ROME, Jeudi 13 novembre 2008 (ZENIT.org) – Un Accord « consolide les liens d’amitié et de collaboration » entre le Saint-Siège et le Brésil.
Cet Accord a été signé ce matin au Vatican entre le Saint-Siège et la République fédérale du Brésil, à l’occasion de la visite du président Lula, un accord qui a mûri à la suite de la visite de Benoît XVI au Brésil en 2007.
L’accord a été signé, côté Vatican par Mgr Dominique Mamberti, secrétaire pour les relations avec les Etats, et côté Brésil par son homonyme, M. Celso Amorim, ministre des Affaires étrangères, en présence notammemnt du président Lula et du cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone.
« L’Accord, explique le Saint-Siège, consolide encore les traditionnels liens d’amitié et de collaboration existant entre les deux parties ».
Il se compose d’un préambule et de 20 articles, couvrant notamment les domaines du statut juridique de l’Eglise catholique au Brésil, la reconnaissance des diplômes, l’enseignement religieux dans les écoles publiques, le mariage canonique et le régime fiscal.
Il entrera en vigueur après l’échange des instruments de ratification.
Dans le discours qu’il a prononcé à cette occasion, Mgr Mamberti a rappelé notamment que la constitution brésilienne de 1824 avait imprimé à l’Empire brésilien un « caractère nettement confessionnel », une caractéristique modifiée par les Chartes fondamentales de 1891 et ceci jusqu’à la Constitution de 1988 actuellement en vigueur.
Cela assurait d’une part, a-t-il souligné, « la saine laïcité de l’Etat » et d’autre part, cela garantit « le libre exercice des activités de l’Eglise dans tous les domaines de sa mission ».
Et de citer le passage du concile Vatican II soulignant l’indépendance et la coopération des deux sphères : « La communauté politique et l’Eglise sont indépendantes l’une de l’autre et autonomes. Mais toutes deux, quoique à des titres divers, sont au service de la vocation personnelle et sociale des mêmes hommes. Elles exerceront d’autant plus efficacement ce service pour le bien de tous qu’elles rechercheront davantage entre elles une saine coopération, en tenant également compte des circonstances de temps et de lieu. L’homme, en effet, n’est pas limité aux seuls horizons terrestres, mais, vivant dans l’histoire humaine, il conserve intégralement sa vocation éternelle » (Gaudium et Spes n. 76).
Il voit dans l’accord signé aujourd’hui une « confirmation » de caractère « juridique et international » de ce principe.
Surtout, Mgr Mamberti a souligné qu’il ne s’agit pas de privilège », mais de la « reconnaissance d’une réalité sociale d’un grand relief historique et actuel » de l’Eglise au Brésil.
Et ceci, ajoutait-il, en citant le cardinal Agostino Casaroli, ne « retire rien à ce qui est dû, dans une société pluraliste, aux citoyens d’autres confessions religieuses ou de convictions idéologiques différentes » (cf. Allocution, lors de l’Accord modifiant le Concordat du Latran, 18 février 1984).
Mgr Mamberti a aussi salué le rôle de la conférence des évêques du Brésil dans l’élaboration de cet accord, suggéré d’abord en 1991. Les négociations ont commencé en 2006.
Il disait enfin espérer que l’entrée en vigueur de cet accord permette à l’Eglise d’assurer encore mieux sa mission « pour le progrès spirituel et matériel de tous les habitants » du Brésil, et en vue des « grands problèmes qui travaillent aujourd’hui l’humanité ».