ROME, Jeudi 9 octobre 2008 (ZENIT.org) – Faut-il élargir aux laïcs le ministère institué de lecteur ? Un intervention « libre » au synode des évêques sur la parole de Dieu a posé la question, pour remédier à la mauvaise qualité des lectures lors de la liturgie de la messe.
Les « interventions libres » au synode, introduites par Benoît XVI en 2005, se sont déroulées à nouveau mercredi soir, 8 octobre, de 18 h à 19 h : 18 membres du synode ont parlé de la parole de Dieu soit par rapport à la célébration eucharistique soit en-dehors, spécialement pour les « pauvres ».
Dans la célébration eucharistique
Une intervention a voulu souligner, indique le P. Joseph Ballong, porte-parole pour les francophones, l’importance du ministère des laïcs, rappelant qu’une commission avait été mise en place et suggérant de la ré-activer.
Pour ce qui est de la lecture, il ne faudrait pas lire sans avoir auparavant invoqué l’Esprit Saint, a suggéré un intervenant.
Le lien entre prière et annonce de la Parole a aussi été souligné plusieurs fois, en particulier entre prière et composition ou lecture de l’homélie.
Un intervenant a cité à cet égard le cas de saint François d’Assise qui, ayant préparé une homélie pour le pape et les cardinaux s’est trouvé dans l’incapacité de prononcer un mot de ce qu’il avait préparé. Il a prié et demandé la prière du pape et des cardinaux : seulement alors il a été « inspiré ». D’où l’importance « de la prière avant homélie, de prier et demander que l’Esprit nous inspire dans ce que nous avons à dire ».
Un évêque africain a voulu souligner le lien entre parole et prière à l’exemple de Marie : la prière doit précéder toute annonce de la Parole de Dieu.
Plusieurs interventions ont évoqué à nouveau l’homélie, certainement une des préoccupations récurrentes de ce synode : c’est un « lieu privilégié pour expliquer la Parole de Dieu », a-t-on réaffirmé. Pourtant, quelqu’un est intervenu pour souligner que l’homélie n’est cependant « pas la seule manière d’annoncer la Parole de Dieu ».
Toujours en ce qui concerne la célébration eucharistique, certains continuent de réclamer du « silence », en particulier « après la communion ». Quelqu’un remarque aussi que « trop parler à la célébration peut obscurcir la célébration », et que l’on peut parfois « privilégier le chant ».
Un évêque du Moyen Orient a fait observer la difficulté de comprendre l’Ancien Testament dans une région marquée par le conflit israélo-palestinien : un texte de la Bible peut être lu de façon « polémique ».
D’autre part, devant l’importance de la liturgie de la parole certains déplorent les distractions apportées par les photographes, ou même par les prêtres qui prennent des photos.
La Parole de Dieu pour les pauvres
Une religieuse a souligné que la Parole de Dieu est destinée aux pauvres. Elle s’occupe de « blessés de la vie » de toute sorte : elle lit la Parole de Dieu avec eux, et elle y trouve une importante « médiation » pour leur redonner espérance et susciter la solidarité. Ils retrouvent ainsi peu à peu le « goût à la vie ».
Un évêque a souligné qu’il ne faut pas avoir peur de mettre la Parole de Dieu entre les mains des pauvres.
Un Sud Américain a souhaité que l’on anoblisse le ministère des catéchistes.
L’exigence de cohérence entre la Parole annoncée et la vie menée a aussi été soulignée.
Un Polonais a évoqué les activités bibliques en Pologne, les associations bibliques, revues : un mouvement qui aide à la connaissance de la Bible. C’est la deuxième intervention sur un apostolat biblique structuré après l’exemple du Brésil.