Le Catholicos de tous les Arméniens, Karékine II, et le Catholicos de la Grande Maison de Cilicie, Aram Ier, se rendront prochainement en visite dans le Nagorny-Karabakh, région à majorité arménienne annexée par l’Azerbaïdjan en 1921, où les combats entre les deux communautés ont repris : une nouvelle mise en relief par les media du Vatican.
Les deux chefs de l’Église apostolique arménienne feront cette visite « pour apporter leur soutien aux forces armées arméniennes et aux populations », selon un communiqué du Catholicosat de la Grande Maison de Cilicie, dont se fait l’écho notamment l’agence Fides, le 7 avril.
Le Catholicos Karékine II a condamné récemment « les opérations agressives et préméditées » de l’Azerbaïdjan, le long des frontières du Nagorny-Karabakh, où « des civils et des populations pacifiques » ont également été touchés.
Le 6 avril, le Catholicos Aram Ier a exprimé sa solidarité au peuple Artsakh (nom arménien pour indiquer cette région) dans une conversation téléphonique avec Bako Sahkyan, le président de la république du Nagorny-Karabakh.
Les affrontements de ces derniers jours entre l’armée azerbaïdjanaise et les forces séparatistes arméniennes sont les plus graves jamais enregistrés depuis les années 1990, et ont fait plus de 75 morts, avant la signature d’une trêve le 5 avril dernier.
L’affrontement géopolitique qui oppose la Russie et la Turquie (qui soutient l’Azerbaïdjan) au Moyen-Orient serait responsable de cette nouvelle explosion de violence dans la région.
Les tensions ethnico-politiques au Nagorny-Karabakh sont réapparues au moment de la dissolution de l’Union soviétique. Le 2 septembre 1991, le soviet local, en utilisant la loi soviétique de l’époque, avait proclamé dans cette région la naissance de la nouvelle république, après la décision de l’Azerbaïdjan de sortir de l’URSS. Un référendum et des élections ont confirmé cette décision qui n’a pas été approuvée par la majorité des pays membres de l’ONU.
En janvier 1992, l’armée azerbaïdjanaise a déclenché un conflit qui avait fait plus de 30 000 morts et ne s’est achevé qu’en 1993, après la signature d’un accord de cessez-le-feu, jamais complètement respecté.
Avec une traduction d’Océane Le Gall
Les patriarches arméines à Saint-Pierre, 12 avril 2015, L'Osservatore Romano
Nagorny-Karabakh: visite de solidarité de Karékine II et de Aram Ier
L’Église arménienne condamne les opérations militaires