Après la cérémonie célébrée en son hommage le vendredi 17 janvier, jour de son anniversaire, en la Cathédrale de Limbourg (Allemagne), c’est en France que le « Père au lard » viendra à la rencontre des bienfaiteurs de l’Aide à l’Eglise en Détresse, en dépit de ses problèmes de santé.
Une messe d’action de grâces pour les 90 ans du Père Werenfried sera célébrée à Notre Dame de Paris par le Cardinal Jean-Marie Lustiger le mercredi 5 février à 18h15.
Philippe van Straaten est né en 1913 à Mijdrecht aux Pays-Bas. En 1934 il est entré à l’Abbaye prémontrée de Tongerlo en Belgique où, devenu le Père Werenfried, il a été ordonné prêtre à l’âge de 27 ans. En 1947, il fonda l’œuvre « Ostpriesterhilfe » (textuellement : Aide aux prêtres des pays de l’Est) en sollicitant de l’aide en Hollande et en Belgique pour les réfugiés allemands, mais avant tout en prêchant la réconciliation avec les anciens ennemis de la guerre. Le fait que le Père Werenfried collectait des dons sous forme de centaines de tonnes de lard auprès de paysans flamands, lui valut le surnom de « Père au lard » avec lequel il devint populaire.
Par la suite, l’activité de l’organisation d’entraide dont le nom fut changé en « Aide à l’Eglise en Détresse » s’étendit à l’Eglise en Europe de l’Est, au-delà du rideau de fer. Lors des congrès annuels de l’Aide à l’Eglise en Détresse le Père Werenfried van Straaten attira l’attention sur l’Eglise persécutée en Europe de l’Est. En 1962, à la demande du pape Jean XXIII l’oeuvre étendit son aide à l’Amérique Latine et plus tard aussi à l’Afrique et à l’Asie. L’Aide à l’Eglise en Détresse devait se charger d’apporter son soutien au travail pastoral de l’Eglise menacée dans ces régions.
Depuis la chute du communisme, à la demande du Pape Jean-Paul II, Aide à l’Eglise en Détresse a aussi édifié des contacts avec l’Eglise orthodoxe russe et fait parvenir des aides très ciblées à cette Eglise qui a fortement souffert sous le communisme. Le « Père au lard » a toujours à nouveau attiré l’attention par des idées peu conventionnelles telles que les « chapelles roulantes » – là où les églises étaient détruites dans l’Allemagne de l’après-guerre et après la chute du communisme aussi en Europe de l’Est. Plus tard, en Russie, sur la Volga et le Don des « chapelles flottantes » ont été mises en service.
En tant que prédicateur inlassable, le P. Werenfried van Straaten est mondialement connu. Au cours des années, il a collecté plus de trois milliards d’Euros de dons et peut être ainsi considéré comme « l’un des plus grands mendiants du siècle ». Malgré son âge avancé, le Père Werenfried accompagne encore infatigablement l’œuvre de sa vie. C’est ainsi que pendant l’année jubilaire 2000 il a participé au pèlerinage à Rome d’ Aide à l’Eglise en Détresse. L’année suivante, il rencontre le Pape Jean-Paul II durant sa visite en Ukraine.
L’Œuvre du P. Werenfried, Aide à l’Eglise en Détresse, une organisation caritative selon le droit canon, est implantée maintenant dans seize pays. La maison mère à Königstein (Allemagne) traite chaque année environ dix mille dossiers de demandes de projets soumis par des prêtres, religieux et évêques de plus de 130 pays du monde. Selon les termes de son fondateur, elle est devenue un « lieu de rencontre de l’Eglise mondiale ».
En tant qu’œuvre pastorale Aide à l’Eglise en Détresse apporte surtout son soutien dans les domaines de la formation des séminaristes et des prêtres, la construction et la rénovation de centres de formation et d’églises, la traduction et l’édition de la Bible et d’ouvrages religieux, et l’émission de programmes religieux de radio et de télévision.