans la concorde des clercs et des laïcs, pour une œuvre d’évangélisation efficace, favorisée par le climat de liberté que l’on respire aujourd’hui dans votre pays ».
Le pape a confié qu’il partageait « par la prière et aussi par la souffrance » l’aspiration des gréco-catholiques à une pleine reconnaissance de leur structure juridique et ecclésiale. Il disait attendre lui aussi « le jour fixé par Dieu » où il pourrait « confirmer, en tant que Successeur de Pierre, le fruit mûr » de leur « développement ecclésial ».
Le pape affirmait que cette demande de reconnaissance faisait l’objet d’une « étude sérieuse » en particulier « à la lumière des évaluations des autres Eglises chrétiennes ».
« Que cette attente, encourageait le pape, ne soit pas un frein à votre courage apostolique ni un motif pour éteindre ou atténuer la joie de l’Esprit Saint qui anime et stimule (…) à un engagement plus intense pour annoncer l’Evangile et pour consolider une tradition ecclésiale spécifique ».